En s'imposant devant EGSG, la JSK a mis fin à une série noire de cinq matches et affiché de nouvelles prétentions dans sa quête d'un meilleur équilibre Dans une déclaration d'avant-match, Hidoussi nous révéla qu'il attend de ses protégés qu'ils jouent sans pression, qu'ils se libèrent et qu'ils lui donnent un signe fort de leur net regain de forme. Maintenant, c'est chose faite. Ils ont remporté la victoire qu'il ne fallait rater à aucun prix, avec en sus, la manière et le plaisir de jouer. Ce n'était pas une mince affaire pour Hidoussi qui a dû user de toute sa persuasion pour dissiper le doute qui commençait à s'installer dans le groupe et pour retaper à neuf le moral des troupes. Car, quand on accumule les revers et les frustrations, il y a forcément une perte de confiance et une tendance à se déstabiliser. Il fallait donc beaucoup de cœur, de courage et de caractère pour surmonter de pareils handicaps et tisser une belle victoire «cousue main». Les vertus du travail sérieux et appliqué finissent toujours par être payantes pour un groupe qui a envie de retrouver au plus vite la confiance et la sérénité, et qui fait preuve de beaucoup de cran et d'ardeur. C'était la première impression dégagée du match JSK- EGSG : une formation de fière allure, motivée et bien décidée à s'extérioriser et à donner le meilleur d'elle-même. De la première minute, avec l'essai de Kasdaoui, jusqu'à la 45' de jeu, avec la reprise de tête de Mahjoubi, la JSK n'a pas baissé les bras et s'est déployée à fond pour construire le jeu, multiplier les raids offensifs et créer des occasions de but à gogo. Certes, la première période est restée sans impact, sur le plan de la concrétisation, mais ce n'était pas faute d'avoir essayé. Les trois lignes étaient bien soudées, l'animation offensive était au rendez- vous, grâce à la mobilité de Jaber et Tayeb qui donnèrent du fil à retordre aux défenseurs adverses et se permirent même le luxe d'abuser des dribbles, des pichenettes, des talonnades et d'autres combinaisons spectaculaires. La délivrance ne viendra que lors de la seconde période de jeu, avec les réajustements et les consignes de la mi- temps axés sur l'occupation rationnelle du terrain, la création du surnombre en attaque, notamment sur les balles arrêtées, et sur un jeu mieux réfléchi et sans fioritures. Des réajustements qui ont mis fin à la précipitation, à l'excès de zèle et à la confusion qui régnaient au moment de la conclusion et qui allaient ouvrir la voie de la réussite. Un premier but, l'œuvre du stopper Yacoubi, monté en attaque au moment de l'exécution d'un coup franc, puis un second but de Kasdaoui sur une passe décisive du revenant Troudi ont concrétisé l'ascendant aghlabide et couronné les efforts d'un groupe de plus en plus homogène et efficace. L'entraîneur-adjoint Salem Guedhami n'avait pas tort de nous confier à l'issue du match : «Finalement nous avons eu gain de cause et obtenu une victoire amplement méritée. Notre point fort est désormais la seconde mi- temps où nous affichons de la fraîcheur physique, de la mobilité et une certaine efficacité. Nous avons pu évacuer la pression et le stress, consécutifs à nos récents revers, pour mieux gérer nos moments forts et nous imposer nettement. Notre victoire est —somme toute — le fruit de la persévérance dans l'effort. » Revoir la copie Dans le camp des Gafsiens, les prétentions et les intentions étaient tout autres. Les poulains de Ben Belgacem ont apparemment oublié, une fois sur le terrain, le sens de l'organisation et du placement, laissant — au passage — beaucoup d'espaces et de liberté de manœuvre à leurs vis -à -vis. Mal inspirés de la sorte, ils n'ont pas été forts aux duels et n'ont pas réussi à marquer de près les avants locaux. Serait- ce par peur de perdre ou par manque de fraîcheur physique qu'ils ont eu, d'emblée, le mauvais réflexe de se recroqueviller dans leurs derniers retranchements et de jouer sur la défensive. Au lieu d'asseoir leur propre jeu, ils se contentèrent de subir le pressing adverse, de résister tant bien que mal aux assauts locaux et de riposter de façon sporadique sur des contres peu incisifs et mal appuyés. Pratiquement, au cours de la première période, nous n'avions relevé qu'un contre dangereux d'Essiamo (13') et deux tirs anodins de Laâbidi (27') et de Omrani (36'), alors qu'en seconde période, et exceptée la bonne opportunité exploitée par Kramti (87'), il n'y a eu que des bribes d'actions mal fignolées et sans impact. Thlijani et Laâbidi n'ont pas pesé lourd à l'entrejeu aussi bien en phase de récupération que de relance, alors qu'Essiamo et Ogbonna ont manqué de vitesse et de puissance quand ils étaient en bonne position de créer la sensation. Bref, à l'image de ces derniers, toute l'équipe a montré un visage pâle et méconnaissable. L'entraîneur Férid Ben Belgacem qui n'a pas reconnu les siens nous déclara, sans ambages : «Mes joueurs n'ont pas joué sur leur propre valeur et étaient loin de leur niveau habituel. Ils s'étaient déstabilisés et avaient perdu leurs repères. Beaucoup reste à faire pour rectifier le tir et remettre la machine en marche. Toujours est- il que la JSK n'a pas du tout volé sa victoire et qu'elle a montré de meilleures prédispositions que nous.»