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L'Etat souhaite-t-il vraiment abandonner le sport et la jeunesse ?
Les Fédérations Nationales Sportives en plein K.O
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 09 - 2018

Nous posons cette question avec ces événements qui se précipitent : le MJS a semble-t-il exigé l'exécution de la circulaire demandant aux fonctionnaires détachés auprès des fédérations nationales sportives de rejoindre le département. Il a été mis fin à leur détachement.
Nous avions soulevé ce problème dans une récente édition. Nous y avons mentionné que le MJS avait consenti sur intervention du Cnot de temporiser, étant donné la place qu'occupent ces fonctionnaires sur l'échiquier sportif, tant au plan technique qu'administratif. Nous y avons mentionné que c'était une catastrophe annoncée pour le sport toutes disciplines confondues.
Comment en est-on arrivé là et qui a « conseillé » cette décision qui bouleversera toutes les données en matière d'encadrement de la Jeunesse et du Sport dans notre pays ?
Comment se permet-on d'un trait de crayon retirer tout le personnel administratif et technique d'une fédération ?
Qui suppléera ces absences et dans quelles conditions ?
Quel sera le sort des fédérations qui n'auront aucun moyen de se doter de ces chevilles ouvrières qui ont fait du sport national, ce qu'il est devenu ? Ceux qui ont décidé de cette mesure savent-ils que les fédérations sportives de tous les pays du monde bénéficient de l'apport de ce genre de personnel que l'Etat forme et place pour appliquer ses programmes d'encadrement ?
Il y a même des pays frères et amis qui ont décidé l'application des dispositions prises par le sport tunisien au niveau de sa formation et de son organisation.
Un service public
Les fédérations sportives reçoivent, en effet, une délégation du ministre de la Jeunesse et des Sports pour :
-Organiser les compétitions sportives à l'issue desquelles sont délivrés les titres internationaux, nationaux, régionaux,
-Procéder aux sélections correspondantes et proposer l'inscription sur les différentes listes du ministère (sportifs de haut niveau, entraîneurs, arbitres…)
- Définir les règles techniques et administratives propres à leur discipline,
-Fixer les règles relatives à l'organisation des compétitions, à l'exception des domaines touchant à l'ordre public, et dans le respect des dispositions législatives et réglementaires propres à certains domaines (violence, dopage, pouvoir disciplinaire, règlement médical...). Elles disposent ainsi d'un monopole sur ces missions. L'agrément conditionne l'obtention d'aides étatiques, qu'il s'agisse des moyens financiers ou humains.
Le détachement du personnel formé est une forme de « subvention de fonctionnement » mis à la disposition des fédérations nationales sportives dont les membres fédéraux sont des bénévoles et qui ne sont pas tenus de mettre la main à la poche pour diriger une discipline sportive, ou de former les futures générations.
Accroissement des dépenses et des ambitions
L'évolution du sport et le professionnalisme qui ont accru les dépenses et les ambitions ont changé la donne et les dépenses se sont accrues, ce qui fait que les membres fédéraux contribuent par leur action volontaire à attirer les sponsors pour disposer de moyens financiers plus conséquents. D'ailleurs, cette tendance a quelque peu altéré la gestion du sport avec des présidents qui, pensant être incontournables pour attirer des fonds, n'en font qu'à leur tête. C'est un autre problème, mais toujours est-il qu'une fédération est incapable de payer le personnel dont elle a besoin.
Ce personnel, une fois rentré au MJS que fera-t-il ? Retournera-t-il à l'enseignement ou ira-t-il croupir dans les bureaux ? Il y a ceux qui n'ont pas exercé depuis des décades. Va-t-on les mettre à niveau et les recycler ? On s'est sans doute rendu compte qu'il y a eu de la précipitation dans l'étude ce dossier et on essaie de se rattraper. C'est tant mieux. Mais il n'en demeure pas moins que les agents qui sont au service des fédérations n'ont pas rejoint les fédérations de leur propre chef. Ils ont regagné leur poste avec l'accord écrit ou tacite du MJS et la preuve, c'est ce département qui les paie en leur qualité de fonctionnaires.
S'ils sont partis sans ordre écrit, ce n'est pas de leur faute et il n'y a qu'à régulariser leur situation par un ordre de détachement ou de mise en disponibilité. Mais il ne faudrait en aucun cas oublier que la mise à disposition de ces agents est une contribution du département des sports pour assurer la bonne marche de ces fédérations qui ne pourront jamais fonctionner sans eux.
