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Un âpre combat qui n'est pas près de se terminer
Aujourd'hui 30e anniversaire de la loi relative à la protection et à la promotion des handicapés
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 05 - 2011

• Péripéties d'une catégorie de la population qui a dû vaincre maints obstacles pour améliorer sa situation
De longs sacrifices et un militantisme sans faille ont permis à la Tunisie de se doter dès 1981 d'une loi favorisant l'intégration des handicapés à la vie sociale et à la vie active et leur participation fructueuse à celles-ci.
C'est la loi n° : 81-46 du 29 mai 1981 relative à la protection et à la promotion des handicapés dont nous célébrons aujourd'hui le 30e anniversaire et qui a donné naissance à la Journée nationale de promotion des handicapés. Texte qui a été abrogé et remplacé par une loi dans le même sens le 15 août 2005.
Mais le 29 mai 1981 restera une date historique pour le mouvement des revendications des handicapés.  Plusieurs générations de cette catégorie de la population à besoins spécifiques ont milité pour qu'enfin le handicap soit, grâce à une loi, débarrassé de sa connotation négative au sein de la société et les handicapés reconnus en tant que personnes capables d'apporter leur contribution au développement du pays.
La loi de 1981 a non seulement défini le handicap mais a institué le droit des handicapés à une éducation appropriée, à une série d'avantages sociaux et instauré l'obligation pour les entreprises d'employer des handicapés à raison de 1% de l'effectif.
Depuis l'indépendance, les handicapés se sont réunis en associations pour mieux se faire entendre et pour réaliser certains acquis. Il y a création en 1956 de l'Union nationale des aveugles de Tunisie (Unat), la création en 1967 de l'Association générale des insuffisants mentaux (Agim) et de l'Union tunisienne d'aide aux insuffisants mentaux (Utaim), en 1970 de l'Association tunisienne d'aide aux sourds (Atas), etc.
Trop d'obstacles
Malgré la multiplication de ces structures et les efforts fournis pour mieux aider et encadrer les handicapés — la société, textes, structures, culture et pratiques — il restait malheureusement plein d'obstacles devant cette catégorie de la population. Obstacles matériels rendant les déplacements impossibles sinon extrêmement difficiles (ils le sont encore hélas aujourd'hui), mais aussi obstacles relatifs aux mentalités, aux procédures, etc.
A cette époque là et encore aujourd'hui, le handicapé est considéré comme une personne à assister, une personne incapable de se réaliser. Un rejet silencieux était pratiqué à son encontre et qui éclatait au grand jour dès qu'il s'agit de travail, de mariage, de responsabilités et même de création artistique.
Le mouvement de revendication des droits des handicapés était soutenu par des personnes dites saines. L'on sait aujourd'hui que chacun est porteur de handicap léger ou invisible et que chacun peut devenir à tout moment de sa vie un handicapé.
Mais ce sont les handicapés eux-mêmes qui ont milité âprement pour l'obtention de leurs droits.
La longue lutte de feu Nour El Houda Gharbi
Une pensée émue pour feu Nour El Houda Gharbi (décédée le 25 décembre 2006) qui, grâce à sa pugnacité, son obstination et sa force de persuasion a pu convaincre les pouvoirs publics à promulguer la loi de 1981.
Atteinte à 19 ans d'une myopathie, elle s'est vue devenir handicapée moteur.
Cela ne l'a pas empêchée d'obtenir en 1969 son bac, puis en 1973 sa maîtrise en droit (elle obtient en 1977 un DES en sciences criminelles) et de devenir ainsi avocate en 1979.
Entre-temps, elle postule au poste de magistrat par le biais d'un concours sur titres mais se voit refuser ledit poste à cause de son handicap en vertu du paragraphe 5 de l'article 18 de la loi n° 68-12 du 13 juin 1968 qui stipulait que «nul ne peut être nommé à un emploi de fonctionnaire d'Etat ou d'une collectivité publique (…) s'il ne remplit pas les conditions d'aptitude physique exigées pour l'exercice de la fonction et s'il n'est reconnu soit indemne de toutes affections poliomyélitiques, cancéreuses, tuberculeuses ou mentales, soit définitivement guéri». Mais Nour El Houda n'a pas baissé les bras et a continué à dénoncer cette loi et les pratiques qui en découlaient.
Militante au sein de l'Agim, elle mènera un vrai combat, en mobilisant diverses instances afin d'obtenir gain de cause. Le 22 août 1980 on l'informait qu'elle pouvait participer au concours de magistrature prévu pour le 8 septembre. Pourtant, elle ne reçut aucune convocation, «la magistrature ne veut pas être ridiculisée» lui répondit-on.
Mobilisation d'autres instances et d'autres ministères et ce en plus de l'opinion publique à travers journaux et magazines. L'affaire avait été même ralayée par Jeune Afrique (du 22 octobre 1980).
Lotfi Maoudoud lui aussi handicapé moteur avait saisi l'opinion publique en réalisant un court métrage sur son quotidien. Maoudoud était à l'époque obligé de payer un droit à la Sncft pour le transport de sa chaise roulante, un scandale porté au grand écran.
Bref, une mobilisation tous azimuts qui a fini par convaincre les pouvoirs publics à revoir leurs textes et leur politique en la matière. Nour El Houda devint ainsi, dès 1981, haut fonctionnaire au ministère de la Justice.
Aujourd'hui, hélas, les handicapés continuent de souffrir sur de nombreux fronts. Rien que pour leurs déplacements en ville, la situation n'est guère reluisante. Station du métro, gare de train, édifice recevant le public, tout est fait pour leur barrer la route. Côté boulot et intégration n'en parlons pas. Ou plutôt nous en reparlerons.


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