Décidément, l'Espérance ne sait plus à quel saint se vouer pour se débarrasser de son syndrome «ahlaoui» devenu trop lourd à supporter par ses supporters et par tous les Tunisiens. Encore une fois, le signe indien n'a pas été rompu et c'est Al-Ahly d'Egypte qui a eu le dernier mot à Radès, ce stade dans lequel les joueurs de l'EST ne savent plus sur quel pied danser rien que de savoir qu'ils ont devant eux ces «maudits» Pharaons. Khaled Ben Yahia a beau déclarer après le match qu'il était «satisfait du rendement de tous les joueurs» de son équipe. Mais il doit se rendre à l'évidence qu'il est le seul à se faire des illusions et à prendre des vessies pour des lanternes. Le timonier «sang et or» mérite tout notre respect pour le travail qu'il est en train d'entreprendre à l'EST, mais de là à faire l'éloge d'une équipe composée en majorité de joueurs incapables de faire le poids contre un adversaire de la carrure d'Al Ahly, c'est exagéré ! C'est même défendre le diable. Sans âme ! Al-Ahly est venu à Tunis chercher les trois points de la victoire pour déloger avec culot l'Espérance Sportive de Tunis de la première place du classement de leur poule. Ce qui fut fait sans bavure. Et à la force de caractère et à la détermination des Egyptiens, les protégés de Khaled Ben Yahia ont opposé une absence d'enthousiasme et d'envie de gagner qui laisse pantois. Nos représentants ont joué pour ne pas perdre plutôt que pour s'imposer farouchement devant leur bourreau traditionnel qui était beaucoup plus confiant qu'eux quant à l'issue finale de ce bras de fer qui n'en était pas vraiment un. Même si au niveau de la possession de la balle, les «Sang et Or» étaient nettement supérieurs. Ce n'est pas parce qu'ils étaient meilleurs, mais parce que les Egyptiens ont voulu que la physionomie du match soit ainsi. Ils ont piégé les «Sang et Or» en leur laissant l'initiative au milieu du terrain pour les surprendre de temps en temps par des contres très bien articulés dont l'un a fait mouche grâce au Marocain Walid Azaro (33'). Ce dernier s'est joué aisément de Aymen Ben Mahmoud et de Moez Ben Chrifia avant de marquer l'unique but de la rencontre qui était suffisant pour chasser l'EST de la première place et de la lui ravir. Qu'est-ce qu'on peut dire du rendement des joueurs de l'EST sinon qu'à l'exception de Franck Kom et Youssef Blaïli, ils étaient tous hors du coup. On pensait que le seul problème de l'Espérance était sa ligne arrière qui n'a pas manqué de confirmer son état de santé dégradé. Mais même la ligne d'attaque a prouvé ses limites, elle aussi avec un Taha Yassine Khénissi en totale perdition et un Anis Badri qui a perdu toute sa verve ces derniers temps. D'ailleurs ce dernier n'était pas titulaire. Il a été incorporé dès l'entame du match (2') à la place de Bilel Mejri qui fut groggy suite à un téléscopage traumatisant avec son coéquipier Kom. Il y a lieu d'avouer quand même que la perte de Mejri, l'attaquant «sang et or» le plus en forme, a joué un mauvais tour à Ben Yahia qui a vu toutes ses cartes de jeu brouillées. Mais quand on sait qu'en contrepartie, Al Ahly était lui aussi amputé de plusieurs titulaires de marque, à l'instar du Nigérian Ajaï et Achour, l'argument des absences dans le camp espérantiste n'a plus de raison d'être avancé. Franchement, après ce énième fiasco très significatif de l'EST, il y a lieu d'«oser» les changements qui s'imposent si on veut vraiment sauver les meubles. En effet, ce n'est pas avec cette pâle figure que l'on peut prétendre être un sérieux candidat pour le sacre continental ou... arabe.