De notre envoyé spécial à Busan Chokri BEN NESSIR Les travaux des 53 è assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, ont démarré ce matin à Busan au Centre de congrès BEXCO. Plusieurs invités de marque, parmi lesquels figure, le vice-Premier ministre coréen chargé de la Stratégie et des finances, Kim Dong-yeon,Jim Yong Kim, président de la Banque Mondiale,le Dr Edouard Ngirente Premier Ministre du Rawndaet plusieurs ministres, des gouverneurs de la Banque, des acteurs des secteurs public et privé, des partenaires au développement, des chercheurs et universitaires. Les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement constituent l'un des plus grands rassemblements économiques annuels de la région.Cette année, ils se tiennent sous le thème de l'accélération de l'industrialisation de l'Afrique. Prenant la parole, le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi A. Adesina a affirmé, que l'Afrique doit apprendre de la Corée, de la Chine, du Japon et des autres pays développés, pour engager le continent dans une dynamique économique innovante et inclusive à même de résorber le chômage des jeunes et apporter la prospérité. Il a ajouté que l'Afrique est en train de se désindustrialiser. « Entre 2012 et 2018, la valeur ajoutée de l'industrie africaine a chuté de 702 billons de dollars à 630 billions de dollars, soit une perte de 72 billions de dollars », a-t-il indiqué. « Cette décélération de la production industrielle en Afrique est au cœur même du chômage massif de la jeunesse en Afrique », a noté le président de la BAD en affirmant que sur 11 millions de jeunes qui entrent sur le marché du travail chaque année, seulement 3 millions d'entre eux obtiennent des emplois. C'est pourquoi l'Afrique doit accélérer son industrialisation, a-t-il ajouté. Pour accompagner cette transition industrielle,la Banque africaine de développement prévoit de mobiliser 35 milliards de dollars pour les dix prochaines années, a annoncé M.ADESINA.« La Banque espère aider l'Afrique à augmenter son PIB industriel d'un peu plus de 700 milliards de dollars aujourd'hui à plus de 1,72 billion de dollars d'ici 2030. Cela permettra au PIB de l'Afrique d'atteindre plus de 5,6 billions de dollars, tout en faisant passer le PIB par habitant à plus de 3 350 $ » a-t-il expliqué. Conduire le processus d'industrialisation Pour conduire son processus d'industrialisation, l'Afrique doit «accélérer l'enseignement supérieur, la formation professionnelle et technique construire les compétences du futur. En particulier, il faudrait mettre davantage l'accent sur le digital, les mathématiques, les sciences, la biotechnologie, l'ingénierie, l'intelligence artificielle, la robotique. Ces spécialités domineront l'industrie dans un proche avenir. Et l'Afrique ne doit pas être laissée pour compte » a asséné le président de la BAD. « C'est là le défi que nous devons relever à Busan » at-il conclu. Dans le même sillage, le vice-Premier ministre coréen chargé de la Stratégie et des finances, Kim Dong-yeon, qui a dressé le tableau des inégalités qui touchent l'Afrique en termes de développement, de PIB et de croissance, a toutefois indiqué l'industrialisation est indispensable pour la relance de l'économie africaine. Il a à cet effet, évoqué plusieurs pistes de collaboration où la Corée pourrait apporter son savoir-faire et sa technologie pour accélérer cette transformation. Dans ce cadre, il a souligné la nécessité d'une approche innovante et spécifique à l'Afrique, avec un développement centrée sur les populations et dans lequel les jeunes seront le moteur de la transformation. Prenant à son tour la parole au nom du président Paul kagame, président du Rwanda et président de l'Union Africaine, le Dr Edouard Ngirente Premier Ministre du Rawnda, a évoqué l'Agenda Afrique 2063, qui est le cadre idoine pour que le continent puisse aspirer à devenir un futur pôle de croissance et le prochain marché émergeant au niveau mondial. Les travaux se poursuivront jusqu'à vendredi avec au programme plusieurs panels où les spécialistes auront à examiner et à débattre tout au long des assemblées, des perspectives et des objectifs de l'industrialisation de l'Afrique, qui est l'une des priorités stratégiques (que sont les High 5) de la Banque et un accélérateur vital pour améliorer la situation sociale et économique des Africains.