Dans le climat d'incertitude ambiant, certaines personnes malintentionnées se sont improvisées justiciers et redresseurs de torts. C'est le cas de ce soi- disant comité provisoire de sauvegarde de Carthage. Dans les colonnes de La Presse du 25 janvier 2011, on peut lire un appel de ce soi-disant comité provisoire visant à mettre sous séquestre un des chantiers de notre entreprise à Carthage. Cet appel est un tissu d'affabulations et d'allégations mensongères dont ses auteurs auront à répondre devant les juridictions compétentes. En effet, le groupe Ben Kemla n'a bénéficié d'aucun passe-droit lors de l'acquisition du terrain en question dans la mesure où il a été acquis régulièrement et au prix fort auprès d'un promoteur immobilier qui a respecté toute la réglementation en vigueur. Il y a lieu de préciser que le terrain sur lequel nous avons réalisé un projet immobilier appartenait de tout temps à un particulier et non au domaine public. En outre, les décrets de déclassement dont il a fait l'objet ont été pris en conformité avec les lois en vigueur et après que des commissions incluant notamment les institutions en charge du patrimoine de Carthage ont donné leur aval. Contrairement à ce qu'avancent les quelques archéologues à la retraite signataires de cet appel, notre lotissement n'est pas édifié sur un haut lieu historique et les décisions de déclassement du terrain ont été prises après des investigations effectuées sur place par des archéologues confirmés. Depuis 1987, des centaines de décrets de déclassement ont été pris pour permettre l'urbanisation de notre pays et répondre aux besoins en logement du citoyen tunisien. Si on devait donner le moindre crédit à cet appel diffamatoire, il faudrait mettre tout le pays sous séquestre. L'ignorance dont nous taxent les signataires de cet appel pourrait aisément s'appliquer à ces derniers quand ils avancent que les permis de bâtir et les décisions d'approbation de notre lotissement sont nuls et non avenus. Non seulement toutes les règles d'attribution des permis ont été scrupuleusement observées mais, de surcroît, ce soi-disant comité provisoire de sauvegarde de Carthage n'a aucune qualité pour agir et ni capacité juridique; il s'agit tout au plus d'une réunion d'anciens fonctionnaires aigris qui s'arrogent le droit de s'attaquer aux intérêts d'entreprises honorables qui, depuis des décennies, emploient des centaines de cadres et d'ouvriers. J'ajoute que notre lotissement a été entièrement vendu à des centaines de citoyens tunisiens qui ne se laisseront pas faire par un comité illégal et illégitime dont les connaissances juridiques et les allégations frisent le ridicule. (Ndlr) - Respectant les principes de la liberté d'expression et du code déontologique de la presse, nous avons tenu à publier ce droit de réponse malgré le flou qui l'entoure. De prime abord, nous relevons l'absence d'une quelconque signature à la fin de ce texte. Anonymat qui réduit juridiquement sa crédibilité. Si ce droit de réponse défend les intérêts du groupe Ben Kemla, qui dirige la société immobilière Férid, principal intervenant du projet «Résidences de Carthage», il nous a été adressé par la voie d'un huissier notaire représentant Maître Mahbouli. Notre propos est loin de défendre un parti contre un autre. Mais est-il besoin d'intenter un procès contre le comité provisoire de la sauvegarde de Carthage, qui, s'il accuse quelqu'un c'est bien l'ex chef d'Etat tunisien, coupable, aux yeux du comité, d'avoir trahi la confiance de son peuple en transformant un espace archéologique en «chasse gardée pour sa sécurité et ses opérations spéculatives personnelles» (texte du comité) ? L'appel lancé par d'éminents chercheurs, connus pour leur intégrité scientifique et leur passion pour Carthage dont Abdelmajid Ennabli, Leïla Sebai et Kheireddine Annabi ne nous a semblé à aucun moment diffamatoire. Par contre, taxer des archéologues encore engagés dans l'action de mise en valeur de notre patrimoine (nous devons à Leïla Sebai la magnifique exposition intitulée «Le jeune homme de Byrsa»qui se déroule actuellement au musée de Carthage) comme «d'anciens fonctionnaires aigris» n'est pas loin, à notre avis, de l'insulte. Nous avons confiance dans la nouvelle justice de la Tunisie libérée d'un régime corrompu. Elle saura faire toute la lumière sur le grand dossier du patrimoine qui trouble ces temps-ci sensiblement les Tunisiens.