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«Un phénomène total»
VIENT DE PARAITRE: «La violence» — Actes de la XIe rencontre internationale de Carthage, 8-11 avril 2008
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 03 - 2010


Tel que l'a formulé le Dr Abdelwahab Bouhdiba, président de Beït El Hikma, dans la préface de cet ouvrage sur «La violence», la rencontre sur ce thème, organisée en 2008, a approfondi la réflexion sur la violence, «fait incontournable certes. Phénomène social total. Phénomène psychique total.  Mais éthiquement parlant, peut-on admettre que le passage imperceptible et scélérat des frontières qui séparent en principe la violence de ce qu'elle nie puisse aboutir à équilibrer tout à la fois la victime et le bourreau?». Bien que les religions l'aient bannie, elles restent exposées aux interprétations tendancieuses du fondamentalisme qui noient l'usage de la violence dans le flou entre le texte et le contexte. Quatorze communications sont regroupées dans cet ouvrage. Elles se présentent comme des variations réflexives sur le thème central (la violence ) pour s'étendre à ses divers prolongements considérés sous un angle pluridisciplinaire. Georges Guille-Escuret, procédant par une approche anthropologique, affirme que «parce que son omniprésence ne découle pas, comme on est tenté de le croire, d'une capacité à en limiter le contenu. C'est l'inverse‑: bien que réel, son contenu échappe, de par son énormité même, à tout encerclement». Il estime que «pour englober la violence chez l'homme, en effet, il faudrait savoir montrer où elle n'intervient pas et non pas se contenter d'énumérer les moments où elle brillerait par son absence». A propos du rapport violence et mondialisation et dans une analyse de l'idéologie de la lutte contre le terrorisme, de Georges Labica, on peut retenir cette définition qui s'énonce dans la proximité‑: «Elle (la violence) a le visage des stars et des animateurs de shows télévisés, qui vendent pour du rêve la culture des Disneylands, du journalisme “d'information”, qui désinforme et abêtit, de l'écolo qui surveille la chasse des toilettes, du maire qui refuse la construction de logements sociaux, du grand couturier et de ses paillettes millionnaires, des organisateurs du Tour de France de la seringue, des rançonneurs du CAC 40, des candidats aux élections de Neuilly-sur-Seine, etc. (à chacun ses listes et ses têtes)». Plus porté sur l'analyse scientifique, Salah Hadji, sous ce titre «La violence et l'inexpiable», applique le miroir de la Révolution française à la pensée de Kant. Trois nuances Lidia Tarantini décèle trois nuances à partir du thème de la rencontre‑: violence, agressivité et destructivité. Elle tire la conclusion suivante‑: «On pourrait donc conclure qu'il y a différents types de violence et que la différence consiste en sa finalité, en sa cible, en ce que la violence veut obtenir et pour quel but». C'est la violence dans son rapport avec la culture qui est au cœur de la communication de Salah Stétié‑: «On est en Méditerranée, du moins par les formes premières du raisonnement dialectique ou de la rationalité scientifique, partout où, face à l'effort de l'intelligence qui veut des lois et des règles, la nature est prise en compte et où, sans vouloir contraindre celle-ci, l'esprit veut pourtant s'en approprier le signe pour aller plus loin dans l'exploration d'un univers ressenti tout à la fois comme contradiction et comme unité». La part entre terrorisme et résistance est ici étayée dans la communication de Ahmed A. Ounaïes : «Quand les puissances mondiales se dérobent à leur obligation de faire respecter la légalité internationale, quand les structures régionales s'abstiennent de tirer les conséquences de cette défaillance, la résistance des peuples opprimés ne saurait ni se dérober ni s'abstenir : elle reste la garantie ultime de la justice, de l'intégrité des valeurs et de la force du droit». Jean Delumeau aborde la question de la violence dans la religion. Il affirme‑: «La confusion du religieux et du politique remonte assurément à la plus lointaine antiquité. Mais l'histoire prouve qu'elle a été ainsi à la source d'innombrables conflits et violences en mettant la force au service du religieux et en faisant de la religion la couverture d'ambitions politiques ou de rancunes sociales». «La violence au nom de Dieu entre hier et aujourd'hui», Hmida Ben Romdhane l'aborde en partant de l'œuvre de Thomas Hobbes Le Léviathan : «Les guerres de religion, si elles ne comportaient pas de violence aussi recherchée et aussi terrifiante, n'en avaient pas moins été génératrices de violence à grande échelle dont étaient victimes au nom de Dieu des millions de personnes». Pour sa part, Fatma Haddad Chamakh, sur la trame de l'exemple de Gandhi analyse la notion de violence telle qu'elle se nourrit par l'autre notion: celle du pouvoir. Jean Baechler pousse l'analyse politique de la violence au point de considérer que «… le projet d'abolir la violence est utopique de fondation. Il fait verser dans l'idéologie qui inclut dans son concept le recours à la terreur la plus extrême et sa justification par l'infinité des bénéfices promis». Comment gérer la peur de la violence ? Serait-elle l'unique politique future ? se demande Monique Castillo. L'une des pistes de la réflexion, proposée par la communicatrice est la suivante : «Les changements survenus dans les pratiques de la violence ne conduisent-ils pas à une dégradation profonde de notre rapport à la vie politique ? Il semble en effet que se produise quelque chose d'analogue à une “élémentarisation” du rapport à la politique. Du côté de la violence, parce qu'elle n'est plus de l'ordre de l'action, mais qu'elle devient un processus, du côté de la peur de la violence, parce qu'elle réduit la vie à l'obsession sécuritaire». Mais au fait, «pourquoi la violence ?» se demande Riadh Ben Rejeb. Et pour réponse, il propose ceci : «La violence, l'agressivité et la haine sont toujours et encore là. C'est comme si l'homme avait besoin de régresser à des stades d'avant l'apparition de la loi du Père, avant Abraham et l'instauration du Sacrifice. Même civilisé, l'homme reste fondamentalement animal, pervers et polymorphe. Les valeurs humaines sont des utopies à acquérir. Quel avenir pour nos illusions ?» La partie française de cet ouvrage est clôturée par un texte de Abdelmalik Mansour Massaâbi : «Violence et agressivité : les aspects, les motifs, les moyens d'y faire face». L'auteur estime qu'«il faut affirmer avec insistance que l'accusation de violence portée contre l'Islam est due à ce que certains mouvements d'extrémisme religieux rigide, dans leur incapacité à accepter le dialogue objectif et rationnel, ont eu recours à la violence comme le seul moyen d'imposer leurs opinions extrémistes…» Quatre communications constituent la partie arabe de cet ouvrage sur la violence. Il s'agit d'abord de «La culture de la violence et le défi de la mondialisation». Thabet Tahar y fait le lien entre violence et politique. Abdellah Khlaïfi reconstitue la notion de violence telle que vécue par les prophètes. Alors que le troisième texte est un abstract en langue arabe du texte de A. Massaâbi. Le quatrième texte de cette partie arabe est signé par un collectif : Abdelwahab Mahjoub, Slaheddine Ben Frej, Ahmed El Mensi, Mokhtar Metoui, Amira El Eroui, Houda Helali et Samia Ben Khélifa. Il expose les lignes maîtresses de la stratégie visant à contrecarrer la violence au sein de l'école.

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