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Ali Kaâbi (ex-défenseur international) : «La victoire était en nous !»
SOUVENIRS, SOUVENIRS…
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 10 - 2018

Il fut probablement l'un des meilleurs défenseurs tunisiens de tous les temps, tout comme les brillants arrières de son époque, celle de l'épopée argentine du Team Tunisie.
Fantassin émérite d'une sélection tunisienne admirable et stupéfiante d'audace et de caractère lors de la Coupe du monde 1978, Ali Kaâbi fut le prototype même du défenseur moderne, généreux dans l'effort et résolument porté vers l'offensive par ses déboulés, son excellente conduite de balle, et, surtout, son autorité défensive qui en ont fait le maillon fort de l'équipe nationale en ces temps-là. Toujours prêt à porter assistance aux avant-postes quand ses coéquipiers peinent à débloquer un résultat, l'ex-stratège du COT fut un joueur complet, endurant et surtout intraitable dans son périmètre de jeu. Rencontré récemment, il a bien voulu nous parler de son vécu, de ses temps forts et de sa longue expérience avec certes un zest de spleen du passé pour un joueur qui fait partie du panthéon du football tunisien : «C'est comme si c'était hier. Le souvenir est ancré dans ma mémoire à jamais. Quand je me remémore notre parcours argentin, un événement impérissable pour nous autres ex-membres de l'escouade de 1978, j'ai tendance à faire une cure de jouvence. En clair, je replonge dans une vague de nostalgie. Les péripéties du grand format face à la RFA sont inscrites dans mon subconscient à jamais. L'adversaire s'attendait à ce que l'on évolue la fleur au fusil. A tort ! Décomplexés, audacieux, ambitieux et même martiaux parfois, nous avons foulé la pelouse avec pour mission de battre les Allemands, considérés parmi les ténors du Mondial. Nous voulions gagner mais c'est la RFA qui a obtenu le nul ! Autre match atypique de ce Mondial inoubliable, le match face au Mexique. Là, nous étions en mode conquérant, comme s'il s'agissait d'une mission à accomplir coûte que coûte. Me concernant, indépendamment du but marqué face au Mexique lors de cette édition de la reine des compétitions, je me remémore aussi que j'ai beaucoup appris en côtoyant de grands joueurs. J'ai pourtant débuté en sélection deux ans auparavant, en 1976. Mais le Mondial, c'est le très haut niveau, un couronnement, un achèvement et un tournant dans l'histoire d'un footballeur international. Vous savez, quand vous vous rendez compte de la ferveur populaire lors du retour en mère patrie, vous vous sentez pousser des ailes et vous prenez conscience de la responsabilité de porter haut et fort les couleurs nationales».
«Un goût d'inachevé…»
Et à ce monstre sacré du football tunisien de se retremper sur le parcours du Mondial argentin en abordant le fameux match face aux coriaces polonais : «J'ai tout de même un regret quand je pense au but de Lato. Quand on doit en découdre avec ce joueur de stature mondiale, il n'y a pas de place à l'inadvertance, distraction ponctuelle ou passage à vide de quelques secondes. Toute erreur est payée de suite. Nous savions que c'était un élément à surveiller comme le lait sur le feu. J'étais en charge de cette mission délicate avec pour objectif d'empêcher toute incursion dans la zone de vérité. Tel un caméléon qui sait se fondre dans la masse, il m'a eu à l'usure. Ce type de joueur sait se faire oublier et changer de module de jeu quand on s'y attend le moins. On appelle ça le talent, et le sien est payant ! C'est un compétiteur habile, ingénieux et astucieux même. Vous savez, jusqu'à aujourd'hui, je persiste à croire que nous étions taillés pour rivaliser avec les meilleures nations du sport-roi. C'est une conviction, mais le destin en a décidé autrement. Au sein de ce tram galactique qu'était l'équipe de Tunisie, pour nous autres membres de la sélection, l'appétit venait en mangeant. La confiance engrangée au fil du temps, les ambitions revues à la hausse, le niveau atteint, tout cela prend une certaine dimension au contact du must du football mondial. Il n'y a pas que l'apprentissage et le talent en football. Il y a aussi le caractère, la grinta, l'osmose et l'alchimie de groupe. C'est un sport collectif, mon ami, et la notion de groupe est importante pour ne pas dire primordiale. Quand il y a une réelle conjugaison de plusieurs facteurs au sein d'une entité, rien n'est impossible. Il suffit d'y croire et de le vouloir intensément. Bref, en Argentine, la victoire était en nous. Mais c'est aussi cela le sport-roi. Il suffit d'un coup du sort pour déchanter ! Un rapide flash-back nous enseigne ainsi que le mythique Club Olympique des Transports est quelque peu passé de vie à trépas vers la fin des années 80. Il visait le doublé avant de plonger les années d'après dans les abîmes du classement. J'en garde un amer souvenir car cette institution cotiste a enfanté tellement de champions. Je me rappelle quand, en 1988, le grand club de Mellassine comptait en son sein les Yahmadi, Mohiedine Habita, Msakni, Khedher, Zitouni, Henchiri, et j'en passe. Les concurrents du COT rêvaient de voir ces artistes porter leurs casaques respectives. C'est vraiment poignant et regrettable qu'un bastion qui a révélé les Abdesslam Chaâtani et autre Amor Dhib ne soit pas en haut de l'affiche actuellement. J'espère que le phénix cotiste renaîtra un jour de ses cendres. Il y va de l'intérêt du football tunisien tout simplement».
«Prolongations…»
Du COT à Rosario où il a inscrit son nom en lettres d'or dans les annales du football mondial, Ali Kaâbi, le combattant élégant, était un véritable gentleman-footballeur sur le terrain et en dehors. Celui qui est parti sur le front suite à une impulsion, un flair, a marqué contre le Mexique un but prodigieux, un cas d'école même : «Nous avions accusé un retard à l'allumage. Menés au score, je décide d'apporter le surnombre en attaque. Je pique un sprint, et sur un service de l'ingénieux Hamadi Agrebi, je trouve le bon angle et j'allume le portier aztèque à l'entrée de la surface de réparation. Par la suite, après le coup de sifflet final de l'arbitre, j'ai compris que cette équipe était entrée dans l'histoire comme le premier onze africain et arabe à gagner un match de Coupe du monde. Sauf que. L'élimination précoce de la Tunisie est restée en travers de la gorge de tous les joueurs, moi en particulier. Vers la fin de ma carrière, j'ai voulu me constituer un petit pécule pour mes vieux jours et j'ai tenté l'aventure saoudienne. Cela m'a permis d'améliorer ma situation et de me projeter. Vous savez, ce n'était pas évident dans le microcosme du football amateur. Il fallait forcément s'accrocher à toute opportunité qui se présentait en ces temps-là. Je me rappelle aussi que par le passé, quand Ameur Hizem veillait sur nos destinées, les Allemands de Monchengladbach m'ont sondé. Mais bon, il était écrit quelque part que je n'évoluerais pas en Bundesliga. Dans le monde de la sphère footballistique de l'époque, l'argent était un moyen, pas une finalité. Ce que je retiens avant tout, ce sont les admirables sportifs que j'ai côtoyés, mes concitoyens de divers horizons qui m'ont adopté et les pontes de l'enseignement footballistique qui m'ont appris les bases du sport-roi. A l'instar de l'inégalable Rachid Turki qui m'a énormément apporté en termes de savoir. Cet homme éclairé était un véritable révolutionnaire du jeu, un précurseur qui a formé plusieurs générations de footballeurs».


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