Tellement leur suprématie a été évidente, les «Sang et Or» ont fait l'unanimité et se sont adjugé méritoirement leur troisième titre de l'épreuve. C'est dans une ambiance de fête que s'est déroulée la huitième Supercoupe de Tunisie qui s'est achevée sur la victoire du candidat le plus costaud et le plus performant : l'Espérance de Tunis. Le duel de titans a également confirmé la complémentarité et le potentiel espérantistes et le joli parcours de l'équipe en championnat qui lui a valu la première place de l'aller de la phase initiale. Le public a savouré la joie d'un superbe vainqueur qui a imposé encore une fois sa loi, rééditant ses exploits des deux finales championnat et Coupe de la précédente saison, toujours face à son rival, le Club Sfaxien, pour s'adjuger méritoirement le titre de la Supercoupe, le troisième du nombre. Honorifique certes, mais d'une grande valeur sur le double plan mental et moral et de bon augure pour le reste de la saison, du Championnat arabe et du Championnat d'Afrique. L'EST a le droit de rêver d'une saison particulière et réussie. Une première performance réalisée qui en appellera d'autres. Elle témoigne largement de la richesse de l'effectif, c'est d'ailleurs là où réside la principale force de l'EST, de la somme de travail, de courage et de volonté consentie pour confirmer sa place au premier rang avec des joueurs au sommet de leur forme et de leur art comme les six rentrants : Mehdi Ben Cheikh, Amenallah Hmissi, Mohamed Ali Ben Othmen, Mohamed El Ghoul, Nabil Miladi et Hichem Kaâbi aux côtés du libéro Saddam Hmissi et des autres incorporés au cours du jeu Hosni et Ilyès Karamosli, Khaled Ben Slimène, Giraldo et Aymen Karoui. Le tout conduit par l'entraîneur Foued Kammoun qui a vite répondu aux solutions de rechange exigées, tout en faisant appel à la solidarité du groupe et au désir de vaincre de ses joueurs qui éprouvaient sans doute une satisfaction légitime. Des services convenablement orientés, de l'imagination créative du passeur Mehdi Ben Cheikh, une défense soutenue, des réceptions justes et des contres qui ont perturbé l'organisation de l'adversaire et enfin un impressionnant Giraldo, le Brésilien efficace à souhait. Voilà les principales armes utilisées par les «Sang et Or». Le CSS a alterné le bon et le moins bon. L'ensemble mal à l'aise n'a, qu'en de rares moments, retrouvé ses marques. Il n'a pas pris durant les deux premiers sets le moindre avantage. Jouant par à-coups, l'équipe a failli payer cher ses hésitations et maladresses tant au niveau du service que de la réception ou de l'attaque. La couverture aussi n'a pas été assurée avec l'efficience escomptée. Avec deux sets à son passif, le CSS essaya vraiment de se reprendre. Chose faite. Le service appliqué tout aussi bien que l'attaque par le biais de Marouène Garci et Larbi Ben Abdallah ont le plus souvent bien marché, procurant aux Sfaxiens une aisance certaine dans la manœuvre. Le CSS finit par faire la différence par quatre points d'écart. Les protégés de Peter ont continué dans le set suivant sur leur élan mais jusqu'au second temps mort technique 16-13. Puis ce fut la déroute sfaxienne contre une belle remontée espérantiste. Le rouleau compresseur du CSS qu'on croyait durable a été arrêté par une EST euphorique où la variation du jeu et les attaques rapides et fulgurantes ont été impressionnantes de dextérité et de force. L'Espérance parvint à rétablir l'équilibre 18-18. L'ensemble retrouva son dynamisme et son punch en dépit d'une résistance momentanée de l'adversaire. Le coup de reins asphyxiant de Giraldo et Hosni Karamosli a permis à l'EST de sanctionner les débats de l'ultime manche en sa faveur par trois points de différence. Ainsi l'EST rejoint l'ESS en tête des lauréats de l'épreuve avec trois titres. Ce fut la septième participation de deux joueurs de l'Espérance de Tunis en supercoupe, à savoir Hichem Kaâbi et Mehdi Ben Cheikh. Le premier pouvait afficher un sourire lumineux : «Nous avons mieux joué que l'adversaire et nous méritons ce titre. Assurer en quatrième set un retour remarquable ne peut engendrer que l'admiration et traduire la volonté décuplée de l'équipe et son savoir-faire. Heureusement qu'on a su réagir à temps. Tournons maintenant tous nos regards vers le reste des échéances où nous devons réussir des coups d'éclat». Le second extériorisait une joie bien compréhensible : «L'EST a convenablement géré une bonne partie du débat et le CSS a forcé le respect. Je tiens à saluer mes camarades pour leur assiduité et leur application. On était plus confiants et décisifs dans les moments les plus difficiles».