"Que le prochain sélectionneur national soit tunisien ou étranger, je suis catégorique : j'opte pour un Tunisien. Je ne le dis pas parce que je suis un entraîneur. D'ailleurs, je n'ai rien contre les techniciens étrangers. Le jour où nous aurons une équipe nationale prête et capable de jouer les premiers rôles dans les tournois auxquels elle prend part, notamment la CAN, on fera appel à un étranger. Car il faut d'abord passer à un palier supérieur pour que l'apport de l'étranger se fasse sentir. A l'heure actuelle, nous avons du mal à battre le Burkina Faso, le Mozambique et le Malawi. Nous avons des techniciens tunisiens très compétents car ils se recyclent périodiquement et ils ont déjà fait leurs preuves. C'est pourquoi, en tant que Tunisien, sportif, entraîneur et footballeur, j'opte pour un sélectionneur national tunisien. Personnellement, j'ai été contre la nomination de Bertrand Marchand. Car le choix porté sur un entraîneur peut ne pas être judicieux pour quelqu'un qu'on ne connaît pas. Mais ramener un technicien qui est limogé par deux grands clubs tunisiens, en l'occurrence le Club Africain et l'Etoile, est inadéquat. Y a-t-il un bon entraîneur qui a été par le passé limogé par un club tunisien ? Au contraire, les bons techniciens étrangers qui sont passés par le championnat tunisien ont bénéficié de toutes les largesses de leurs employeurs. Je pense que le moment était opportun de mettre fin aux fonctions de Bertrand Marchand. Celui qui prendra les rênes de la sélection aura jusqu'au mois de juin pour superviser les joueurs, qui évoluent en Tunisie ou dans les autres championnats. Il aura le temps suffisant pour tracer les grandes lignes de son programme de travail. C'est mieux que de garder Marchand et s'il perd en juin, on le limoge mais on serait éliminé, alors qu'à présent nos chances existent. A mon avis, il faudra nommer tout un staff qui peut être dirigé par deux entraîneurs de renommée, qui se respectent et qui sont aptes à collaborer ensemble en parfaite symbiose, peu importe à qui on donne la casquette de sélectionneur en chef. Deux entraîneurs chevronnés, aidés par deux jeunes : un entraîneur de gardiens et un préparateur physique. Il est vrai que c'est un peu difficile que la gestion se fasse avec deux têtes, mais c'est possible. Pour l'histoire, Henri Kasperczak n'a jamais travaillé en solo. Tout le travail effectué et les décisions prises, ont été le fruit de la concertation avec moi-même et Ali Rached. Ce n'est pas pour minimiser les compétences d'Henri. Au contraire. Nous avons toujours travaillé en groupe mais en respectant son cadre de référence en tant que sélectionneur en chef. Le destin de l'équipe de Tunisie est de jouer les premiers rôles. Avec les moyens dont nous disposons, notamment les centres de formation, il est de notre devoir d'être présents en phase finale de la Coupe du monde et de jouer les premiers rôles en Coupe d'Afrique des nations. Nous avons les moyens de nos ambitions. Il faut travailler avec transparence et une bonne programmation. Il ne faut pas avoir peur de mettre à l'écart les joueurs qui font de l'équipe nationale, un fond de commerce. Nous avons de bons joueurs et nous pouvons constituer un bon groupe avec qui on peut aller loin. C'est pourquoi, il ne faut pas faire appel à des joueurs qui ont une double nationalité, venus endosser le maillot tunisien, car n'étant pas été retenus par les sélectionneurs de leur pays de résidence. Je me demande d'ailleurs pourquoi on a couru derrière Ben Alouane? Je préfère qu'on convoque les joueurs qui ont joué dans le championnat de Tunisie avant de passer en Europe, que ceux qui n'ont jamais vécu ici.