Par Abdeljelil AKAICHI Le peuple tunisien a créé l'événement qui était un peu impossible chez les peuples soumis à des dictatures qui écrasaient et étouffaient tout souffle de liberté et toute lueur de démocratie. On a cru qu'avec la révolution, on allait abolir les mauvais réflexes et les visions réactionnaires de l'histoire de l'humanité. Mais en vain, puisque les vieux démons se réveillent, et essaient de raconter l'histoire de notre peuple, lors de l'émission sur la chaîne nationale «Témoins et témoignages». Des «personnages» qu'on croyait enterrés dans «la poubelle» de l'histoire surgissent et étalent leurs «témoins moyen âge». Ils vidaient en fait le reste de leur langue de bois, de leur expérience riche de mini-dictateurs obscurs. Des têtes comme Mohamed Sayah, le «patron» des milices qui ont cambriolé, détruit et massacré notre peuple. Tahar Belkhodja qui était le «créateur» des BOP (Brigades d'ordre public). Il était l'initiateur de tortures, de coups de force et de terreur. Les deux «têtes» suffisent à notre peine. Ils éveillaient chez moi qui ai dépassé la cinquantaine le sentiment de haine et de révolte à la fois contre tous ceux qui ont marché sur nos corps lors de la première république, pardon la première dictature, je veux dire‑! Cette chaîne qui pêchait dans les maladresses voulues et les fausses informations revient à ses mauvais réflexes pour nous montrer que le passé peut durer dans le présent. Revenons au témoignage du patron des milices des événements du 26 janvier 1978. Ce jeudi noir que la Tunisie a vécu. M. Sayah persistait à dire que ces milices formaient un service d'ordre. Mais en fait, elles sévissaient dans le désordre‑: elles pillaient, cassaient les vitrines et les gueules et mettaient le feu partout où elles passaient. A la question de l'animatrice qui n'a pas vécu les événements puisqu'elle est jeune‑: elle lui dit‑: que scandait la foule qui arrivait devant le siège du PSD, il répondait sur un ton moqueur‑: le fils de l'ouvrier et celui de l'agriculteur sont plus forts que toi ô Sayah‑!». En fait, il se moquait de lui-même et l'histoire ne lui pardonnera jamais ses déboires. Et comme dit l'adage français‑: «Rira bien, qui rira le dernier‑!» Eh bien, c'est le bon peuple constitué du fils de l'ouvrier et de l'agriculteur qui rit ces jours-ci, M. Sayah‑! * Enseignant