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Quelle feuille de route pour la Tunisie de demain ?
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 05 - 2011

«Sans justice indépendante, il n'y aura pas de sécurité : sans sécurité il n'y aura pas de stabilité économique et sociale, et sans stabilité économique et sociale, il n'y aura pas d'investissements extérieurs ni de croissance»
Citation anonyme
Les graves conséquences socioéconomiques de la période de transition vers la démocratie que connaît actuellement notre pays vont vraisemblablement perdurer au-delà de l'adoption de la nouvelle Constitution. Malheureusement, cela va dégrader davantage la situation macroéconomique du pays, avec un taux de croissance attendu oscillant entre 0 et 1%, une saison touristique 2011 pratiquement ratée, des entreprises qui fonctionnent difficilement sous une pression syndicale contrainte, en l'absence de soutien patronal et à défaut d'une sécurité stable et durable… Hélas, les saboteurs ont déjà causé la fermeture de quelques dizaines d'entreprises locales et étrangères, la paralysie partielle de quelques centaines de PME et la perte de quelques dizaines de milliers d'emplois. Quel gâchis !
Les dernières mesures décrétées par le gouvernement provisoire permettront à notre économie de rebondir, un tant soit peu, à la seule condition que les partenaires sociaux partageront enfin les vrais soucis des Tunisiens. J'aurais souhaité — à titre d'exemple — que ces mesures soient accompagnées de décisions phares portant amnistie de toutes sortes de pénalités par souci de rétablissement de la confiance populaire. Il est également urgent de booster notre machine économique en développant notre production et en conquérant de nouveaux marchés (particulièrement en Afrique et en Asie), en vue de créer des nouvelles opportunités et des richesses économiques nous permettant d'autofinancer durablement nos besoins de fonctionnement et d'investissement. Les experts ne cessent de répéter que la création d'une zone de libre-échange maghrébine engendrera deux à trois points supplémentaires dans le taux annuel de croissance économique pour chacun des pays membres. Malheureusement, au moment où la Tunisie a besoin de la Libye pour redresser sa situation socioéconomique, celle-ci subit une guerre d'enlisement destructrice. Idem, en dehors des récentes mesures économiques décrétées par le gouvernement, ne pourrions-nous pas relancer note diplomatie pour fructifier davantage notre coopération économique internationale et particulièrement maghrébine et européenne, sachant que depuis trois mois et jusqu'à ce jour une trentaine de nos ambassades sont vacantes. Ceci est crucial aussi pour relancer notre tourisme en perte de vitesse. La conférence de Carthage prévue pour juin prochain permettra à notre pays — espérons-le — de bénéficier des crédits dont il aura besoin pour son plan de développement.
Les discours des nouveaux partis politiques sont tous à la recherche d'une incarnation des revendications populaires. Je ne crois pas avoir vu un parti afficher clairement les lignes directrices de son programme et encore moins vulgariser ses plans d'action. Qu'est-ce qu'ils attendent pour mettre en place leurs propositions pour promouvoir la vie politique et sociale du Tunisien et redresser la situation économique difficile de notre pays ? Qu'est ce qu'ils attendent aussi pour tracer une feuille de route pour «la Tunisie de demain».
Par leur absence dans les débats cruciaux de notre société, ces nouveaux partis sont en train de donner indirectement du crédit au parti islamiste Ennahdha. Ils déçoivent en plus une jeunesse désespérée et une population exaspérée. La seule chance de ces mini-partis réside dans la formation rapide d'une alliance pour unir leurs énergies et constituer une force commune capable de répondre aux attentes des électeurs et apaiser les inquiétudes de la jeunesse. Ce n'est qu'avec l'émergence d'une coalition sincère et combative que nous augmentons les chances d'aboutir à une Assemblée constituante non dominée par les mouvances extrémistes (communistes ou salafistes). Si ces petits partis continuent dans leur «bricolage politique», ils finiront par être balayés de la scène électorale en se contentant — au meilleur cas — d'une faible minorité de sièges au sein de l'Assemblée constituante. Quel dommage pour le pays et pour l'engagement sincère et méritoire de leurs militants !
Sans sécurité, pas d'investissement ni de croissance
Au fil des dernières semaines, de nombreux dérapages ont eu lieu en vue de semer désordres, divisions et doutes chez les Tunisiens qui vacillent — hélas — entre espoirs et accablements.
Bien sûr ce sont ceux qui ont profité du régime Ben Ali et qui ont beaucoup à perdre du processus démocratique en chantier dans note pays. Ils mettent et mettront tous les moyens qu'il faut pour semer discorde et zizanie. Ils auront recours à toutes les formes de violence : dérapage de langue, agressivité physique, sabotage, voire même la participation à la multiplication des faits divers pour généraliser l'insécurité : braquage, sabotage, kidnapping.
Certains confondent hélas «liberté d'expression» et «liberté d'agression». Personnellement, je suis scandalisé de voir des malfaiteurs circuler encore en toute liberté. L'impunité est une douleur insupportable pour les victimes. Face à l'injustice persistante et l'impunité frustrante, la population devient de plus en plus impatiente. Il faudrait donc accélérer l'aboutissement des procédures judiciaires à l'encontre de ces malfaiteurs. C'est pourquoi, il faudrait prévoir après le 24 juillet, date de l'élection de l'Assemblée constituante, le remplacement des responsables de l'administration centrale et des entreprises publiques de l'ancien régime par des compétences et technocrates neutres, respectant le principe de séparation des partis politiques d'un Etat de droit. Egalement, une trêve des grèves à tous les niveaux associée à la fixation d'une date pour les négociations sociales devrait être décrétée.
J'espère également que la «majorité silencieuse» pourra se regrouper davantage pour faire entendre sa voix et faire connaître ses idées. Comme je l'ai souligné avant, il faudrait empêcher toute minorité agressive d'écraser la volonté d'une majorité conciliante et pacifiste qui essaye toujours d'éteindre le feu de la vengeance et de la haine dans notre pays.
Bref, nous nous trouvons, en effet, en face d'une véritable crise. Si elle dure plus longtemps, elle risque de faire voler en éclats nos espoirs nés de la révolution. Pour faire face à cette situation de crise profonde, le peuple tunisien a besoin d'un message politique clair et une feuille de route avec des choix sociétaux clairs qui répondent aux attentes réelles de la révolution.
L'Assemblée constituante aura la légitimité d'exercer les pouvoirs politique et législatif. Elle formera un gouvernement constituant sous son contrôle et s'engagera à l'amélioration éventuelle du code de la presse et du code électoral. Se lancera alors un débat profond sur la nouvelle Constitution, le mode électoral et sur la nature du régime politique à adopter. Par ailleurs, elle se chargera du contrôle, par la suite, des élections législative et présidentielle.
Pour conclure, je dirais que ce qui importe le plus c'est le contenu politique qui va ressortir de ce processus; c'est pourquoi, il devrait faire l'objet de débats démocratiques très profonds entre les différentes forces politiques et composantes de la société civile tunisienne. La finalité ultime sera la construction d'une deuxième République, libre, démocratique et citoyenne.
Ceci étant, je pense que la Tunisie saura passer ce cap difficile et que notre transition démocratique réussira, faisant confiance à la créativité et l'inventivité des Tunisiens. Par leurs aptitudes éducatives et culturelles, par leurs valeurs morales et sociales, les Tunisiens et les Tunisiennes portent sûrement en eux un avenir radieux pour le pays.
H.C.
* (Universitaire)


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