Les combats se poursuivent toujours de l'autre côté de la frontière. Les explosions sont entendues par intermittence et la fumée est visible derrière la montagne. Les tirs n'ont jamais cessé. Et cela ne va pas s'améliorer de sitôt. Au contraire, quelques indices prouvent même que le pire n'est pas à écarter, sinon comment expliquer le port de masques à gaz par les milices de Gueddafi que nous recevons tous les jours à l'hôpital. Quant aux mercenaires, ils combattent effectivement avec les pro-Gueddefi. Et plus ils en meurent, plus nombreux «ils seront engagés», nous confie Dr Mhiri qui vient d'arriver de l'hôpital de Nalout, pour un congé de 2 jours qu'il passera avec sa famille à Zarzis. Au poste frontalier Wazen-Dhehiba, c'est l'encombrement. Les agents douaniers, les forces de sécurité et l'Armée veillent au grain. Les formalités administratives exigées depuis les incidents survenus dans le gouvernorat de Siliana rendent le trafic routier très lent. Un dinar de taxe à l'exportation par tête de bétail et vaccination obligatoire de l'animal sur place. Pour les personnes, le passeport est bien sûr indispensable. Et, à présent nous avons appris qu'il y a une cinquantaine de ressortissants bloqués à la frontière, à cause de cela. Le nombre des réfugiés dans le gouvernorat de Tataouine atteint maintenant les 42.000 répartis dans les différentes délégations de la région. Un nombre impressionnant qui a obligé les autorités régionales à envoyer un SOS aux bienfaiteurs de l'humanité et aux bénévoles pour qu'ils viennent en aide à ces réfugiés. «L'aide fournie jusqu'à présent ne suffit pas et celle des organisations humanitaires mondiales et en deçà des espérances», nous dit M. Ali Mourou, maire de Tataouine. Le haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés s'est déplacé, aujourd'hui,sur les lieux. Espérons qu'il fera le nécessaire.