En raison d'engagements financiers non honorés Nous avons constaté de visu que certains joueurs cadres ont perdu la flamme et l'essentiel de leurs moyens, au cours de la longue trêve observée par le championnat, et qu'ils ne faisaient plus preuve du même enthousiasme affiché lors de la compétition officielle. De nombreux inconditionnels de la JSK, présents aux deux matches amicaux, disputés face à l'OB (1-3) et à l'ESS (1-4), partagent cet avis et croient dur comme fer qu'il y a anguille sous roche. Pour tirer au clair cette situation peu reluisante et expliciter le bien-fondé de cet agissement, nous nous sommes adressés, tout d'abord, au coach aghlabide Mourad Okbi qui nous a confié sans ambages : «Il y a un peu de cela. La longue trêve et le contexte socio-politique qui prévaut ont profondément brisé l'élan des joueurs et leur fougue du début du championnat. Mais cela n'explique pas tout, puisque le comportement inattendu des joueurs, aussi bien aux entraînements qu'aux matches amicaux, est motivé par des considérations financières et un retard de paiement dû à l'arrêt de la compétition. Pour ma part, j'ai tout fait pour les rassurer et pour les persuader qu'ils n'ont rien à craindre, côté salaires, primes et émoluments globaux et que ce n'est qu'une question de temps.» L'optimisme affiché par Okbi ne se lisait pas sur le visage de Fateh Alouini, président du club, quand nous l'avions approché, pour de plus amples informations. Et pour cause ! Il nous a semblé abattu et consterné sous le poids des tracasseries financières et des contrariétés de tous genres. Et comme pour s'en libérer et libérer sa conscience, il nous a dit qu'il se trouve désormais seul face à l'adversité, abandonné à son propre sort et confronté aux engagements financiers habituels. En effet, à pareille période de la saison écoulée, la caisse du club a été renflouée par les subventions des autorités régionales et locales (plus de 200.000 dinars), les dons des entreprises publiques et privées (près de 300.000 dinars) et les rentrées de la publicité et de la sponsorisation (autour de 500.000 dinars) pour ne citer que ces trois rubriques budgétaires. Aux dires du président du club, la JSK n'a reçu lors de la saison actuelle que la bagatelle de 60.000 dinars (subvention), 45.000 dinars (droits TV), 35.000 dinars (sponsorisation), 70.000 dinars (recettes du stade et de la salle couverte) et 70.000 dinars (reliquats de transferts). En tout, 280.000 dinars de recettes au titre de cinq rubriques budgétaires, en plus de 120.000 dinars dont avait bénéficié le club au titre de l'excédent budgétaire de l'exercice écoulé. Cri d'alarme Or, les obligations financières du club sont énormes puisque, selon Fateh Alouini, le club doit s'acquitter mensuellement de charges fixes évaluées à 79.000 dinars, au titre des salaires attribués aux joueurs, staff technique et médical, cadre administratif et ouvrier rattachés aux trois sections du club. De même, le club doit débourser, par mois, en moyenne 45 à 50.000 dinars, au titre de frais d'hébergement, de restauration, de transport, d'équipement, de primes et de redevances… Un vrai casse-tête pour tout président de club tenu d'honorer ses engagements, mais tiraillé par les contraintes budgétaires et les obligations financières d'un côté et le manque à gagner et le tarissement des sources de revenus, de l'autre. Prenant son mal en patience, le président du club s'est débrouillé comme il a pu pour payer les salaires des joueurs séniors et ceux de leurs entraîneurs du mois de janvier, pour l'ensemble des sections. Mais, il accuse toujours un retard de quelques mois, pour ce qui est des staffs techniques des jeunes catégories et, surtout, il se trouve dans l'incapacité de s'acquitter de la deuxième tranche de la prime de rendement qui revient de droit à quinze joueurs professionnels de l'équipe fanion de football. Sans avoir l'air de brosser un tableau sombre de la situation financière du club, le président en exercice nous a livré ses inquiétudes et ses tribulations, affirmant — au passage — que le flou et l'incertitude persistent et qu'il est désormais dans l'incapacité de gérer le club, de s'acquitter de ses obligations et d'arriver à bon port. Il a tenu à lancer un cri d'alarme et un appel fort aux fans et sympathisants pour qu'ils soutiennent moralement et financièrement leur club favori dans cette situation critique, sans exclure la possibilité de tenir une assemblée générale extraordinaire, au cas où aucune solution ne pointera à l'horizon.