Réaliste, à défaut d'être altruiste, le CA a fait de la résistance puis a su maximiser ses chances alors que les Algériens se sont rendus à l'évidence... Vainqueur du trophée de l'Unaf des clubs champions, le Club Africain n'a toutefois pas fourni une prestation époustouflante, et ce, en dépit d'une réputation d'équipe qui tire son épingle du jeu quand elle milite hors de ses frontières. Certes, en demi-finale, le WAC en a fait les frais, victime d'un CA déchaîné, mais force est de constater que la donne a changé face à un MCA qui a pris le taureau par les cornes d'entrée, asphyxiant et acculant un CA qui a eu à faire à des Algérois motivés et appliqués à souhait. Le technicien du doyen des clubs algériens a, semble-t-il, bien préparé ses poulains. Ces derniers, nullement préoccupés par l'avantage pris par le CA à l'aller, ont fait contre mauvaise fortune bon cœur, tout en assiégeant les bases clubistes, tout au long de la première demi-heure. Bien entendu, le onze à Mrad Mahjoub était handicapé par des absences, et non des moindres, soit un joueur cadre par ligne de jeu. Ben Yahia au relais offensif, Khéchache au cœur du dispositif défensif et Mouihbi plus que décisif à Gafsa (auteur d'un triplé) qui ont laissé un vide certain et leur ombre a plané sur le chaudron du 5 Juillet tout au long de la soirée. A défaut d'aller au charbon, le CA a fait de la résistance via un excès de prudence, et aux "Verts" de provoquer ainsi la chance et au CA de se rendre à l'évidence suite à une ouverture du score méritée pour les protégés du technicien français Alain Michel. La seconde jeunesse du vieux briscard... Automatismes grippés, lignes espacées et duels mal négociés, le CA est passé à côté durant le premier half, alors que certains éléments étaient tout simplement hors sujet...Il est vrai qu'en l'absence du porteur d'eau Aouadhi et de l'aptitude de Ben Yahia à décaler, aérer le jeu, servir les attaquants dans les intervalles et jouer en déviation, le CA s'est à chaque fois trouvé pris dans la tenaille algéroise en situation de possession du ballon. Plus bas, en défense, Zaïri, promu titulaire, a tenu le coup aux côtés de Souissi, mais c'est sur les flancs que le danger guettait l'équipe, alors que le manque de réactivité de Bilel Ifa sur le côté a permis au MCA d'exploiter à bon escient une erreur de marquage payée cash. Si l'on peut parler de scénario idéal pour le MCA (ouverture du score à la demi-heure de jeu), le CA a toutefois eu le mérite de ne pas s'affoler et de défendre toutes griffes dehors le maigre avantage de l'aller. Le rythme endiablé imprégné par les locaux en début de rencontre, les débordements du feu follet Elmi Dhaouadi, les tirs vicieux (et flottants) de Mokdad et les dédoublements de Belkhir ont quelque peu compliqué la tâche des coéquipiers de l'excellent Adel Nefzi. Aligné d'entrée aux dépens de son homonyme Sami Nefzi, le "vieux briscard" clubiste a retrouvé une seconde jeunesse. Anticipation et bonne lecture de la trajectoire du ballon sont à l'actif de ce gardien qui se bonifie avec l'âge. Présence et prestance dans la zone, Nefzi a procuré un regain de confiance aux siens, défiant un adversaire qui a cru trop tôt en ses chances de succès. Cela dit, les grands clubs ont cette faculté de rapidement se remettre en question quand la machine grince quelque peu. On semble avoir oublié côté algérois que le CA est une équipe pétrie de talent même si un certain passage à vide ponctuel peut lui valoir quelques soucis. Le football moderne étant ce qu'il est, les matches se jouant souvent sur l'exploitation de l'espace pendant les rapides moments de transition (suggérant que les meilleures équipes sont plus dangereuses lorsqu'on les attaque), la première grosse alerte en faveur des Clubistes a tout simplement tué le match. Un déboulé de Melliti, un placement intelligent du chasseur de buts Akrout, et voilà que le CA monte sur la plus haute marche du podium maghrébin. Il s'en est fallu de peu et le CA a eu chaud, mais au final, le titre a été ramenée en terre natale. Place maintenant à la super coupe où le club de Bab Jédid défiera une équipe d'un tout autre calibre, la solide formation de l'Entente de Sétif qui vient récemment d'enrôler Rachid Belhout, un technicien qui connaît le CA sur le bout des doigts...