• Faire en sorte que l'ancien détenu soit préservé du risque de récidive • Avec un taux de réussite de 72 % dans l'accompagnement des actions de réinsertion, l'association dispose assurément d'une marge de progression Une conférence de presse a été donnée hier par M. Mohamed Ben Sedrine, en sa qualité de président de l'Association de réinsertion des anciens détenus. Cela se passait à El Menzah V, au siège de l'association. Une rencontre avec les représentants de la presse nationale qui intervient quelques jours après que le Président de la République a accordé une audience aux deux dirigeants principaux de cette association et qu'il s'est enquis auprès d'eux des activités menées par cette jeune structure associative ainsi que des programmes qu'elle a prévus pour la période à venir. Depuis sa création en 2008, l'Association de réinsertion des anciens détenus a accueilli une moyenne de mille anciens détenus par an et compte, pour l'année qui vient, doubler ce chiffre. Il s'agit d'accompagner les prisonniers ayant purgé leur peine dans l'effort en vue de retrouver à la fois la confiance en soi et une source de revenus réguliers. M. Ben Sedrine a souligné que la composition des membres de l'association obéit à une répartition des compétences en fonction du profil des ex-détenus : adultes hommes, jeunes ou femmes. A côté des activités habituelles d'accueil, d'accompagnement et de suivi, il y a des manifestations plus ponctuelles à l'occasion desquelles on procède à des distributions d'aides, notamment à l'occasion des fêtes religieuses. Pour l'instant, l'action se concentre sur la région du Grand -Tunis, mais des initiatives se mettent en place dans des villes comme Sfax, Bizerte, Gabès ou Nabeul. Une évolution qui, selon le responsable de l'association, est appelée à se préciser et qui bénéficie des encouragements du Président de la République. Autres activités inscrites au menu de l'association : les études et les recherches. C'est dans ce cadre, indique M. Ben Sedrine, qu'une visite a été organisée en Grande-Bretagne au profit de deux représentants de l'association pour prendre connaissance des techniques développées dans ce pays en matière de réinsertion des anciens détenus. Enfin, il y a la participation aux rencontres scientifiques liées à la question de la réinsertion. La prise en charge des personnes prend essentiellement la forme d'aide à la création de projets. Depuis quelques mois, cependant, une expérience a été lancée qui consiste à doter des anciens détenus d'un petit équipement qui leur permet de faire du lavage de voitures dans les parkings, que ce soit les parkings municipaux ou les parkings privés. Le représentant de l'association s'est attardé sur cette expérience en expliquant que l'équipement en question leur permet de laver les voitures sans eau grâce à des produits initialement importés d'Italie mais qui sont désormais fabriqués en Tunisie grâce à l'implantation chez nous du fabricant, lequel bénéficie de la garantie de l'écoulement d'une bonne partie de sa production grâce à ladite expérience. Ce sont 300 personnes qui devraient, à terme, être intéressées par cette action ; on en compte aujourd'hui 85. Une autre action devrait se dérouler incessamment sous peu suite à la signature, le 3 décembre prochain, de trois accords avec des représentants du secteur privé dans les domaines du bâtiment, des matériaux de construction et de certains services. Elle devrait se traduire par des recrutements, dont une bonne centaine dans un premier temps. Notons ici que le président de l'association exerce également de hautes fonctions au sein de l'organisation patronale et se trouve donc en position d'impliquer les patrons dans la cause de la réinsertion des anciens détenus. Mais la réinsertion est par ailleurs facilitée en raison du fait que les prisons tunisiennes, comme on n'a pas manqué de le souligner, sont dotées d'ateliers de formation. En cas de déficit de compétence, l'association intervient également en relation avec l'administration pour que les anciens détenus reçoivent une formation. On compte à ce jour quelque 836 actions de formation, sur les 2.000 visites reçues. S'agissant de l'aide apportée à ceux qui sont prêts à se lancer dans des petits projets, l'association se charge d'assurer pour leur compte de la part d'autofinancement requise par la Banque tunisienne de solidarité. Mais, parmi les actions inscrites à l'ordre du jour de l'Association de réinsertion des anciens détenus, il y a la création d'un site web qui devrait aider à mieux faire connaître les actions entreprises et à mieux faire sentir, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, les avancées réalisées dans ce domaine difficile de la prise en charge des anciens détenus et de leur accompagnement. Ce site devrait voir le jour très bientôt, assure M. Ben Sedrine. Avec un taux de réussite de 72 % dans l'accompagnement des actions de réinsertion, l'association dispose assurément d'une marge de progression. Mais on insiste cependant sur l'objectif le plus important : faire en sorte que l'ancien détenu soit préservé du risque de récidive.