Saïed hisse le drapeau tunisien au son de l'hymne national à la piscine Olympique de Rades pour laver l'affront causé au symbole de la Patrie : Le drapeau national flottera toujours plus haut    Pont de Bizerte : les Chinois ont l'oeil sur tout, même le fer et le ciment livrés par les Tunisiens    11 mai : Journée mondiale des espèces menacées    Saïed ordonne des mesures pénales et administratives    Accélération des travaux de doublement de la route entre Djerba et Zarzis    Il y a 120 ans : La naissance de Salvador Dali, maître du surréalisme    Nouvelle secousse sismique à l'ouest d'Alger    «Shitana Trail», à Nefza : Plus qu'un événement, une dynamique de promotion    ESS : 99 ans de gloires et de valeurs    CA : Limogeage du staff technique et nouvelle direction en vue    La FTF enregistre un déficit de 5 milliard    Les mesures se succèdent après l'incident du drapeau : La FTN dissoute    ARP-Bureau de l'Assemblée : Une initiative législative pour améliorer la politique d'immigration    Bilan des réserves d'eau : Des chiffres à retenir    Vague de chaleur record en Tunisie, jusqu'à 45 degrés attendus !    Une violente tempête solaire frappe la Terre    Bob Marley : 43e anniversaire de la disparition de l'icône du reggae    Sonia Dahmani : je n'ai pas fui, je n'ai commis aucun crime !    Energies renouvelables : La croissance économique en hausse à partir de 2030    Ce pays arabe se joint à la plainte de l'Afrique du Sud contre Israël    Les abeilles de G-a-z-a s'inscrivent dans la résistance et mettent à mal les soldats de Tsahal !    Travail du jonc, de l'alfa, du palmier... : La vannerie et la sparterie font de la résistance    Pourquoi | Prolifération des mendiants    Une tempête solaire d'une rare violence bombarde la terre depuis hier : Risques sur les télécoms et autres réseaux    Mahdia : Elle blesse gravement ses petits de 3 et 5 ans, sous les yeux du "concubin", la Justice frappe    Ces producteurs de boissons payent cher leurs dérives : Une amende de 20 MD    La liberté de la presse au regard des femmes journalistes : Ces victimes du métier, témoins de l'histoire    Rencontre avec Jadd Hilal, auteur de «Le caprice de vivre» : «Quand on parle, on rate de faire ressentir»    «Du ciel» de Wael Marghni, ce soir au théâtre de l'opéra de Tunis : Au-delà des limites de la gravité    Kairouan – Le Musée des arts islamiques de raqqâda : Peu connu du grand public    Mémoires de générations: Une exposition exceptionnelle de la collection permanente (Album photos)    Ligue 1 – 7e journée Play-off – USM-CA (4-0) : L'USM enfile le Bleu de chauffe    Météo : Températures en légère hausse    Changement climatique et émergence des maladies infectieuses : une menace croissante    Israël sous le feu des critiques : Utilisation problématique des armes américaines selon Washington    Tunisie – IMAGES : Saïed à la piscine olympique de Rades pour rendre les honneurs au drapeau national    Tunisie : Voltalia remporte un projet solaire de 130 MW    ONU : vote massif en faveur de l'adhésion de la Palestine    En pleurs, Kaïs Saïed salue le drapeau à la piscine olympique de Radès    Nabil Ammar en visite officielle en Irak    Sinda Belhassen à la Galerie Kalysté - Tisser la Terre: une exploration de la flore tunisienne à travers le tissage    Jaouhar Ben Mbarek s'évanouit en pleine audience    Sonia Dahmani est convoquée pour ses déclarations sur Carthage +    Les parents des élèves de 1ère année invités à inscrire leurs enfants en ligne (vidéo)    Le film soudanais 'Goodbye Julia ' projeté dans les salles de cinéma de Tunisie (Synopsis & B.A.)    Sotumag propose un dividende de 0,52 dinar par action pour l'exercice 2023    Rencontre stratégique entre Kamel Fekih et le Syndicat national des journalistes    Rania Toukabri nominée pour le prix Women's Space    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La Libye, l'Espagne et nous
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 06 - 2011


Par Kamel ESSOUSSI
La Libye s'empêtre dans une guerre civile destructrice avec son dictateur décidément indétrônable. La Tunisie balbutie en esquissant ses premiers pas vers la démocratie et la reconstruction après avoir chassé son dictateur fuyard. L'Espagne pour sa part qui a fait sa révolution depuis belle lurette se remet en question et entame une révolte à la tunisienne revendiquant un futur meilleur dont elle ignore les contours.
Mais c'est la Tunisie qui est en fait au centre et à l‘origine de tout ce remue-ménage, de par l'onde de choc, la déferlante, le tsunami planétaire de sa révolution. Les historiens diront plus tard comment cette révolution a pu à la fois susciter chez nos voisins en Libye ce besoin de démocratie et provoquer simultanément chez nos amis espagnols bien assis confortablement dans leur démocratie, un autre besoin celui de changer de société. Dieu sait ce qu'elle suggérera encore à d'autres peuples dans les jours et les mois qui viennent. Jusqu'à ce que ces répliques se calment, on laissera les philosophes pérorer, les économistes imaginer et les politologues théoriser. L'objet du sujet c'est le futur proche de cette désormais célébrissime Tunisie par qui tout est arrivé.