Une décision utile à prendre
Qu'on veuille dégager des places pour d'autres enseignants cela est une bonne chose, mais sans toucher à ce « corps administratif et technique » des fédérations (déjà formé, rodé, expérimenté) étant donné la fragilité de ces organismes qui «font tourner le sport», et qui n'ont pas les moyens de payer ces chevilles ouvrières incontournables, dont la présence est vitale. Pour dégager des places pour des enseignants, on pourrait par exemple concevoir pour ceux qui rejoignent les fédérations nationales sportives un «corps spécialisé » qui demeure sous l'autorité du département des sports, étant donné la délicatesse des objectifs à atteindre.
Mieux que cela, avec la décision prise pour qu'il n'y ait pas classe pour les élèves du primaire annoncée par le ministre de l'Education le ministère de la Jeunesse et des Sports et le département de la Culture doivent absolument préparer le «troisième milieu» pour ces enfants, pour leur éviter la rue et le vagabondage. Le ministère de la Jeunesse et des sports devrait mobiliser les Maisons des Jeunes et de la Culture, les terrains et les installations civiles et scolaires (en créer s'il le faut) pour lancer des écoles de sport. Alors, il en faudra des enseignants. Fautes de quoi, nous en aurons des gamins dans la rue !
De toutes les façons, si le département des sports décide d'augmenter les subventions de fonctionnement des fédérations pour que celles-ci procèdent au paiement de ces fonctionnaires, il n'en restera aucun, étant donné les difficultés que vivent ces organismes à chaque saison. Les services rattachés aux fédérations en savent quelque chose avec les retards et les budgets qui mettent du temps pour être servis.
C'est la confusion totale et ce coup de bambou sur la tête des dirigeants de ces pauvres fédérations va sans doute contribuer à l'éloignement de bien de bonnes volontés. Comment dès lors dirigera-t-on le sport ?
Le sport est une question délicate
Ceux qui ont « pondu » cette décision ignorent complètement ce qui se passe dans les milieux du sport et de la jeunesse. Ils ont fait adopter une décision qui donnera le coup de grâce à un sport qui vivote, faute de programme d'action tendant à le faire franchir de nouvelles étapes. Construire une piscine dans une région qui souffre de la soif, mettre en place un terrain en gazon artificiel, ou une salle de sport sans avoir étudié les spécificités d'une région, n'est pas œuvre utile. On ne retiendra pas ce genre de balivernes. Ces « détachés » ont travaillé sous le soleil, sous la pluie et le vent, sur des terrains en terre battue, avec des salaires de misère pour faire du sport tunisien ce qu'il est de nos jours.
Ces « fonctionnaires » n'ont ni fêtes, ni jours fériés. Ils travaillent à des heures impossibles, sept sur sept et vingt-quatre sur vingt- quatre. Ils veillent sur nos jeunes au moment où d'autres sont dans leur lit bien au chaud. Ils n'ont pas d'horaire administratif. Voilà pourquoi traiter des problèmes relatifs au sport est une question délicate. C'est un milieu difficile, où il faudrait concilier professionnalisme et bénévolat (les membres fédéraux) au service d'une cause. Il aurait fallu traiter au cas par cas et régulariser s'il y a lieu, sans aller au-devant de cette furia qui ne résoudra rien et qui a déjà provoqué des dégâts.
Retirer les nerfs et les artères par lesquels circule la vie des fédérations nationales sportives est une responsabilité qui pèsera lourd dans l'Histoire du sport national. Pourquoi n'a-t-on pas étudié ce qui se passe chez tous nos voisins et au niveau de tous les pays qui comptent dans le domaine sportif avant d'enfourcher sa monture ? Ces pays reconnaissent le génie tunisien dans l'organisation, la formation et la conception des programmes d'action pour promouvoir la jeunesse et le sport. Ce sont ces « détachés » (des fonctionnaires et des techniciens formés par l'Etat pour des tâches d'utilité publique)) qui ont fait tout ce travail.
Il y a de quoi désespérer devant ce genre de décision, qui accroît le désarroi dans un pays qui croule déjà sous le joug d'une gabegie sportive qui ne dit pas son nom. Non, l'Etat ne peut pas abandonner le sport et la jeunesse. C'est un cauchemar !


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