L'élimination amère de la Ligue des champions est tombée à pic pour recadrer certaines orientations et choix qui se sont avérés aussi infructueux que fallacieux. Décidément, à l'Etoile le besoin de remise en question et l'obligation imminente de changer de stratégie, si stratégie il y a, commencent à prendre fort malheureusement une cadence cyclique, de surcroît à intervalles de temps rapprochés. De ce fait,la défaite face à l‘EST, vendredi dernier dans un stade olympique de Sousse archicomble et en présence d'un public impressionnant, a renvoyé le club sahélien à un énième cycle de remise en cause, poussant l'establishment de l'Etoile à reconsidérer ses orientations et son casting en matière de décideurs « front liners ». Il est vrai que l'actuel BD a consenti un effort considérable pour mettre à la disposition du staff technique un effectif a priori bien étoffé,mais cela n'a pas été suffisant puisque le management humain et footballistique de ce contingent a été le moins que l'on puisse dire incohérent et dénué de pertinence de la part de Chiheb Ellili. Ce dernier n'arrive toujours pas, après plus de trois mois d'exercice à mettre en relief sa touche technico-tactique et à conférer à son équipe un véritable label de jeu en adéquation avec la richesse et la qualité du groupe mis à sa disposition. La preuve,l'ensemble étoilé a presque toujours peiné pour surclasser ses adversaires à l'exception de la JSK, rendant à chaque fois une copie footballistique mitigée et peu convaincante. Pire encore et sans verser dans le pessimisme déplacé,le club sahélien a été l'auteur de l'une de ses plus ternes prestations de ces 10 dernières années pour ne pas dire de son histoire lors du match aller face à l'EST où il n'a pas réussi la moindre occasion digne d'intérêt,puisque les coéquipiers de B.Amor était cantonnés pendant la majeure partie de la rencontre dans leur zone. Ellili a dénaturé l'Etoile ! Quand on porte la casaque d'un club de l'envergure de l'Etoile ou on est en charge de ses destinées techniques, l'on doit se mettre obligatoirement à l'esprit que l'on doit être le dépositaire de ses labels et vecteurs référentiels en matière d'identité footballistique basée notamment sur l'esprit offensif et créateur de jeu. Or et malgré l'effectif bien fourni dont elle dispose, l'Etoile version-Ellili est en train de déroger à ses traditions. Ellili donne l'impression de dégager une certaine fébrilité lors des grands rendez-vous qui s'est répercutée négativement sur la prestation collective de son équipe,au point de ne pas réussir ses changements en cours du match. A ce niveau,l'injection de Chikhaoui vendredi dernier face à l'EST dans un contexte grandement défavorable, ne répondait à aucune pertinence tactique,puisque il fallait opter pour l'Egyptien Amr Marei pour mettre davantage de pression et d'impact sur l'arrière-garde adverse. C'était plus pour répondre à la pression insoutenable du public présent que pour rectifier le tir tactiquement. Dans la tête de Chiheb Ellili, il fallait absolument et coûte que coûte incorporer Chikhaoui quel que soit le contexte. De plus,ceux qui sont proches du cercle restreint de l'équipe se sont rendus compte d'un fait de prime importance, à savoir cette incapacité manifeste chez le coach étoilé à instaurer une certaine discipline au sein du groupe, notamment auprès des joueurs-cadres. Et pour preuve,certains éléments s'étaient disputés, au vu de tout le monde, le tir de certains coups francs ou penalties. Toujours à propos de Chiheb Ellili, les fins observateurs, et de l'avis même de certains joueurs,il n'est pas le genre de technicien qui fait progresser le registre footballistique individuel de chaque élément pour l'intérêt du collectif. Tenant compte de ces paramètres et indices,il s'avère de plus en plus que le départ de l'actuel coach de l'Etoile arrangerait l'intérêt de tout le monde et éviterait bien des conséquences fâcheuses. Déficit d'expertise ! On l'a dit et redit à maintes reprises,l'encadrement de l'équipe manque cruellement de technicité et d'expertise purement footballistique afin de pouvoir juger et évaluer minutieusement et quotidiennement le travail accompli par le staff technique et l'évolution des joueurs ,en termes plus concrets l'absence d'hommes de terrain : anciens footballeurs ou entraîneurs disposant de vécu et de perspicacité remarquables; on est en train de jouer de mauvais tours à la marche du club. Nos joueurs sont d'une telle inconstance et parfois d'une telle légèreté qu'ils doivent constamment évoluer sous l'œil attentif d'un ancien joueur au charisme bien ancré et à l'historique élogieux pour rester constamment sur la brèche. Même la nomination de Hakim Brahem au poste de directeur sportif n'a toujours pas son effet escompté,puisque l'on a appris que le courant ne passe vraisemblablement pas entre ce dernier et Chiheb Ellili,au point de pousser le successeur de Zied Jaziri à déserter les entraînements de l'équipe fanion. En bref, des changements encore et toujours s'imposent urgemment sur tous les plans pour limiter dans le temps l'impact préjudiciable de l'élimination de la Ligue des champions,et prendre par voie de conséquence des décisions à caractère stratégique même douleureuses, et éviter ainsi les palliatifs ayant une allure ponctuelle et superficielle.