La Tunisie peut-elle avancer comme elle en a envie à grands pas vers la reconstruction quand elle traîne le voisin Libye comme un boulet de canon qui fait des siennes en bombardant nos frontières, nous exporte ses milices, ses refugiés, nous pose des colles diplomatiques entre rupture des relations de bon voisinage, nous impose une mobilisation de tout notre appareil sécuritaire, armée et forces de l'ordre réunies, nous prive de la manne du tourisme, nous envahit notre sud en le paupérisant ? Imaginons un seul instant que le «kadhafou» s'en aille et décide d'abandonner la partie, toute la reconstruction du processus politique, économique, social et culturel prendrait un bon coup d'accélérateur chez nous. On en est tous convaincus. Quel soulagement pour Ras Jedir avec ses malheurs, ses incendies, sa misère et sa détresse. Au diable Dhiba bombardée, Dhiba martyrisée, mais Dhiba désormais en paix. Finies les embarcations de misère et les «harqa» périlleuses et fatales des jeunes vers Lampedusa qui enflamment réellement les cœurs de nos mères. Il suffira de traverser à pied pour se retrouver dans un pays plus riche et plus prometteur. Quelle manne providentielle justement pour résorber notre mal national, le «chômage». ! Le voisin anéanti sur tous les plans, aura besoin de tant de compétences qu'on se demande s'il en restera suffisamment au pays pour nos propres besoins. Quelle bouffée d'air frais pour nos exportations et en conséquence nos hommes d'affaires dont les machines et les usines retourneront à carburer à pleins gaz pour réapprovisionner un marché rouvert de plusieurs milliers d'âmes qui manquent désormais de tout.
Ah si Kadhafi s'en allait. La Tunisie, qui s'est débarrassée de la chape de plomb qui l'asphyxiait sous Ben Ali de la plus belle des manières avec une auto médication qu'elle s'est concoctée toute seule, se débarrasserait du coup de la verrue purulente qui l'enfièvre en ce moment et affaiblit son corps fragile encore. Le groupe des grands — le G8 — qui se penche depuis le 14 janvier au chevet de ce patient intrigant à la maladie révolutionnaire contagieuse, a déjà diagnostiqué tout le corps. Il est convaincu qu'il va falloir mettre les bouchées doubles pour pacifier la Libye s'il veut faire grandir cette étrangeté «Tunisie» et la pouponner pour la présenter en exemple au monde arabe. C'est en adjuvant qu'il utilise ainsi la recette Libye. Le remède miracle qu'il a prescrit récemment à Deauville pour le cas, c'est les centaines de milliards de dollars pour lui assurer un futur plus sûr.
C'est là justement où on en arrive à l'Espagne. Une Espagne pacifiée, démocratisée, opulente, remorquée et attelée à la locomotive Europe grâce au remède miracle de ces grands – le robinet des milliards de dollars— mais une Espagne qui rechute dans la contestation sociale et qui donne des signes cliniques de fièvre évidente d'un mal compliqué dont on commence à peine à étudier les causes et les effets: l'endettement démesuré chronique, la globalisation outrancière évolutive et la «chômagite juvénile inflammatoire paupérisante». Tiens tiens ! Et nous Tunisiens qui pensions qu'il suffit de se débarrasser de la dictature, de démocratiser et de recevoir un chèque en blanc pour guérir de notre misère, voilà que la prescription ne semble pas être la bonne. D'aucuns diront que nous n'avons le choix que d'ingurgiter ces ingrédients et c'est la tendance générale en ce moment. C'est déjà pas mal si on arrive à ce niveau de développement ; les dommages collatéraux, on n'en a cure, on s'en chargera quand ça nous arrivera, et on en est encore loin. Mais d'autres pourraient arguer de cette rechute des Occidentaux en Espagne, comme en Grèce ou en Islande ou aujourd'hui même en France du reste, pour vous dire que l'Etat doit absolument bannir cette notion de bonheur individuel dans une recherche d'un nirvana collectif concrétisé par un communisme seul à même de pouvoir assurer le bien sur terre. D'autres, et ils sont nombreux en ce moment, prosélytistes pseudo politiciens, vous affirment que la vie sur terre est par essence éphémère, dérisoire et ne mérite d'être vécue que pour un investissement dans l'au-delà qui ne coûte pas cher. Il suffit de faire ses cinq devoirs prônés par Dieu et de réglementer sa vie d'ici-bas dans le tempo de la charia pour arriver à la béatitude totale. Mais c'est après la mort et au Paradis que ça se réalisera.
Oui mais en attendant, une chose est sûre. Entre une Libye qui nous enquiquine, freine notre élan vers la reconstruction et nous fait miroiter en même temps des lendemains meilleurs dès le départ de son dictateur, et une Espagne développée, démocratisée et qu'on croyait guérie mais sujette à des convulsions dues aux contre-indications des médicaments que les grands lui ont fait ingurgiter et qui nous inquiètent, le cœur de la Tunisie balance. La voie à suivre n'est pas toute tracée. Il va falloir attendre les élections de la Constituante, l'élaboration de la Constitution et sa mise en vigueur. Rendez-vous donc dans quelques années pour voir tout ça. Mais fions-nous au sens de l'agitateur provocateur et faiseur de l'histoire de l'Humanité, ce Tunisien. Il saura probablement inventer un système bien à lui qui sera à coup sûr le modèle à suivre pour le cas libyen et celui qui permettra de gommer les effets indésirables de l'endettement du cas espagnol.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.