C'est la version la plus abordable d'Al Ahly dans cette décennie. L'EST peut y croire Au-delà des erreurs arbitrales de l'Algérien Abid, le match Al Ahly-EST a été fade pour ne pas dire monotone et «misérable» techniquement. Le club cairote, qui a gagné, mais après une vive polémique, est-il si effrayant comme certains le disaient avant le match ? Non. D'après ce qu'on a vu, on peut même dire que Mouïne Chaâbani n'a pas beaucoup osé et aurait pu tirer profit de la supériorité de son milieu de terrain en première mi-temps. La preuve, quand Chaâlali et Kom ont épaulé Blaïli (très bien inspiré) et joué verticalement, ils ont touché la transversale et obtenu des coups francs dangereux. Pour vous dire qu'Al Ahly a été très moyen : pas de jeu varié, pas d'enchaînements et relais comme on s'est habitué à voir, et surtout des joueurs saturés et épuisés, à l'image de Ahmed Fethi, contraint de quitter le match. Carteron n'a pas su conserver la consistance et la facilité qu'avait Al Ahly avec Houssem Badri la saison dernière. Avec une préparation physique approximative et un rythme insoutenable de matches, la quasi-majorité des joueurs cairotes se sont blessés. Ajaï, Rabïa, Nejib, Maâloul, et dernièrement Fethi, il faut aussi compter les revenants de blessures qui ont joué contre l'EST comme Chennaoui, Soulaya et Samir. De plus, les «nouveaux» joueurs promus dans la première équipe, tels que Hammoudi et Islam Moubarek, manquent encore de tact et de facilité pour faire monter le niveau de l'équipe. Le résultat de 3-1 ne veut pas dire qu'Al Ahly est injouable. Mentalement, c'est une équipe sobre et patiente. Mais on voyait bien que Kom (il laissera un grand vide dans l'équipe au match retour), Chaâlali et Coulibaly avaient réussi à mettre le doute dans cette équipe sobre. Avec plus de réussite et de confiance, l'EST pouvait marquer au moins un autre but ! Selimène, le leader Dans cette équipe d'Al Ahly, on sentait bien l'ombre d'Abdallah Saïd, un joueur très fort mais parti après l'affaire de son transfert avorté à Ezzamalek. C'est un pur créateur qui manque terriblement à Al Ahly dans ce deuxième tour de la Ligue des champions. Carteron devait donc mettre plus d'impact dans le jeu et valoriser le rôle de Walid Selimène, devenu leader de l'équipe. Après le départ de Saïd, c'est bien lui qui rappelle la grande équipe d'Aboutrika et Jomâa, qui fait le printemps des Egyptiens. Auteur de deux buts, passeur décisif, buteur au match retour face à Sétif, Walid Selimène est le véritable leader d'Al Ahly. Libre de tout poste fixe, il a le rôle de manœuvrer plein axe ou à droite pour servir Azaro, ou pour foncer et chercher à marquer. Quand il s'est mis à jouer sur sa valeur, en 2e mi-temps, Al Ahly a dominé l'EST. C'est un joueur dont il faut se méfier au match retour, car il est très fort quand il a de l'espace et quand l'adversaire l'oublie même pour un laps de temps. Cela dit, et avec le nombre de blessures et l'épuisement de l'équipe, on persiste à dire que le club d'Al Ahly n'est plus aussi solide et effrayant qu'auparavant ! Il faut juste y croire et mettre la pression sur sa défense moyenne à Radès.