Le moins que l'on puisse dire, c'est que Jaloul Ayed jongle aussi bien avec les finances qu'avec les notes de musique. Ces dernières, il les a découvertes dès son jeune âge, lui, qui affirme être né avec. «J'ai joué du piano toute ma vie, c'est comme l'un de mes organes». Un organe qui lui va bien puisque Jaloul Ayed en fait jusque-là bon usage. Il fait aussi et surtout une brillante carrière dans le monde des finances. Ce Tunisien vivant entre le Maroc et Londres a collaboré à la fondation d'un grand nombre d'institutions bancaires et financières de renommée. En parallèle et depuis 15 ans, il compose de la musique symphonique en jouant et en utilisant des logiciels spécialisés. Un concours de circonstances va permettre à sa musique d'atteindre le grand public. L'un de ses amis, qui n'est autre que le chef de l'orchestre philarmonique du Maroc, l'encourage à aller de l'avant après avoir écouté ce qu'il fait. Chose qui se concrétise après avoir eu le temps de mûrir. «Mogador» est née, une composition en hommage à la beauté de la ville marocaine, édifiée jadis par les Portugais. Quelques années plus tard, c'est au tour de la Tunisie et de son personnage historique Hannibal. La symphonie «Hannibal Barca» ouvre le bal du festival international de Carthage en 2009 avant d'être jouée au Festival international de musique symphonique d'El Jem. Son avant-première avait eu lieu le 19 février de la même année à Casablanca. En 2010, Jaloul Ayed nous revient avec du nouveau, Touche de vie, que le public pourra découvrir demain au Théâtre municipal et qui se compose de deux parties. La première s'intitule «Concerto des jasmins» et sera interprétée par la violoniste tunisienne Yasmine Azaïez en quatre mouvements : Sidi Bou Saïd, Nostalgie d'enfance, Chant des canaris et Danse des jasmins. Quant à la deuxième, elle nous introduit le pianiste bulgare Todor Petrov et elle raconte l'itinéraire d'un pianiste. Jaloul Ayed finalise également la version complète d'«Hannibal Barca», version avec chant d'après les textes de Jamel Slai, laquelle sera présentée à l'occasion de l'ouverture prochaine de la Cité de la culture. A cet art noble et élitiste comme il le qualifie, Jaloul Ayed croit dur comme fer et investit de lui-même pour en faire une marque civilisationnelle de la Tunisie. C'est pour lui un moyen de faire briller davantage l'image et le rayonnement mondial du pays, la musique étant un langage universel, et la symphonie, sa plus expressive traduction.