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«La disparité régionale, grande révélation de la révolution»
M.Boujemâa Rmili, président de l'association «El Izza» pour le développement de l'Ouest (AIDO)
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 05 - 2011

«Chaque pays a besoin de régions compétitives et dynamiques pour atteindre ses objectifs économiques et sociaux. Le développement régional est un complément indispensable aux politiques macroéconomiques», c'est ce que déclare l'Organisation de coopération et de développement économique pour montrer l'importance d'un développement intégré et global. Il y a quelques années, nous parlions de la mondialisation qui posait des défis aux régions et aux politiques de développement régional. Il est clair qu'au jour d'aujourd'hui il est nécessaire de répondre à d'autres priorités et d'ajuster les discours et les politiques nationales afin d'optimiser le rendement des zones intérieures et leur compétitivité aussi bien sur le plan régional que national. 
Pour parvenir à assurer un objectif aussi noble, «il est essentiel d'impliquer toutes les composantes de la société civile dans toutes les régions du pays, d' élaborer des conceptions propres de valoriser les spécificités de chaque région et d' identifier les moyens susceptibles de dynamiser l'action de développement dans ces régions», insiste M. Boujemâa Rmili, président de l'association «El Izza» pour le développement de l'Ouest. Ce spécialiste des questions du développement en général et du développement régional et local nous fait part de ses réflexions et présente quelques solutions au problème du développement régional.
L'intervention gouvernementale pour améliorer les économies des régions, leurs réalités sociales, culturelles… est profondément ancrée dans notre système politique. C'est ce que nous avons cru depuis bien longtemps, et ce, que l'ancien régime a toujours bien orchestré. Selon M. Rmili: «Tous les Tunisiens savaient que le chômage existait malgré des discours politiques qui cachaient cette réalité, mais les disparités de développement régional ont été la grande révélation de la révolution tunisienne». Les Tunisiens étaient tranquillisés sur ce plan puisqu'ils croyaient qu'il y avait de l'eau potable partout; l'électricité, le sanitaire, l'éducation étaient assurés pour tout le monde. Le fonds 26-26 faisait son travail comme il faut à l'intérieur du pays et plus particulièrement dans les zones d'ombre.
«Seulement quelques spécialistes et quelques personnes anti-discours dominants savaient la réalité des choses. Toutes ces personnes-là se sont déjà exprimées pour dire que les politiques tunisiennes en matière de développement régional ont été un vrai échec mais personne ne les a entendues. Avec la révolution, la réalité du vécu au niveau régional a étépour les Tunisiens une méga-découverte». Pour lui, l'image qui a été donnée des zones intérieures était complètement faussée, et ce, à plusieurs niveaux. Ce qui est sûr, c'est que le monde rural manque en 2011 d'eau potable, d'électricité, même d'habitations décentes, d'écoles proches et accessibles. En résumé, «le sous-équipement de ce monde-là a été flagrant et choquant». Le Tunisien s'est d'un coup «retrouvé devant une image qu'il n'aurait jamais supposée et qui ne correspondait aucunement à l'image de la Tunisie moderne, émergente qu'il s'imaginait», assure M. Rmili. Avec la révolution, le Tunisien se retrouve face à une grande défaillance sur le basique. «Une défaillance qui ne concerne pas seulement l'intérieur du pays mais qui a été visible même dans les grandes villes côtières et la capitale. La Tunisie est donc réellement confrontée aujourd'hui à un problème de développement qui touche sans exception toutes les régions du pays».
Face à cette réalité, M. Rmili explique l'importance des solutions qui doivent être apportées d'une manière urgente pour réduire l'écart qui s'est creusé entre les différentes villes tunisiennes, notamment côtières et intérieures. «Il faut que l'économie soit intégrée, diversifiée et dispose de l'infrastructure nécessaire pour tourner. Cela veut dire que toutes les régions, est et ouest, doivent être des foyers économiques avec chacune son rôle et son apport à l'échelle nationale et cela sous-entend bien évidemment un partage équitable des rôles entre capitale, grandes villes et régions intérieures. Si cette dynamique n'est pas respectée, ces régions intérieures exclues deviennent des machines à produire du chômage. Cela est une suite logique du développement de l'enseignement qui n'est pas en adéquation avec le potentiel d'emploi dans ces régions. Et si le problème de l'emploi est important sur le plan national, il devient catastrophique dans ces régions».
Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? M. Rmili répond : «En Tunisie, les régions intérieures ont été transformées en régions administrées, et là les gens ne font rien pour trouver les solutions à leurs problèmes. Ils n'ont pas été encadrés, ni accompagnés pour être créatifs. Les régions intérieures ont été, de tout temps, gérées à travers une vision centralisatrice, qui n'encourage aucune initiative privée et qui ne faisait qu'encourager l'exode rural».
Quelles solutions doit-on adopter pour éviter les déficiences du passé. «A mon sens, il fallait imaginer, et ce, depuis bien longtemps, un tout autre modèle de développement pour la Tunisie. Ce modèle devait optimiser l'apport des régions intérieures dans les schémas de développement. Car le développement de ces régions, qui font partie intégrante du territoire, représente un vrai manque à gagner pour le pays. Ces dernières sont capables de produire une valeur ajoutée considérable et une telle considération qui optimise l'exploitation du territoire».
Solutions d'urgence
Pour M. Rmili, doter ces régions d'un capital physique, à savoir toute l'infrastructure nécessaire (CHU, facultés, infrastructure routière, loisirs…), serait la première des urgences. «Il faut savoir retenir les jeunes et les moins jeunes de ces régions-là sur place, tout comme les investisseurs tunisiens venant des autres régions ou étrangers. Je considère que la solution au développement régional est à la base politique et institutionnelle».
Nous avons tous vu qu'après la révolution, le peuple tunisien veut être impliqué et veut participer aux décisions. Il n'y a pas mieux que le peuple lui-même pour imaginer les solutions aux problèmes qu'il vit. «Désormais, rien ne sera plus comme avant, les gens ne seront plus jamais passifs et n'accepteront plus de consommer des solutions préétablies. Ils doivent avoir droit à la parole et plus personne ne doit décider à leur place. Le potentiel humain existe partout sur le territoire tunisien, les diplômés du supérieur sont en nombre important et il n'y a pas mieux que ces personnes-là pour trouver les solutions adaptées à leurs problèmes. Les citoyens veulent participer au processus décisionnel dans le but d'assurer la viabilité de leur collectivité à long terme».
D'autres solutions existent aussi pour remédier aux lacunes du développement régional, précise M. Rmili comme les contrats Etat- régions. «Ces contrats engagent les régions à honorer des schémas de développement déterminés avec le consentement de ces dernières. Des contrats qui mettent en place des plans d'actions avec des objectifs à respecter». Pour parvenir à cette solution, l'Etat doit mettre en place les moyens nécessaires comme la réorientation des objectifs d'intervention publique qui s'avère primordiale dans un tel contexte. Ce contrat aura pour principal but de responsabiliser les citoyens à légard de leurs régions. «D'ailleurs, les politiques publiques doivent servir à bâtir des ponts solides entre les acteurs au sein des collectivités régionales et l'Etat. Il est impératif de donner plus de chance aux initiatives privées et citoyennes et au partenariat entre une région tunisienne et une autre étrangère et pourquoi pas un bailleur de fonds international. Tout cela doit être fait dans le cadre d'une très grande transparence». De cette façon, explique M. Rmili, toutes les régions tunisiennes deviennent de vraies entités politiques, économiques, administratives, culturelles, touristiques… C'est aussi une manière de donner à toutes ces régions, en plus d'une autonomie et d'une responsabilité, une identité et une personnalité.
Quelles sont les solutions les plus urgentes à entreprendre actuellement ? Pour M. Rmili, il est primordial de bien écouter les demandes qui émanent de ces régions. Aussi, il est important de prendre en considération toutes les demandes régionales avant de prendre n'importe quelle décision. «Les demandes sont tellement importantes et nombreuses, notamment en matière d'infrastructure, que l'Etat doit répartir ses budgets et ses investissements (facultés, établissements de santé, loisirs…) d'une manière plus équitable pour retenir les citoyens dans leurs régions respectives. Il faut également savoir comment investir dans ces régions pour attirer aussi bien les investisseurs tunisiens qu' étrangers qui souhaitent mettre leur argent en dehors des grandes villes. Il faut qu'ils trouvent un climat propice à l'investissement et ne se sentent pas isolés». Pourquoi ne pas mettre des plans d'actions et d'interventions à court terme, spécifiques à chaque région. M. Rmili résume : «J'estime qu'il faut simplement savoir être à l'écoute des gens pour imaginer ensemble des solutions et réduire certains complexes et tensions».


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