Amadoué par les demandeurs d'emploi, ce grand trust se trouve aujourd'hui tiraillé par le redressement d'une balance financière qui glisse à une vitesse qui fait grincer des dents, et cette vague de protestations sociales face à laquelle les décideurs donnent l'impression de se contenter d'observer Nullement épargnée par une conjoncture mondiale difficile et exposée au premier degré à un mouvement violent de revendications, la CPG est au creux de la vague avec ces interminables arrêts et le dénouement de la crise risque de prendre du temps, à moins que… Excès de pessimisme, dites-vous ? Non, plutôt un constat qui nous donne à voir la situation dans le bassin minier qui exerce une incidence fâcheuse sur les chiffres, que le plus optimiste n'ose tamiser pour crier au danger qui guette non seulement 30.000 familles dans le gouvernorat de Gafsa, mais aussi notre balance commerciale qui en pâtit. En effet, un arrêt sur image renseigne sur le malaise qui ronge ce trust exposé à cette paralysie à cause de la vague de protestations et de revendications salariales. La CPG se trouve aujourd'hui au milieu de la tourmente : répondre aux revendications de ses agents qui se soucient peu du marasme de leur employeur, trouver une issue à cette vague de protestations des chômeurs revendiquant un droit légitime ou illégitime d'intégrer la compagnie; et comme un malheur ne vient jamais seul, voilà que les chauffeurs de la Société tunisienne de transport des produits miniers (Sttpm) se mêlent à la partie. Déjà, voilà 10 jours que les machines sont à l'arrêt dans les trois sites de production à Mdhilla; le 2e gisement après Métlaoui. Et pour cause, les demandeurs d'emploi bloquent les issues et appellent à la légitimité d'être recrutés. Silence de cimetière dans le camp des responsables régionaux tous comme les députés de Gafsa à l'ARP. Trop, c'est trop. Voilà que les agents de la Sttpm ont déclenché une grève depuis vendredi dernier. Motif évoqué : faire partie des agents de la CPG. Un constat fort embarrassant pour les responsables de ce trust qui ne savent plus à quel saint se vouer. Interdit d'agir pour débloquer les barrages, absence de dialogue avec les fauteurs de troubles, des responsables régionaux aux abonnés absents. Il n'y a pas de quoi pavoiser… Passons au langage des chiffres pour diagnostiquer le malaise de la compagnie sans se hasarder à administrer le traitement dont ceux prescrits jusqu'à ce jour ne sont que des placebos… A la Sttpm, ils sont 1.486 agents en exercice parmi lesquels on compte 52 cadres. La masse salariale atteint les 42 millions dinars ; alors que la moyenne des salaires avoisine les 1.600 dinars et les agents bénéficient de 80 % des primes allouées à leurs collègues de la CPG. Qui dit mieux … Et pourtant, les revendications d'intégrer la compagnie fait toujours saliver. Et si le transport du phosphate est bloqué (une tonne coûte 25 dinars), c'est le coût de production qui en pâtit puisque la production garde sa cadence dans les autres villes du bassin mais sans être transportée vers les principaux client de la CPG, à savoir la GCT de Mdhilla et Ghanouch à Gabès, mais aussi le grand client indien à Skhira (Tefert). Et de là à aborder le rythme de ces usines qui opèrent dans le secteur de la transformation dont la cadence a baissé jusqu'à 30%. Côté production du phosphate, a empressons-nous de dire que c'est la galère et les chiffres enregistrés n'incitent guère à l'optimisme. Rien que pour le mois écoulé, l'on s'est contenté de 3 millions de tonnes alors que l'on tablait sur 7 millions tonnes. Commercialisation, transport, des clients surtout en dehors des frontières qui risquent de chercher ailleurs face à des arguments qui ne tiennent pas debout, surtout que la Tunisie a perdu certains de ses clients fidèles qui ne peuvent plus se contenter des aberrations engendrées par la révolution du jasmin. Mais là où le bât blesse, c'est la tare accentuée par les derniers nés de la CPG, à savoir la Sttpm et la Société de l'environnement. A cause d'une solution devenue un problème ,la masse salariale de la compagnie a grimpé de 500 millions de dinars avec 1443 millions dinars mobilisés conjointement pour la Sttpm et la société de l'environnement et du jardinage. Peut-on parler de lucidité ou plutôt de clairvoyance pour résoudre l'épineux problème du chômage dans le bassin minier ? Eh bien, on ne risque pas d'avancer l'errance dans le traitement administré, pour ne pas dire un faux diagnostic comme le renseigne la réunion tenue le 23 février 2018 avec les représentants de la région à l'ARP à La Kasbah : il a été décidé ce jour-là de créer 7.000 postes d'emploi dont 2.100 recrutés directement par ce trust qui prendra en charge 100 chômeurs non qualifiés pour les former et les embaucher, et pour finir, la CPG s'est engagée à tendre la perche à 200 porteurs de projets pour les soutenir dans leur quête de s'installer à leur compte. Fin de citation, la CPG se trouve face à des lendemains qui n'enchantent pas, mais gardons quand même un brin d'espoir pour voir le bout du tunnel…