Ne reste du Jaraaf que le nom. L'Espérance le lui a rappelé Stade de Radès. EST bat ASC Diaraf 5-0 (mi-temps 4-0). Huis clos, pelouse en bon état. Arbitrage de Jiyed Redouane. EST : Ben Cherifia, Mouelhi, Chammam (Abdi), Hichri, Ben Mansour, Korbi (Ben Brahim), M'sakni, Darragi, M'hirsi (Ayari). Bouazzi, Traoré. ASC Jaraaf : Ba, Sow, Sommar (Mbengue), Mdiour, Seek, Gomis, Issa, Sarr, Makousarr, Sidibe, Ndoye (Traoré), Ndiaye (Niang). Le Jaraaf n'a apparemment rien compris du film. Nous nous demandons d'ailleurs s'il l'a jamais vu. Sinon comment expliquer qu'il soit totalement passé à côté, qu'il ait offert les armes à l'Espérance pour lui tirer dessus, que les «Sang et Or» fassent mouche cinq fois et qu'ils ratent la cible au moins une demi-douzaine d'autres fois. Boulevards… Nous n'allons pas faire la leçon aux Sénégalais mais, franchement, après celle reçue par l'Espérance, nous avons bien envie de leur rappeler quelques éléments de base concernant leur adversaire du jour. Procédons par ordre. Avec Mhirsi, Dramane Traoré, Msakni, Darragi, Bouazzi et Ayari, l'Espérance a sans doute la meilleure attaque du continent. Surtout ne pas lui concéder les espaces, surtout ne pas l'attaquer de front et de préférence, bien réussir la défense en ligne. Voilà en fait toutes les erreurs commises par les Sénégalais, qui nous ont drôlement rappelé d'autres victimes des «Sang et Or», les Béninois. Oui, mais les Sénégalais ne sont tout de même pas les Béninois et on les a connus beaucoup plus mûrs tactiquement, beaucoup moins naïfs et plus aptes à gérer un match de cette importance. Trop courte dès lors l'illusion d'un Diaraf parti très vite, très fort pour s'éteindre aussitôt et céder la place à un véritable festival offensif de l'Espérance. Et un, et deux, et trois, et quatre et cinq à zéro. Comme à l'entraînement, sauf que ce n'en était pas un malheureusement pour le Jaraaf, heureusement pour l'Espérance. Originalités Cette fois aussi, le coach du club de Bab Souika a apporté sa petite touche avec Bouazzi à l'entrejeu, Mouelhi en arrière-droit, Msakni, Dramane, Mhirsi et Darragi devant. On préfère ne pas imaginer ce qui serait advenu de l'Espérance si le Jaraaf était plus fort, plus mûr tactiquement, plus intelligent dans le jeu. Toujours est-il que l'Espérance s'est promenée, qu'on n'a pas eu le temps de situer l'adversaire et de voir si l'Espérance pouvait tenir dans un match solide, face à un adversaire solide. Comme il devrait en rencontrer lors des prochains jours. En principe, car si tous les adversaires étaient le Jaraaf , l'Espérance serait déjà championne d'Afrique. En tout cas, elle l'est pour nous devant avec sa redoutable armada. Pour le reste, elle devra attendre, jouer, se battre et opter pour des choix tactiques. Pour ne pas avoir à subir la terrible défaite de Mazambé. Plus sérieusement, nous ne sommes pas sûrs que l'entrejeu de l'Espérance ait résolu ses problèmes ou que la défense soit devenue du coup solide. Cela pour dire que c'est beau de gagner par 5-0 mais qu'il est malvenu de perdre le match d'après. L'Espérance a besoin de continuité, de crédibilité et de solidité. Les Espérantistes ne peuvent pavoiser lors d'un match pour s'écrouler lors de celui d'après. Bravo pour la victoire mais le but final est loin et semé d'embûches. Qui mieux que l'Espérance, qui court depuis 1994 après une coupe d'Afrique des clubs champions, l'actuelle Champions League, le sait ?!