Moïne Chaâbani, les joueurs et les dirigeants «sang et or» ont intérêt à se concentrer sur le jeu et la motivation pour rattraper leur retard et obtenir le titre. Un match polémique à l'aller, un arbitrage «maison» de Mehdi Abid et une énorme frustration dans le camp de l'EST, on parle encore et encore de ce qui s'est passé à Alexandrie. A 3-1, rien n'est encore perdu pour le représentant tunisien qui jouera devant son public. Mais justement, cette affiche retour EST-Al Ahly est sortie de son cadre sportif et technique. On vit depuis le match aller sous le coup de communiqués d'intervention de la FTF et de bras de fer entre l'EST et la FTF d'une part, et la CAF d'autre part. La partie tunisienne, appuyée par le gouvernement, entend remplir le stade de Radès et accueillir 60.000 spectateurs, y compris eux du virage (qui ont commis tant de violence en demi-finale). Ne pas perdre la raison A trois jours de la finale retour, on voit bien que l'extra-sportif l'emporte pour le moment largement sur le sportif. Depuis vendredi dernier, et après cette défaite, l'EST n'est pas en train de se concentrer à 100% sur le match retour. Beaucoup d'attention (trop même !) est consacré à l'arbitrage et au nombre de spectateurs autorisés à suivre le match. C'est le droit du comité directeur «sang et or» de défendre ses droits et de jouer toutes ses armes dans les coulisses de la CAF (comme c'est le cas d'Al Ahly), mais ça ne doit pas déconcentrer les joueurs et leur entraîneur. Il va y avoir un match retour et deux buts à marquer et ce n'est pas avec les nerfs tendus, les «menaces» et l'emportement sans raison que l'EST pourra manier Al Ahly qui a des joueurs d'expérience malgré le nombre important de blessures. En trois jours (une période longue dans ce genre de rendez-vous), Mouine Chaâbani devra, lui et ses adjoints, se calmer et penser à détendre même un peu ses joueurs pour bien aborder le match retour. La pression qu'une grande partie du public espérantiste met sur le dos des joueurs n'est pas un cadeau. Au contraire, se soucier des coulisses de la CAF, de l'arbitre et de ce que fera le public va priver l'EST de beaucoup de sa maîtrise. Le match de vendredi ne sera pas tactique, mais un match mental et de réussite. Le poids de Kom et Dhaouadi Revenons au terrain pour dire que le 3-1 de l'aller va conditionner le match retour. L'EST doit axer sa stratégie sur deux points essentiels. Gérer tranquillement le match et essayer de marquer deux buts, et éviter d'encaisser le moindre but. Chaâbani sait bien que la stratégie du match aller, où l'EST a «attendu» Al Ahly, ne sera pas adéquate ce vendredi : les équipiers de Blaïli, le joueur le plus en forme en ce moment, vont devoir tenir plus le ballon, mais en essayant de jouer directement et d'éviter de perdre beaucoup de temps dans la construction. C'est pourquoi les joueurs de Chaâbani devront être les plus calmes ou les plus intelligents pour ne pas céder à l'excès de nervosité. Ce sera un match où les Ahlaouis vont chercher à couper le rythme du match, à tenir la balle et à opérer en contres. Les duels seront, pour un match de nerfs, la condition de réussite pour le vainqueur. A ce propos, Chaâbani ne pourra pas compter sur Kom et Dhaouadi, deux joueurs très importants pour l'équilibre «tactique» de l'équipe. Le Camerounais, surtout, est un relais incontournable pour la récupération et surtout pour la distribution du jeu. Achour, Soulaya, Hammoudi et Sélimène vont bien respirer à l'entrejeu. Pour Dhaouadi, il est fort dans les duels aériens et dans la relance. Ben Mohamed et Yaâkoubi demeurent les plus aptes à le remplacer. Mais avant tout, l'EST devra rester concentrée. Plus de 90' où la tête et les nerfs vont être si sollicités, et pour notre représentant, la priorité est de fuir autant que possible le discours de la provocation et de l'excitation qui ne serviront à rien !