Le président Caïd Essebsi n'a pas tranché. Les signataires de l'accord de Carthage campent sur leurs positions respectives, toujours à 4 contre 5. Ils se réuniront une nouvelle fois lundi prochain. Les signataires de l'accord de Carthage ont échoué à trouver un accord concernant le 64e point du document de Carthage II. La réunion reste ainsi ouverte jusqu'à lundi. Malgré les mises en garde du président de la République, chacun a campé sur ses positions. Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a réitéré l'attachement de son parti au maintien de Youssef Chahed à la tête du gouvernement, tandis que l'Ugtt, à travers son secrétaire général, Noureddine Taboubi, a affirmé que la centrale syndicale "ne change pas de position au gré des jours". Pour la principale organisation syndicale de Tunisie, le constat d'échec sur les plans économique et social suppose tout naturellement le départ du chef du gouvernement et son remplacement. Un raisonnement qui rejoint celui du directeur exécutif de Nida Tounès, qui a publié il y a deux jours sur les réseaux sociaux un plaidoyer dans lequel il détaille les raisons "objectives" pour lesquelles il souhaite l'éviction du chef du gouvernement actuel. Selon Samir Bettaïeb, l'on est toujours dans la configuration 4 contre 5. Al Massar, l'Utica, Al Moubadra, Ennahdha et l'Utap sont pour le maintien de Youssef Chahed à la tête du gouvernement. S'ils se réunissent une nouvelle fois lundi, rien n'indique que pendant le week-end un accord sera trouvé. Le dernier mot au Parlement A l'ouverture de la réunion, le président de la République avait pourtant prévenu : "Ce sera la dernière réunion à laquelle je serai présent". Béji Caïd Essebsi s'est également adressé "au peuple tunisien" et s'est défendu de vouloir passer outre la Constitution et l'Assemblée des représentants du peuple, tout en rappelant qu'il en est le garant. Sur 64 points inscrits au Document de Carthage II, le président de la République annonce que les signataires en approuvent unanimement 63. Seule la question du maintien ou non de Youssef Chahed à la tête du gouvernement reste en effet en suspens. "Je crois que le document de Carthage II, tel qu'il a été élaboré par les experts est positif. C'est à vous de décider si vous vous mettez d'accord, si on supprime simplement ce point ou s'il reste un point de discorde à résoudre ultérieurement". Le président de la République met encore plus sous pression les négociateurs, en martelant que quelle que soit l'issue des négociations, le chef du gouvernement ne peut être changé qu'en cas de démission, ou en cas de retrait de confiance. Et dans les deux cas de figure, le Parlement aura son mot à dire. "Personnellement, je ne veux pas qu'on discute de cela, car cela ne fait pas partie de nos prérogatives, affirme le président de la République. Il faut savoir que le changement du chef du gouvernement passe inévitablement par le Parlement».