Face à un adversaire au registre très physique, le discernement du CA a concouru à maîtriser le MCA. Les absents avaient tort car ça valait le détour en bravant le froid et l'heure tardive de la rencontre... A première vue, la différence de classe était nette entre un CA qui a tout de même mis une demi-heure pour entrer de plain-pied dans le match et un MCA appliqué et volontaire d'entrée, puis piégé par le manque de "densité" de son quatuor défensif. Il est d'ailleurs judicieux de remarquer que la courbe sinusoïdale du MCA en dit long sur un certain déficit de rigueur, les Algériens n'arrivant pas à enchaîner deux victoires consécutives (toutes compétitions confondues). Cela dit, le MCA comme aperçu face au CA, a fait preuve de prudence mesurée (sur le plan tactique), et ce, en vu de ne pas encaisser de but d'entrée. Le staff technique a prôné une orientation en 4-3-2-1 (comme à Tlemcen), avec trois pivots, deux animateurs et une pointe. Zemmamouche dans les bois, Besseghir et Bedebouda, respectivement sur les flancs droit et gauche, trois porteurs d'eau que sont Bouchama, Daoud et Koudri, deux animateurs de couloirs, Mokdad à droite et Babouche à gauche, et enfin, Amroune en pointe. La nouvelle variante du staff technique des visiteurs aura été de lancer Megharbi à la place de Bedebouda, alors que le milieu défensif Babouche avait des consignes de soutien offensif, en vain toutefois... Dhaouadi "tout feu tout flamme" ! Le CA a quant à lui été fidèle à un 4-2-3-1 en losange avec Alexis et Aouadhi au quadrillage, Ben Yahia au relais offensif et à la distribution, Dhaouadi sur le couloir gauche et tantôt en tant qu'électron libre, alors que Mouihbi a retrouvé un poste d'avant centre qui sied vraisemblablement à son tempérament, ses potentialités et son sens du jeu. L'on annonçait Akrout et Adel Nefzi d'entrée, il n'en fut rien vu que le staff technique a favorisé une certaine stabilité du onze rentrant. Du point de vue comparatif, nous eûmes droit à deux plans de jeu différents, dès les premiers échanges de jeu. Le CA a débuté par une période de tâtonnement, prenant le pouls de l'adversaire alors que la bonne volonté du MCA s'est heurtée à un manque de lucidité et de vivacité à l'approche des seize mètres adverses. Aussi, l'ombre de François Bracci a plané sur le stade de Radès. Le technicien français a entraîné les deux équipes, mais a connu des fortunes diverses, avec un MCA auréolé, "retrouvé" et "dépoussiéré" sous son commandement et un "flop" total vécu avec le CA ! C'est dire que le MCA a attaché beaucoup d'importance à ce choc. D'ailleurs, en prévision de la manche retour, l'incontournable Mohamed Raouraoua aurait invité 30 présidents de fédérations sportives à venir assister au match retour, cette initiative entrant aussi dans le cadre de sa campagne pour intégrer la commission exécutive de la Fifa. Ce faisant, sans revenir au décryptage du match, le Mouloudia s'est créé quelques occasions par Besseghir, Amroune et Mokdad (qui touche du bois suite une frappe sèche de toute beauté). Le CA allume la mèche par Dhaouadi après un bon quart d'heure de jeu mais n'a trouvé la faille que suite à un "fauchage" de Kroudi suivi d'un penalty accordé et transformé par Karim Aouadhi. S'ensuivit une montée en puissance du CA et une domination stérile des Clubistes en seconde période. Volet arbitrage, le Marocain Bouchaib Lahrache n'a pas toléré le jeu dur , d'où une moisson de cartons distribués. Aussi, l'expulsion de Mouihbi reste énigmatique et semble plus que sévère. Cela dit, Bouchaib Laharache est à créditer d'une bonne sortie même s'il est tombé dans la compensation tantôt. Il était clair que le carton rouge accordé à Magherbi couvait, vu la "tolérance zéro" d'un arbitre qui a toutefois su maîtriser la rencontre par la suite. Réorientation tactique des deux côtés, le MCA évoluera le reste du temps en 4-2-3 et le CA en 4-3-2 avec un trio de pivots composé d'Alexis, Hmam et Aouadhi (Ben, Yahia et Melliti ayant fait les frais de ce recentrage): " On a fait un pas vers le sacre mais la manche retour s'annonce décisive" a affirmé un Dhaouadi en état de grâce et sorti sous une "standing ovation". Mokdad regrette quant à lui l'indigence offensive du début de rencontre: " Nous sommes entrés de plain-pied dans le match mais notre manque de lucidité face aux buts adverses, un penalty accordé à l'adversaire et une frappe de loin de Dhaouadi, ont eu raison de nos espoirs de tenir en échec le CA. Il reste 90' et nous n'avons pas encore dit notre dernier mot". Kordi emboîte le pas à son partenaire: "Le ticket pour la plus haute marche du podium n'est pas encore délivré. L'on doit absolument se montrer réaliste à Alger". Finalement, l'excellent Helmi Hmam, impérial à la relance, pense que cette victoire est venue à point nommé, et ce, en vue de consolider le capital confiance du groupe: "Notre réaction a été payante et nous procurera un regain de confiance. On fera la part des choses à Alger". Le rideau est tombé sur cette manche aller. Au delà du peu d'engouement qu'a suscité cette rencontre, les absents ont toujours tort car ça valait le détour en bravant le froid et l'heure tardive de la rencontre...