C'est au théâtre de l'Opéra de la Cité de la culture que c'est tenue, samedi soir, la cérémonie d'ouverture de la 20e édition des JTC, ce festival pionnier dans le monde arabe et en Afrique qui célèbre sa 35e année d'existence. Les festivités ont commencé tôt dans l'après-midi, une animation de rue, spectacle en plein air de Hafedh Khélifa, musique, danse et cirque…la fête était totale. La salle de l'Opéra était pleine, accueillant les hôtes du festival venus de plus d'une trentaine de pays, les professionnels de la scène. Hatem Debel, Directeur de la 20e édition des JTC, a pour sa part mis en exergue la dimension pionnière des JTC dans le monde arabe et en Afrique, soulignant le rôle précurseur de ses fondateurs dont Moncef Souissi, qui ont légué aux nouvelles générations le plus précieux des biens, ajoutant que cette édition s'est fixé pour objectif de célébrer les dramaturges et comédiens tunisiens, arabes et africains dont l'apport à l'enrichissement des expériences théâtrales est considérable. Hatem Derbel a rappelé, par ailleurs, que cette nouvelle édition des JTC rend hommage à la Palestine et au Burkina Faso en tant que pays hôtes du festival Animée par la comédienne Chakra Rammah, la première partie de la soirée d'ouverture des JTC a été consacrée à une cérémonie de remise de trophées à Latifa Gafsi, Dalila Meftahi, Sabah Bouzouita, Bahri Rahali, Saber Hammi, Mansour Sghaïer (Tunisie), Abdallah Rached (EAU), Khaled Trifi (Jordanie), Hassan Kouyaté (Burkina Faso), Carole Umulinga Karamera (Rwanda). Dans le registre des hommages, la 20e édition des JTC n'a pas oublié les institutions et les organisations arabes qui ont contribué à son rayonnement à travers la remise de trophées à leurs représentants. Un hommage a été rendu aussi à Olivia Ouedraougo et à Etienne Minoungou (Burkina Faso) et à Ahmed Saloum (Palestine) La scène fut ensuite investie par les artistes Raouf Ben Amor, Zahira Ben Ammar, Jamila Chihi, Atef Ben Hassine, Abdelaziz Meherzi, Wahida Dridi qui ont présenté un spectacle à travers lequel l'épopée du Théâtre tunisien fut évoquée non sans nostalgie. Un fervent hommage à la Palestine, Pays hôte des JTC, a clôturé le programme de cette soirée inaugurale, à travers, d'abord, la pièce « Retour en Palestine », ensuite, un bref mais intense récital poétique assuré par les deux poètes palestiniens Mourid et Tamim Barghouthi. « Retour en Palestine», mise en scène et dramaturgie de Micaela Miranda sur un texte collectif sous la direction de Nabil Al Ray, interprété par Ahmad Tobasi, Amir Abu Al Rob, Ihab Talahmeh, Motaz, Malhees, Raneem Odeh, Samah Mahmoud. Il s'agit d'une petite forme de 40min. qui, tout en subtilité, raconte la réalité de ce que vit le peuple palestinien sous l'occupation. Jad, un jeune palestinien né aux USA, décide de rentrer en Palestine pour la première fois. Curieux et impatient de connaître son peuple et de renouer avec ses racines et son identité, il découvre, à sa grande surprise, que la réalité est tout à fait différente de ce que véhiculent les médias. «Retour en Palestine» est un genre de théâtre de rue créé en 2016 et produit par «théâtre de la liberté» dans le cadre d'un projet interactif, outil d'exception pour tout changement social. C'est une œuvre construite à partir d'histoires vraies adaptées de récits de vie de Palestiniens vivant sous l'occupation entre les territoires occupés, les camps de réfugiés et même les regroupements de bédouins. Entre rires et émotions, dans un style tragi-comique, les acteurs créent avec leurs corps, l'espace, les personnages et même les espaces émotionnels dans lesquels ils vivent, dans un jeu virtuose, énergique et intense. Toujours dans l'émotion, Mourid et Tamim Barghouthi ont porté l'assistance vers des hauteurs azimutales, à la rencontre d'une cause chère à notre cœur. Du pur bonheur pour les invités des JTC. Et que commence le marathon à travers les salles de tout-Tunis.