Le docteur Rafâa Tabib, un expert à l'Ites : « De nouveaux phénomènes extrêmement graves et intrigants sont apparus dans la Méditerranée» Le fléau de la migration illégale, qui est en train de sévir en Méditerranée, est un phénomène très complexe et étroitement lié à un contexte mondial de globalisation des mouvements circulatoires des individus à travers le monde. Ce sont des réseaux de passeurs et des organisations secrètes très puissantes et ayant des capitaux colossaux, qui financent et tirent les ficelles de ces mouvements migratoires clandestins en Méditerranée. En effet, si l'on considère Sabratha la ville qui a été occupée, précédemment, par Daech, nous constatons que c'est exactement la ville où l'on a enregistré le plus grand nombre de mouvements migratoires, et ce, à travers le port de la ville. Le phénomène de la migration clandestine, est inséparable du phénomène de la contrebande. Son ampleur a atteint des niveaux incroyablement élevés. L'année dernière, l'on a recensé le départ illégal de 50 000 personnes. Ce nombre a été enregistré au niveau d'un seul port, à raison de 2000 dollars par personne. A la migration irrégulière s'ajoute l'apparition d'un nouveau phénomène qui est la traite des hommes, un fléau gravissime. En effet, il a été noté que des ressortissants de l'Afrique subsaharienne, ont été l'objet d'une traite des individus, voire de l'esclavagisme en Libye. Actuellement, l'on assiste à l'apparition de nouveaux phénomènes extrêmement graves et intrigants dans le large de la Méditerranée : Des organisations qui se réclament comme étant des organisations humanitaires sont impliquées dans ces réseaux de passeurs. Aussi, il s'est avéré que des milices complices de Daech mais également de d'autres pays méditerranéens sont sur le banc des accusés. Moez Ghribi, Géopolitologue à l'Ites : « Nous voulons inciter les jeunes à s'orienter vers la formation professionnelle » En Tunisie, la migration irrégulière est un phénomène qui date des années 80 et qui s'est intensifié après la révolution. L'Ites veut travailler en collaboration avec la société civile, le gouvernement et toutes les parties prenantes, pour lutter contre ce fléau. Face au dysfonctionnement de l'«ascenseur social », les jeunes optent de plus en plus pour la migration comme alternative, quitte à périr en mer. Nous voulons sensibiliser, mais également responsabiliser les jeunes, et leur dire qu'il y a bel et bien d'autres alternatives. Nous voulons inciter les jeunes à s'orienter vers la formation professionnelle. Aussi, nous appelons le gouvernement, les partis politiques ainsi que la société civile à travailler conjointement pour une meilleure inclusion sociale des jeunes marginalisés.