• Raouf Guiga, nouveau président par intérim • Encore un président et encore un petit miracle pour continuer à vivre… Cela a tout d'abord débuté par la énième grève de joueurs, excédés par le retard de versement des salaires, mais aussi et surtout par une situation à la fois confuse et trouble. Faut-il en effet rappeler que le président, Mohamed Derouiche, est parti, qu'on chuchote que le passif du club s'élève à presque 700 mille dinars, qu'il n'y a aucun candidat pour le poste de président et que l'Assemblée générale, prévue hier, a été reportée aux calendes grecques. Comment voulez-vous dans ce cas que les joueurs soient sereins, qu'ils s'entraînent et, surtout, qu'on exige d'eux des résultats ? Pourtant… pourtant, une poignée d'hommes continuent à se battre pour que ce club prestigieux — presque — abandonné par tous continue à vivre. Fût-ce artificiellement… Ils étaient donc une trentaine à se réunir avant-hier soir pour parer au plus urgent. Une urgence ultérieurement compliquée par le départ de Karim Berbèche, le président par intérim qui a succédé à Mohamed Derouiche. Raouf Guiga devient ainsi le troisième président du Stade Tunisien cette saison et il a bien du mérite d'assumer sa responsabilité en ce moment «dramatique» de la vie du club. L'histoire s'en rappellera comme elle se rappellera de tous ceux qui regardent «leur» club se battre contre la mort dans une salle de … réanimation. Ils sont donc une trentaine qui continuent à assumer et ils se sont débrouillés avant-hier soir pour faire une collecte qui a rapporté une trentaine de milliers de dinars qui ont déjà permis de régler une partie du salaire de février des joueurs revenus hier après-midi à l'entraînement. Des joueurs qui ont bien du mérite car ce n'est pas facile pour eux. Et pas seulement sur le plan financier. Une trentaine de résistants donc, les joueurs et l'incontournable Patrick Liewig qui a tenu à rencontrer avant-hier en fin de matinée les cadres de son équipe. «La situation étant ce qu'elle est, leur a-t-il dit, il est inutile de faire la grève. Il faut se montrer responsable, continuer à se battre et entretenir la flamme». Ce n'est pas évident mais Patrick Liewig arrive toujours à convaincre ses joueurs car ils ont appris à lui faire confiance. Dans tout cela, le Stade Tunisien se porte plutôt bien sur le plan sportif avec une cinquième place, à un petit point du CSHL qui se déplace à Gabès. Le Stade Tunisien reçoit pour sa part le CAB et a de fortes chances de se retrouver à la quatrième place. Une belle «humiliation» pour tous ceux qui ont quitté le bateau. Qui ne nourrissent aucun complexe de culpabilité… Ah, nous avons oublié : merci à maître Anis Ben Mime qui fait très bien son boulot de porte-parole officiel du Stade Tunisien et de… supporter.