Cet après-midi (15h30) Tunisie-Chili. Comme prévu, le sept national n'a pas fait le poids, avant-hier soir, en s'inclinant devant le Danemark sur le score sans appel de 36-22. Soit la bagatelle de… 14 bons points d'écart (excusez du peu). Pour les détracteurs et ignorants du handball tunisien que rien ne rassure, cette déroute est synonyme de honte, de scandale et d'insulte et patati patata… Mais, pour les connaisseurs avertis de la petite sphère, ceux-là mêmes qui analysent avec réalisme, cette défaite si lourde n'a rien de particulièrement surprenant ou dramatique tout simplement parce que subie face à l'un des favoris en puissance du Mondial 2019. D'ailleurs, dans nos précédentes éditions, nous y avons fait allusion, en soulignant clairement et sobrement que la Tunisie ne pourrait pas prétendre rêver d'exploit devant les Norvégiens et les Danois desquels nous séparent des années lumière ! A ces adversaires intraitables et indomptables on peut, à la limite et l'espace de quelques minutes, donner des frissons et causer des ennuis, mais ça s'arrête-là, un point final, avant l'arrivée du… tsunami ! Quand passent les… Vikings Or, à l'opposé de leurs voisins d'Oslo, les Vikings de Copenhague se sont montrés, au grand dam des nôtres, plus gourmands, implacablement possessifs et curieusement plus expéditifs. En ce sens qu'ils ont tôt fait de prendre leurs adversaires à la gorge, non seulement en ne leur cédant le moindre espace, mais aussi en faisant le siège des bois gardés par le revenant Magayez, déjà pantois et, par moments, groggy sous la… pluie diluvienne des buts qui s'abattait sans interruption sur sa cage! 10-2 après seulement neuf minutes et l'écart de se creuser davantage pour atteindre neuf points (19-10) au coup de sifflet final de la première mi-temps. Le grand Mikkel Hansen, au summum de son art, est passé par là. Lui qu'on présentait, l'autre jour sur ces mêmes colonnes, comme le meilleur handballeur actuel dans le monde, s'est amusé à planter des buts de toutes les positions au prix d'actions personnelles les unes aussi énivrantes que les autres. Il est vrai que le missile blond du PSG n'a fait l'objet d'aucune surveillance. Une erreur monumentale au passif de notre sélectionneur Tony Gerona qui en a commis une autre en échouant dans sa stratégie défensive, à cause de son entêtement à maintenir le système 6-0, sans jamais chercher à le varier en fonction de la tactique adverse. A la reprise, même décor, même scénario, avec une équipe tunisienne aux abois et totalement dépassée, et une autre toujours fringante et inarrêtable. Ainsi submergés et ballottés, les camarades de Soussi, qui ne valurent que par l'excellent Chouiref, frisaient l'humiliation, allant jusqu'à rater des buts tout faits et gaspiller des balles faciles, au grand bonheur de l'inoxydable gardien Lunds Krine. Et c'est comme à l'entraînement que les Danois achevèrent le match dans une salle pleine comme un œuf qui les saluait debout. Première victoire tunisienne ? Faisons maintenant, et illico presto SVP, table rase de ces deux premières raclées des plus attendues et remettons-nous à espérer. Oui, l'orage scandinave passé, l'espoir est désormais permis. L'espoir de se racheter profile, en effet, à l'horizon à l'occasion de la 3e rencontre du premier tour qui opposera, cet après-midi, la Tunisie au Chili. Nous n'irons pas jusqu'à pronostiquer une victoire facile pour les nôtres, étant donné que l'adversaire s'amènera, tout à l'heure, arborant des signes nets de progression et galvanisé par son beau succès réalisé avant-hier devant l'Arabie Saoudite. N'empêche que la victoire est à notre portée, à condition, bien entendu, d'avoir retenu les deux dernières leçons. Et cela en se départissant du complexe d'infériorité, en exprimant son véritable jeu, bref en croyant encore en ses chances. D'ailleurs, nos joueurs ne s'en cachent pas. Eux qui ont promis une belle réhabilitation… dès cet après-midi. Chose promise, chose due ? Alors, bon vent !