En dépit d'une campagne de dénigrement, Othman Chehaïbi poursuit sa mission dans la sérénité Lors du dernier sit- in devant le local de la JSK , certains protestataires ont réclamé, entre autres, le départ du directeur du centre de formation des jeunes, M. Othman Chehaibi, auquel on reprochait sa partialité, son incompétence et le fait qu'il soit seulement instituteur de formation. Quand nous l'avons abordé, il a tenu d'abord à commenter ces propos malveillants: «Je suis instituteur et fier de l'être. Mais, ce que certains font semblant d'ignorer c'est que j'étais l'un des artisans du sacre de la JSK de 1977, joueur international de l'épopée de 1978, détenteur d'un diplôme d'entraîneur de 3e degré délivré en Tunisie et validé en Suisse, France et Roumanie, entraîneur ou directeur technique pendant vingt- sept ans, dont six au Golfe. J'ai toujours exercé et réussi grâce à mes compétences techniques mais aussi à mes qualités de formateur-éducateur.» Il est bon de rappeler que Chehaïbi a toujours bénéficié de la confiance et du soutien des quatre présidents de la JSK , en l'occurrence, MM. Abderrazak Yazid, Mohamed Atallah, Hdhili Fayala et Fateh Alouini qui l'ont engagé à la tête de ce centre et l'ont chargé de l'encadrement de la jeune élite. Il est utile aussi de rappeler le témoignage de M. Philippe Gaillot, responsable du centre de formation de Metz, de passage à Kairouan en 2009 pour prendre connaissance des conditions de travail dans le centre, qui a déclaré, sans ambages : «Le directeur technique du centre, M. Othman Chehaïbi, est une vraie compétence en matière de formation des jeunes.» Un vrai pactole Depuis sa création en 1998-99, le centre de formation dirigé successivement par Tahar Belhaj, Fethi Khiari, Fethi Ben Ghanem, Youssef Sériati, Khémais Lâabidi et Othman Chehaïbi, a veillé sur la formation technico- tactique et sur l'encadrement socio- éducatif d'une douzaine de joueurs en moyenne et par saison, pris totalement en charge par la JSK sous le régime de la pension complète. Chehaïbi en est à sa troisième saison successive sur sept ans d'exercice à la tête du centre. Le centre fonctionne avec un budget de cinquante mille dinars par saison, mais il a toujours rapporté gros à la JSK (près de deux milliards et demi de nos millimes) avec les vagues successives d'exode de joueurs kairouanais à destination des clubs nantis de l'élite. Tout a commencé avec le départ des deux cadets Hamdi Kasraoui et Ahmed Hlali vers l'EST. Puis vient le tour de Ameur Derbal et des frères Maher et Imed Denden cédés respectivement à l'EST et à l'ESZ. Tous les cinq ont rapporté plus de 100.000 dinars, à l'époque. Mais la première véritable grosse transaction aura lieu avec le double départ de Lotfi Sellami, à destination de l'ESS, pour 300.000 D, et de Lassâad Ouertani à destination du ST pour 240.000 D. A partir de 2003, on assistera à une deuxième vague de départs. A commencer par Bassam Ben Nasr vers l'ESS, pour 185.000D, Hamza Sellami qui a rejoint les rangs du CSS pour 135.000 D et Azmi Saânouni cédé au CAB pour 35.000D. Plus tard, Zouheir Dhaouadi sera cédé au CA pour la bagatelle de 220.000 D alors qu'Amine Chermiti sera transféré à l'ESS contre la modique somme de 180.000 D (montant revalorisé plus tard grâce à son transfert à Hertha Berlin qui a rapporté encore plus de 300.000 D). Quant à Nader Ghabi, il ira au CSS pour 40.000 D alors que Helmi Hmam et Sabri Lounis atterriront au CA respectivement pour 85.000 D et 65.000 D. Enfin, Hamza Tlili et Amir Yacoubi seront respectivement cédés à l'EST et à l'ESS pour 80.000 D et 175.000 D. Force est de signaler que la manne rapportée par ces transferts n'aura servi qu'à gérer le quotidien d'un club beaucoup plus soucieux de renflouer ses caisses que de bâtir une véritable équipe compétitive et capable de jouer les premiers rôles. Les présidents qui se sont succédé à la tête du club diront que tant que la JSK n'aura pas de ressources propres et de vrais bailleurs de fonds, elle puisera encore et toujours dans le vivier aghlabide et sera contrainte de se séparer de l'élite enfantée. Le centre de formation continue de détecter les joueurs de talent et de les confier à la JSK qui a établi, au cours de l'actuel exercice, des contrats de trois à cinq ans avec les joueurs Marouène Troudi, M. A. Yacoubi, Saber Khalfaoui, Baha Chourabi, Taha Amara, Alaâ Dahnous, Hamza Guerira, Nour Hamdi, Ahmed Hamdi, Mohamed Mallat et Abderraouf Rammah. Cette démarche a été entreprise dans la perspective de restructurer le club, de compter sur les jeunes du cru pour former une équipe d'avenir et pour jeter les jalons de la réussite. L'épanouissement des jeunes talents n'est- il pas un facteur révélateur de la bonne santé de tout club soucieux de sa pérennité? Oui mais, s'ils ne servent pas à faire faire au club ce saut de qualité, celui-ci doit constamment revenir à la case départ.