La Presse — Le 13e Congrès de l'Union nationale de la femme tunisienne (Unft) s'est tenu le week-end dernier à Sousse, sur le thème «La femme tunisienne : ambitions, perspectives et défis». Un thème, selon les intervenantes tunisiennes et étrangères, plein de significations profondes et qui a une portée civilisationnelle et culturelle traduisant avec précision les valeurs et les objectifs qui ont jalonné le parcours des femmes tunisiennes depuis 1956, date de la promulgation du Code du statut personnel et de naissance de l'Unft. Ce thème symbolise par ailleurs la volonté de la femme tunisienne de redoubler d'effort et de s'armer de courage pour faire face aux difficultés et engager une nouvelle phase de lutte qui consiste à préserver les acquis et à gagner de nouveaux paris sur la voie de la promotion de la femme. Il est à rappeler que ce congrès coïncide avec la présidence de la Tunisie, en la personne de Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République et présidente de l'Organisation de la femme arabe (OFA), qui a pu donner une impulsion remarquable à l'action de l'Organisation, notamment dans le domaine des droits de la femme tels que la création de la commission de la femme arabe pour le droit humanitaire international, la mise en place d'une stratégie arabe commune de lutte contre la violence à l'égard des femmes et l'institution d'une journée arabe des personnes âgées. Au fur et à mesure de leurs interventions, les militantes de l'Unft ont formulé leur volonté de contribuer au renforcement des acquis enregistrés au profit de la femme. Les notions qui se sont dégagées viennent à point nommé contribuer à la réalisation des objectifs nationaux définis dans le programme présidentiel «Ensemble, relevons les défis». Ce programme prévoit pour la femme un meilleur accès aux postes de responsabilité et de décision. Par ailleurs, le congrès a comporté quatre commissions, à savoir la commission de la notion générale, la commission du programme d'avenir, la commission de la dynamisation des structures et enfin celle des ressources humaines, outre la tenue de deux ateliers ayant respectivement pour thèmes «Femme et médias» et «Femme et législations sociales». Le congrès a enregistré des participations étrangères en l'occurrence africaine, asiatique et européenne. Droits de la femme : la Tunisie, un pays pionnier Ainsi, des invités de qualité et des présidentes d'associations féminines ont pris part à ce rendez-vous féminin. Mme Fawzia Talout Meknassi, présidente de Maroc femmes leaders a, pour sa part, indiqué que l'expérience tunisienne et les acquis qui en découlent permettent de classer notre pays en tant que pays pionnier et leader en matière de la promotion des droits de la femme. «Il y a 20 ans d'écart entre la Tunisie et le Maroc. La Tunisie a permis à toute une génération de baigner dans un autre cadre juridique. La femme tunisienne a fait des avancées spectaculaires grâce à sa volonté et aux politiques qui ont permis la promotion du statut de la femme devenue producteur économique», a-t-elle souligné, ajoutant que les initiatives prônées par Mme Leïla Ben Ali, visent plus de rapprochement entre les peuples et émanent d'une volonté très courageuse. De son côté, Mme Nicole Barbin, présidente mondiale de femmes leaders, a mis l'accent sur la politique du Président Ben Ali qui place la femme tunisienne dans la sphère économique et politique et de responsabilité. Mme Barbin explique que son association s'intéresse à la femme arabe en prenant en considération ses spécificités. «Le monde arabe nous interpelle». Une autre participante au congrès, Mme Béatrice Pottier, présidente du conseil des femmes francophones de Belgique, a quant à elle, effectué des visites officielles dans notre pays, étant chargée d'établir un rapport des travaux de ce congrès. «J'ai eu des échos du discours du Président. Pareille position par rapport aux femmes, relève d'une bonne volonté et d'une politique clairvoyante», souligne-t-elle. Et de poursuivre «les droits acquis ne sont pas acquis à jamais, il suffit d'observer les conditions des Afghanes», Mme Pottier revient sans cesse à dire. «Les femmes sont leaders quelque part dans le monde arabe. Elles ont une place particulière et nous regrettons qu'elles ne soient suffisamment pas mises en lumière». Le partenariat homme-femme pour l'équilibre de la société Débattant du thème abordé par l'OFA à savoir «la violence à l'encontre de la femme», Mme Barbin a indiqué que c'est un sujet d'actualité qui touche toutes les femmes à travers le monde. La femme ajoute la présidente de l'association est la pierre angulaire de la société. «Notre association est ouverte à toutes les femmes au monde quels que soient l'appartenance religieuse, politique ou encore le niveau socioprofessionnel». L'oratrice s'est, par ailleurs, référée au discours du Président Ben Ali qui a été axé sur l'avenir de la femme, mettant l'accent sur le partenariat homme-femme pour maintenir l'équilibre de la société. La politique du Président Ben Ali confère à la femme la même place que l'homme. L'égalité entre la femme et l'homme est fondamentale. De Tunisie, Mme Nassima Ghannouchi et Feriel Laâlai, respectivement secrétaire générale de l'Unft et docteur en sciences sociales, membre de l'Unft, ont déclaré pour leur part que les thèmes abordés lors du congrès attestent de la place de choix dont bénéficie la femme au sein de notre société et ne font que consolider les acquis grâce à la sage politique du Président Ben Ali : «La législation sociale a pris en compte les spécificités physiologiques de la femme, car notre législation nationale est en symbiose avec la législation internationale sans oublier le droit du travail, la sécurité sociale et la promotion au niveau professionnel», a indiqué Mme Laâlai. Concernant l'image de la femme dans les médias, les interlocutrices ont mis l'accent sur la nécessité de moderniser l'image de cette dernière dans les livres scolaires et de mettre fin à l'aspect de la femme victime véhiculée par les médias. L'atelier «Femme et médias» s'est avéré riche et varié, présidé par Mme Saïda Rahmouni pour mettre l'accent sur le rôle de la femme journaliste dans la promotion de l'image de la femme. A noter que 60% des journalistes et 80% des étudiants de l'Institut de presse et des sciences de l'information (Ipsi) sont de sexe féminin. Les participantes ont appelé à mettre en exergue de nouvelles législations en faveur de la femme, de les vulgariser, de mettre à profit les acquis des nouvelles technologies de l'information et de multiplier les sessions de formation en faveur des journalistes femmes, de renforcer les positions et droits de ces dernières en rappelant l'initiative de l'OFA qui consiste à primer la meilleure production journalistique féminine.