Le Conseil national de l'Association des magistrats tunisiens a décidé une grève générale avec présence sur les lieux du travail pour le 5 mai. Ils ont, en outre, appelé à un rassemblement devant le siège du ministère de la Justice, la matinée du samedi 14 mai. Dans une motion issue de la réunion du conseil national, le 1er mai, à Sfax, les magistrats dénoncent "la déformation de l'article 8 du projet de décret-loi relatif à l'instance pour les élections" déformation qui porte atteinte à sa neutralité et à son indépendance. Ils ont, dans le même contexte, décidé de suspendre, pour une semaine, la participation de leur association à la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique, "suspension qui pourrait être suivie d'un retrait au cas où le décret-loi ne serait pas conforme au projet initial. Ils ont, en outre, fait part de leur attachement à l'accélération de l'élimination des symboles de la corruption au ministère de la Justice, tout en veillant à ce qu'ils rendent des comptes pour leurs méfaits. Ils considèrent, dans ce sens, que les décisions prises, jusqu'à maintenant, ne répondent pas sérieusement aux demandes d'assainissement. Par ailleurs, les membres du Conseil national ont réaffirmé leur refus catégorique des dispositions de l'article 17 du décret-loi n°14 de l'année 2011, en date du 23 mars 2011, portant organisation provisoire des pouvoirs publics. Ils appellent à sa révision conformément aux exigences de l'étape transitoire, avec l'élection de conseils supérieurs provisoires de la magistrature qui seront chargés de l'administration de la justice et l'instauration d'un mouvement des magistrats juste et transparent, avec la participation de l'Association des magistrats tunisiens. D'autre part, les magistrats enregistrent dans leur motion "l'échec des négociations avec le ministère de la Justice", pour lesquelles avaient été suspendus la grève et le sit-in de protestation. Les magistrats ont, également, adopté la création de bureaux régionaux de l'Association, de même qu'ils ont proposé d'amender l'article 13 des statuts de l'Association et d'élargir à neuf membres la représentation des magistrats dans le bureau exécutif.