Notre pays est-il en mesure de livrer avec panache et détermination encore de beaux combats au registre du tourisme ? Celui d'une destination performante, qui en temps de crise, renforce et cible au mieux le travail de promotion, en accroissant notamment ses budgets de marketing, ses actions de promotion sur les marchés touristiques les plus importants et en prêtant main forte aux protagonistes du secteur ? Comment résister mieux que d'autres à la morosité ambiante pour maintenir sa place sur l'échiquier des destinations, où le combat se joue sur l'offre alternative et la qualité des services? Peut-on encore tirer les meilleures opportunités qui pourraient être générées par les difficultés que connaît le secteur et s'adapter au mieux aux aléas de la conjoncture à travers des efforts et des actions ciblés à même de garantir un meilleur positionnement du tourisme tunisien ? Les risques sont connus : un degré d'insécurité non propice à l'activité touristique, une crise humanitaire aux frontières sud du pays, un pays voisin en pleine révolte contre un dictateur fou, un mois de Ramadan qui coïncide avec la haute saison, des partis islamistes extrémistes peu enclins au tourisme qui refont surface, des mises en garde et des restrictions aux voyages encore en vigueur dans certains pays émetteurs de touristes, couvre-feu encore en vigueur dans certaines régions du pays, des mouvements de contestations sociales éclatent de part et d'autres dans des hôtels et des secteurs en rapport avec le tourisme Des TO qui réduisent leurs volumes d'activités en Tunisie. Des entreprises touristiques engluées dans des problèmes de financement. Enfin, le tableau est loin d'être reluisant, mais l'espoir d'un rebond est toujours possible. Et dire que l'on s'y attendait ! Les réalisations de la destination Tunisie demeurent inconsistantes au vu des résultats médiocres enregistrés à tous les niveaux. Ce qui fait que la Tunisie fait pâle figure par rapport à ses concurrents directs. En effet, tous les indicateurs ont viré au rouge et le déroulement du printemps confirme les inquiétudes des professionnels. Avec une contre-performance au niveau des nuitées, des entrées, des recettes et du taux d'occupation et le peu de jours qui nous séparent de la moyenne saison, le retard à combler sur les ventes s'avère une mission quasi impossible. Au mieux, les ventes de dernière minute limiteront la casse, comme cela s'est avéré pour la saison d'hiver. Prix d'appel et promotions ne manqueront pas d'attirer des amateurs, en espérant de permettre aux TO les plus solides de ne pas voir s'écrouler le trafic et de pratiquer une politique de yield efficace. Face à l'attentisme des clients, nombreux sont les tour-opérateurs qui se sont engagés dans une gymnastique tarifaire aux postures compliquées. En effet, au vu des résultats définitifs de la troisième décade du mois de mars 2010, et en dépit du flottement persistant de certains marchés européens, en l'occurrence du marché allemand, italien, grec et espagnol, les principaux indicateurs continuent de virer au rouge. Ce qui augure d'une année, où le comportement de la destination sera plus qu'imprévisible. Entrées au 10/03/2011 Au niveau des arrivées, les dix premières semaines de l'année 2011 ont enregistré une chute vertigineuse de 42,6% par rapport à la même période de l'année 2010. En effet, les entrées au terme de la première décade du mois de mars sont passées de 786.000 visiteurs en 2010 à 451.000 en 2011. Mais à l'évidence, ce sont les entrées massives de réfugiés et de migrants africains arabes et asiatiques qui ont contribuées au tassement des écarts négatifs pour la même période entre l'année 2010 et 2011. En effet, si l'on déduit ces entrées au nombre de 100.000, des baisses substantielles sont à signaler au niveau des marchés européens et concernent surtout les marchés prioritaires. En effet, les marchés européens accusent une baisse de 56%. Ces chutes sont indéniablement dues à la situation sécuritaire au pays, à l'effet de la révolte libyenne et les risques d'une intervention armée dans ce pays riverain mais aussi au retour sur scène des partis islamistes peu favorables au tourisme. Ainsi, à part le marché turc qui affiche une croissance de 2,1%, les difficultés persistent sur tous lesmarchés européens qui enregistrent des baisses vertigineuses allant jusqu'à -90% pour le marché hongrois. En effet, le marché français qui, d'habitude, enregistre une croissance à cette période de l'année, accuse une chute de 50%. Dans la foulée des baisses massives, le marché anglais lui emboîte le pas avec une diminution de l'ordre de 70%. Le marché allemand n'arrive pas à reprendre des couleurs avec cette décroissance remarquable de l'ordre de 68%. Le marché espagnol passe lui aussi par un trou d'air avec une contreperformance de 70%. On signale avec inquiétude le comportement atypique des marchés des pays de l'Est qui chutent de nouveau, de même que le marché italien qui caracole à -38%. Pire encore, du côté des Grecs avec -45,9% et du marché serbe (-58,4%) qui souffre de ses piètres résultats. Les autres marchés potentiels en l'occurrence du marché tchèque (-78%) et maltais (-51%), piquent du nez. Les résultats maussades qui sont aussi au rendez-vous chez les roumains (-55%), les hongrois (-91%), les slovaques (-62%) ont aggravé la donne sur le plan européen. Vu sous cet angle, le train des réalisations demeure inquiétant pour une destination comme la Tunisie. Recettes au 28/02/2011 Les recettes touristiques ont totalisé au terme de la troisième décade du mois de février 2011, 190,1 millions de dinars soit une baisse de l'ordre de -40 % par rapport à la même période de l'année 2010.