Spectacle du « Chrifi Duo » en marge de l'exposition « Elles » du peintre Amin Chaouali à la Galerie Saladin, à Sidi Bou Saïd. Le prétexte? Une exposition de peinture de Amin Chaouali. Le deuxième prétexte? Un hommage à une femme qui a marqué de son sceau la culture, en Tunisie et les revendications politico-sociales des femmes, pas n'importe quelles femmes, des femmes tunisiennes, qui paraît-il, selon feu le poète Mohamed Sghaïer Ouled Ahmed, sont des femmes et demie. Il s'agit de Dorra Bouzid. Il ne va pas sans dire que qui dit Dorra Bouzid, dit Mahmoud Messaâdi et l'atmosphère de toute une époque. Entre autres, les chansons que les moins de vingt ans ne connaissent point. Ces deux prétextes ont servi à un agitateur culturel de ramener un duo de musiciens chanteurs (Chrifi Duo), de se donner en spectacle, en chantant du Brel, du Brassens, du Piaf, etc. Une galerie, une exposition de peinture et un concert de musique avec des chansons à textes d'auteurs : telle est l'alchimie du bonheur partagé, le temps d'un après-midi enivrant de plaisirs mondains et moins sociaux, puisque les présentes et les présents qui n'étaient pas nombreux, relevaient, en grande majorité d'artistes somme toute plus ou moins «marginaux». Plus on est artistes, plus on s'amuse! La folie joyeuse n'est pas loin, car les fêtes les plus aptes à décompresser, à permettre une réelle cartharsis, et qui ont fait date dans l'histoire de l'Occident, sont les fêtes des fous où le peuple déverse tout son stress sur toutes les formes du pouvoir. A la galerie Saladin, les férus de culture en mixture alchimique, ont libéré leurs charges toxiques dans un élan de débrayages émotionnels inspirés des textes des chansons. Ils ont fait vibrer les murs et parler les tableaux du peintre qui a muté, devenu méconnaissable car, il a totalement donné libre cours à sa liberté, refusant de correspondre au désir de son public qui s'est demandé pourquoi Amin a-t-il si brutalement, changé son approche, laissant de côté sa peinture quasi figurative, quasi décorative et s'abandonnant à un élan du cœur loin de toute considération vénale. Quant l'art embrasse la vie au quotidien des Tunisiennes et des Tunisiens, le génie de la Nation fuse, à profusion et le modus vivendi, ici et maintenant, inonde les tempéraments et la lumière de la liberté et de la créativité fut.