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L'enseignement public en perte de vitesse
Education
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 06 - 2018

C'est sous un ciel brumeux et un temps chaud que les 6.366 candidats au bac, la plupart accompagnés de leurs parents, ont pris, le 6 juin, le chemin des 27 centres d'examen entourés par d'importants dispositifs sécuritaires. Et si tout s'est passé dans de bonnes conditions lors de cette première journée, il n'en fut pas de même pour trois candidates inscrites au lycée de Bouhajla auxquelles on a refusé l'accès à leur centre d'écrit vu qu'elles sont arrivées en retard (à 8h21) faute de moyens de transport reliant leur zone rurale éloignée et le chef-lieu de la délégation de Bouhajla.
Notons que des affiches interdisant l'utilisation d'appareils électroniques ont été accrochées à l'entrée de chaque centre d'examen. Tout candidat ayant commis une tentative de fraude ne pourra s'inscrire de nouveau à l'examen du bac qu'après 5 ans et sera exclu de tous les établissements publics, conformément à l'arrêté du 15 mai 2018.
D'un autre côté, les mauvaises conditions socioéconomiques, l'absence d'encadrement au sein du milieu scolaire et familial, la dégradation de l'infrastructure, l'absence répétée des enseignants, l'emploi précaire de suppléants sont quelques-unes des causes ayant contribué au mauvais classement enregistré ces dernières années dans le gouvernorat de Kairouan en ce qui concerne le taux national de réussite au bac.
Il va sans dire que ce mauvais classement justifie en quelque sorte l'anxieté des parents, d'autant plus que l'année scolaire actuelle a été perturbée par beaucoup de grèves et de tergiversations causées par le conflit entre le syndicat de l'enseignement secondaire et le ministère de tutelle.
Les cours particuliers à la rescousse
Pour Mme Wided Abdelkafi, mère de 4 lycéens, cette année scolaire a été très difficile à cause de la montée des protestations tous azimuts dans le secteur de l'éducation et elle se demande ce qui va arriver à ses enfants et à tous les autres élèves qui ont dû subir les coups de tête de certains adultes : «Le fait que chaque fois que les enseignants élaborent des calendriers des devoirs puis ils les bousculent et les reportent, cela a créé beaucoup de malaise et de dysfonctionnement au niveau de la mise en œuvre des plannings préparés par les administrations.
En outre, les élèves, lésés, ont vu leur capacité de concentration diminuer... de ce fait, ceux qui vont réussir à cet examen vont aborder leur vie d'étudiant avec un bagage trop indigent qui obligera leurs professeurs à les marginaliser ou à les corriger, au détriment de la bonne marche des cours et du respect des programmes impartis... A mon avis, l'enseignement public cède de plus en plus de terrain à l'enseignement privé...»
Mme Saloua Mtiri, mère de deux jeunes filles, renchérit : «Franchement, je ne comprends pas pourquoi les professeurs ont pris en otage nos enfants en optant pour la rétention des notes pendant des mois et en adhérant à la grève ouverte, ce qui a porté préjudice à toutes les familles et a été une atteinte grave aux droits des élèves. Et ce qui est étrange dans cette situation de laxisme et de laisser-aller, c'est que ces mêmes professeurs ont continué à assurer leurs cours particuliers même à 8h00 du matin, c'est-à-dire au moment où ils sont censés être au lycée. Je suis persuadée que les résultats de l'examen du bac vont être médiocres, et ce, malgré les cours de rattrapage et de soutien organisés pendant les dernières vacances...»
Un taux de décrochage scolaire de 16% dans les collèges
Pour Ali Saâdallah, père de 3 enfants, il y a trop de différends, de politique politicienne et les vrais perdants ce sont les laissés-pour-compte et les couches défavorisées touchées par l'abandon scolaire et l'échec : «Et puis, beaucoup d'enseignants se sont fatigués pour rattraper trop de temps perdu et pour achever, en peu de temps, un programme long et interrompu à plusieurs reprises par les mouvements de grève syndicale. D'ailleurs, ils se sont rabattus sur des heures de rattrapage souvent bâclées et trop chargées, cela sans oublier les cours particuliers épuisants et qui coûtent cher...».
Le jeune élève en 4e Lettres, Slim Sahnoun, trouve de son côté que la révision pendant le mois saint a perturbé moralement et physiquement beaucoup de candidats qui manquent de sommeil et de concentration. En outre, le fléau des cours particuliers à des heures très tardives est anti-pédagogique, mais choisies par les professeurs dont l'agenda est très chargé.
Notons dans ce contexte que la situation chaotique vécue cette année a fait craindre une année blanche. Mais heureusement que les choses sont rentrées dans l'ordre et tous les responsables ont mis les bouchées doubles pour bien assurer les épreuves nationales. Et la plupart des parents ont bien casqué avec les dépenses du mois de Ramadan et les cours particuliers afin de fournir à leurs enfants une ambiance de sérénité, de confiance et d'optimisme. Il n'en est malheureusement pas de même pour les couches défavorisées, surtout en milieu rural où les enseignants s'absentent souvent et ne sont pas remplacés. Cela oblige les élèves à rester dans la rue en attendant les cours suivants, ce qui met leur vie en danger. D'où l'augmentation du taux de décrochage scolaire qui s'élève à 16% au collège et à 12% au lycée. Les facteurs à l'origine de ce fléau sont les mauvaises conditions socioéconomiques, l'absence de transport rural dans les villages reculés, le danger des longs trajets à pied avec la présence de délinquants, de chiens et de sangliers, les troubles du comportement, l'échec scolaire, l'inconscience des parents qui préfèrent le travail agricole aux dépens des études, l'absentéisme du cadre enseignant, la fermeture des écoles en pleine année scolaire à cause de leur état vétuste.
Tout cela explique le mauvais classement du gouvernorat de Kairouan lors des examens et des concours à l'échelle nationale.


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