Une conférence de presse a été tenue ce mercredi 23 février par M. Iyadh Ben Achour, président de la Commission de la réforme politique et de la transition démocratique, instaurée par le gouvernement provisoire qui a entamé ses travaux le 13 janvier 2011. Au cours de ce rendez-vous, M. Achour semblait être à bout de souffle — troublé et dans l'embarras — malgré l'ambiance cordiale et la bonne entente avec les membres de sa commission. Toutefois, il n'a pas présenté sa démission par fidélité à ses principes mais il a lancé un «SOS» réclamant l'élargissement de sa commission par l'apport d'experts et de membres du conseil de protection de la révolution. Il semble qu'ils sont dans une impasse devant des problèmes épineux comme celui relatif au choix du système politique à adopter au pays qui est une mission difficile car les exigences et les ambitions du peuple sont revues à la hausse, de même celui du système électoral qui a besoin d'une révision totale et d'assainissement. Mais plusieurs interrogations méritent des éclaircissements. Pourquoi le président de la Commission de la réforme politique et de la transition démocratique n'est-il pas disposé à proposer au peuple la mise sur orbite d'une assemblée constituante dont les membres seraient élus par le peuple conformément aux principes de la liberté de la démocratie et du pluralisme ? Cette institution aura pour première mission d'enfanter une nouvelle Constitution qui prendra la relève de celle mise sur les rails en 1959 et facilitera non seulement la tâche de M. Ben Achour mais sera aussi un appoint précieux et prépondérant pour l'organisation et la réussite des prochaines échéances législatives et présidentielles. Une chose est cependant sûre, la tâche de M. Ben Achour n'est pas aisée actuellement car l'heure n'est plus aux tâtonnements et la patience du peuple a des limites. Il est donc nécessaire de remettre les institutions du pays en marche pour éviter une éventuelle sonnette d'alarme car à la longue, l'euphorie du peuple et ses retombées risquent de s'estomper. Et attention au mécontentement du peuple qui attend un changement radical à travers un référendum où il choisira en souverain le système politique adéquat pouvant répondre à ses aspirations. A notre humble avis, il est temps et grand temps que M. Ben Achour et son équipe dévoilent les secrets des suggestions et du bilan de leur travail, car la Tunisie a énormément besoin et rapidement d'accéder aux délices des fruits des sacrifices de ses martyrs. De grâce ne perdons plus de temps, car la Tunisie a besoin de panser ses blessures pour espérer retrouver sa place au sein des pays dans lesquels règnent la justice, la légalité, l'amour d'autrui, les droits de l'homme, le partage équitable des ressources, la sécurité, la stabilité à tous les niveaux, la liberté de culte, le respect des civilisations, des religions et surtout la liberté d'expression.