• Leïla Ben Ali « conspirait en 2007, pour marier sa nièce » de 18 ans au Cheikh Mohamed Ibn Rachid al Maktoum Comme on le sait, Souha Arafat, l'épouse de feu leader palestinien, a perdu son passeport tunisien et ses propriétés, pour un différend avec la “première dame” tunisienne, l'obligeant à trouver refuge à Malte. Quels sont les dessous de cette affaire qui a fait beaucoup de bruit à Tunis et le tour des chancelleries. Dans ce qui suit, les confidences de Souha Arafat à Robert F. Godec, l'ambassadeur des Etats-Unis accrédité à l'époque à Tunis, et dont Wikileaks a reproduit de larges extraits. «Je ne peux pas croire ce qu'elle m'a fait », « j'ai tout perdu », criait Souha Arafat en octobre 2007, depuis la capitale maltaise, lors d'une conversation téléphonique avec l'ambassadeur des Etats-Unis à Tunis. Le diplomate américain enquêtait sur ce qui a provoqué la chute de l'ancienne Première Dame palestinienne. Une histoire de confidences à la Reine Rania de Jordanie, sur le mariage arrangé de la nièce de Leïla, a provoqué la chute de la veuve du leader palestinien. La conversation téléphonique fatale Leïla Ben Ali «conspirait en 2007, pour marier sa nièce » de 18 ans au Cheikh Mohamed Bin Rachid al Maktoum (61 ans)… premier ministre desEmirats Arabes Unis et Emir de Dubaï. Quatrième fortune entre les monarchies régnantes, Al Maktoum est déjà marié deux fois, l'une de ses épouses étant la sœur du Roi Abdallah de Jordanie. Souha, informée des manigances maritales de Leïla, avait téléphoné à la Reine de Jordanie, afin de l'avertir. Conversation qui est arrivée aux oreilles de l'épouse du président tunisien. Il est à supposer que Leïla Ben Ali l'a interprétée comme une tentative consistant à faire échouer un mariage, mariage où la jeune nièce serait une rivale à la sœur du Roi Abdallah de Jordanie. La réaction de Leïla Ben Ali aurait été de punir Souha, par le biais de l'expulsion du pays, ainsi que du retrait de la nationalité tunisienne. Mais ceci n'est peut-être pas la (seule et unique) raison de cette expulsion… Les biens immobiliers tunisiens de Souha furent saisis, par le biais de faux documents. Ses amis et collaborateurs — directeur de son agence bancaire inclus — furent victimes de pressions, comme Souha s'en est plainte à l'ambassadeur. « Toute personne qui m'aide, est victime de représailles», répétait-elle. «Leïla est la responsable de mes malheurs ». Deux mois avant cette conversation, le 2 aout 2007, un décret publié dans le Journal Officiel Tunisien, dépossédait Souha et sa fille Zahwa âgée de 12 ans, de la nationalité tunisienne, accordée seulement 11 mois auparavant par un autre décret présidentiel. La mère de Souha, elle-même, ainsi que sa fille furent toutes expulsées du pays. Prospères affaires commerciales Ainsi prenait fin une histoire d'amour entre Souha et un pays qui l'accueillait à la fin des années 80, quand elle commençait à travailler sous les ordres de Arafat. (La Tunisie fut le siège de l'OLP jusqu'en 1993). C'est aussi en Tunisie que Souha s'est convertie à l'Islam (sa famille est chrétienne) et s'est mariée avec le leader palestinien en 1990. A la mort de Arafat en 2004, Souha est revenue vivre en Tunisie, où elle a développé, aux côtés de Leïla Ben Ali, des prospères affaires commerciales. Dans un dossier de juin 2008, portant le titre de «Ce qui est à toi est à moi», l'ambassade américaine décrit la famille présidentielle tunisienne comme une “quasi mafia”. En septembre 2007, Souha et Leïla décident conjointement d'ouvrir l'Ecole internationale de Carthage —un collège privé réservé aux élites tunisiennes — dans lequel Souha avait investi 2,5 millions d'euros. Quatre mois auparavant, le ministère de l'Education avait fait fermer la «Fondation Louis Pasteur», un autre établissement privé réservé aux élites — « très respecté» selon l'ambassadeur américain —, sous le “prétexte” de non-respect de la législation en vigueur. Non seulement la mobilisation des parents d'élèves n'avait pas réussi à garder l'établissement ouvert, mais ils avaient été conseillées d'inscrire leurs enfants dans le nouveau centre scolaire… "Leïla croit qu'elle succédera à son mari" Et comme par hasard, un mois auparavant (août 2007), une subvention de 1,79 million de Dinars tunisiens, — l'équivalent d'un quart de son budget annuel de fonctionnement ! — avait été allouée par un autre décret présidentiel. L'ambassadeur américain estime cette «générosité hors du commun ». « … aucun collège n'a été construit aussi rapidement durant ces derniers temps, ni la mairie n'a été aussi efficace pour construire les accès routiers, placer les feux tricolores et la signalisation», ironise-t-il. Un mois avant que n'ouvrent les portes de ce prospère collège, Souha fut expulsée de Tunisie. Que s'était-il passé ? « Ce que nous sommes en train de faire n'est pas éthique» aurait déclaré Souha à Leïla, se référant à l'établissement scolaire fermé par décret présidentiel. C'est à partir de ce moment que la dispute s'installe entre les premières dames, se concluant par l'expulsion de la veuve d'Arafat, tel que le raconte Souha à Robert Godec. « Le président passe tout son temps à jouer avec son fils de 5 ans , le poursuivant à travers la résidence présidentielle ». « Il ne fait que ce que lui dicte sa femme ». «Et elle croit qu'elle succèdera à son mari, en tant que présidente de Tunisie ». Or, bien avant que Leïla Ben Ali ne prenne la décision d'ouvrir son école, la Fondation Louis Pasteur était déjà en point de mire de la femme du président. Déjà en 2003, le directeur de la Fondation Louis Pasteur avait refusé d'admettre un neveu de Leïla dans son établissement, car il ne possédait pas les critères requis. Un an plus tard, c'est une fille appartenant à la famille présidentielle qui était expulsée de l'établissement pour niveau moyen. Le ministère de l'Education exigea que les notes de cette élève soient révisées à la hausse, …mais le directeur refusa de le faire… Mme Arafat attribue également son éviction à son intervention pour protéger l'Ecole Bouebdelli que Leïla Ben Ali voulait fermer. Elle a affirmé qu'elle avait essayé de la convaincre que "ce que nous faisons est contraire à l'éthique, et que la concurrence en fin de compte serait saine pour la nouvelle école". Deux autres versions ont alimenté l'affaire Souha Arafat. La première soutient que Souha Arafat a été écartée parce qu'elle avait expatrié une quantité importante de biens de la famille du leader palestinien. La seconde révèle que Mme Arafat s'était secrètement mariée avec Belhassen Trabelsi!!.