Il est 10h45. Direction le Parc A où Kaïs Yâakoubi tient une conférence de presse. Le sujet? Ezzamalek évidemment. Il est 11h00 pile. Un point de presse qui débute à l'heure, c'est rare de nos jours et même avant, Kaïs Yâakoubi est détendu, beaucoup plus détendu qu'à la veille du match aller. Comme on le comprend! Quatre but ont été refilés à l'adversaire depuis. Bien sûr, il y a eu ces deux buts encaissés et ce sera le petit souci pour les Clubistes emporteront dans leurs bagages au Caire. Pourvu que ce ne soit pas un excédent qu'ils paieront au prix fort. Nous n'en sommes pas là. Le coach clubiste est à l'aise dans cet exercice de questions-réponses. Il connaît les journalistes qu'il appelle par leurs noms. Nous entrons dans le vif du sujet. L'entraîneur du CA a commencé par expliquer certains choix de joueurs: "Nous n'avons pas pu récupérer Hamza Messâadi encore convalescent et nous attendons l'avis du médecin pour Mehdi Meriah. Nous allons disputer ce match retour en faisant abstraction du résultat de l'aller. J'irais même plus loin! Nous négocierons ce match comme si on avait été défaits à Radès et que l'on devait remonter un retard d'un but. Personnellement, j'ai en mémoire les péripéties des dernières campagnes africaines du CA. Que ce soit les cartons rouges écopés face à la JS Kabylie ou même lors des éditions précédentes...Nous devons garder la tête froide, ne pas tomber dans la provocation et nous montrer exemplaires à l'égard du trio arbitral. Nous n'avons pas cessé de le répéter aux joueurs. L'extra sportif, un public surchauffé avec tout ce que cela comporte comme impact et influence sur l'état d'esprit des joueurs, nous nous y sommes préparés. Tous les scénarios ont été évoqués afin que l'adversaire ne nous surprenne pas". "Gestion du temps, de nos émotions et de l'adversaire" "Compte tenu du fait que nous nous déplacerons sur un vol régulier, j'ai avancé la mise au vert de 24 heures par rapport à l'agenda préétabli. Par ailleurs, pour revenir sur le match aller, je ne pense pas que la défense est responsable des deux buts encaissés. Les erreurs ont été collectives et c'est pour cela que j'ai insisté sur la cohésion, le replacement et l'anticipation. Tous les joueurs sont concernés par ces tâches (zone de récupération) et tout le monde doit apporter son concours en situation de repli. La concentration doit être optimale, nos lignes doivent être complémentaires et notre jeu se doit d'être dense. Soigner le positionnement lors des balles arrêtées, contenir la furia adverse, museler correctement les joueurs décisifs cairotes, tout cela a été fait et refait à l'entraînement. Nous avons forcément retenu la leçon de l'aller. La gestion du temps et de l'adversaire doit aller de pair. Pour revenir à la défense, nous avons un problème de taille avec des joueurs ne dépassant pas les 1 mètre 80. Il faudra prendre cela en compte. Cependant, Souissi, Akremi, Ifa et Khéchache sont assez véloces pour tirer leur épingle du jeu. Globalement, mes joueurs doivent savoir gérer convenablement leurs émotions." Provocation et contestation... "Il y a certes un goût d'inachevé après le 4-2 de l'aller mais ne faisons pas la fine bouche. Ce résultat est bon à prendre. Maintenant, encaisser deux buts chez soi est préoccupant. Mais marquer quatre buts est aussi encourageant. Il n'est pas ici question de bomber le torse suite à ce résultat. D'ailleurs, dès la fin du match, j'ai tenu à remettre les choses en place. J'ai rappelé aux joueurs les deux expulsions pénalisantes face à la JS Kabylie et le CSS en coupe de Tunisie. L'arbitre fait partie du jeu. Ces décisions ne sont pas négociables et la contestation n'arrange jamais les choses. Volet onze rentrant, je ne vous donnerais pas la composition de l'équipe type pour les raisons que vous connaissez mais je peux tout de même vous affirmer qu'Alexis, Ben Yahia, Adel Nefzi et Ezechiel débuteront le match. Pour le reste de l'équipe, certains joueurs se détachent et vous savez forcément de qui je parle (Mouihbi, Dhaouadi, Souissi..."). En 4-2-3-1 "Le CA évolue en 4-2-3-1 depuis l'avènement de Bertrand Marchand. Je ne changerais pas certaines constantes. Seule l'animation du jeu m'importe car c'est le profil des joueurs qui fait qu'un schéma est porteur. Il y avait un problème de communication au CA. Les joueurs ont besoin de parler de tout et de rien et c'est humain. Un joueur épanoui s'exprime mieux sur le terrain. Un joueur préoccupé peut fragiliser les équilibres... Actuellement, nous disposons d'au moins cinq joueurs de talent qui peuvent faire la différence. C'est dire que nous comptons autant sur notre assise collective que sur les qualités individuelles des joueurs". "Le CA s'exprime mieux sous pression" "Je m'attends à une forte réaction d'Ezzamalek mais nous avons notre petite idée pour les contrecarrer. Mes joueurs ont du cœur et il s'expriment mieux lors des grands rendez-vous locaux ou continentaux. Maintenant, je reste persuadé que si l'adversaire est appelé à attaquer pour remonter son handicap, il ne se jettera pas aveuglément devant. Ils savent bien que nos attaquants sont vifs et rapides et ils tâcheront de nous priver d'espaces. Une équipe qui joue l'attaque à outrance reste à la merci d'un retour de manivelle. J'espère que nous saurons exploiter certaines failles et marquer ce précieux but à l'extérieur". "Aouadhi sera bientôt opéré " "Karim Aouadhi souffre d'une blessure à l'épaule. Il sera opéré dans les prochains jours mais pas maintenant car cela signifierait la fin de saison pour lui. Nous avons besoin de lui face au Zamalek, un adversaire valeureux, quintuple champion d'Afrique. L'important pour nous est de garder la tête froide, lire correctement le jeu et exploiter les occasions qui se présenteront. A l'aller, sept occasion franches se sont présentées. Nous en avons mis quatre! La moyenne est intéressante mais nous devons encore soigner notre approche offensive. Concernant la polyvalence de Ifa et Souissi (l'un évolue sur le flanc au CA et dans l'axe en sélection et vice versa pour l'autre), je considère cela comme un acquis. Ces permutations enrichissent nos choix...". Questionné sur la chaude ambiance du stade du Caire, le milieu défensif Karim Aouadhi pense quant à lui que la pression est une arme à double tranchant: "Il faut apprivoiser cette pression et en faire une arme. Ne pas subir ni être intimidé par le public cairote. Nous saurons nous transcender et faire prévaloir notre solidarité pour nous imposer au Caire même".