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« Compétence et transparence dans les recrutements »
Interview - M.Saïd Aïdi, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle à «La Presse» :
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 06 - 2011

Le gouvernement annonce 700.000 demandeurs d'emploi en juillet, comment expliquez-vous cette hausse remarquable du nombre de chômeurs ? Pensez-vous que dans ce contexte de ralentissement économique, le gouvernement saura tenir ses promesses en termes de création d'emplois ?
Avant le 14 janvier, le nombre de demandeurs d'emploi se situait entre 500.000 et 520.000. Depuis, on a enregistré un accroissement considérable de ce chiffre vu le ralentissement économique et les effets de la révolution qui ont généré un ralentissement du rythme de création d'emplois par rapport aux années précédentes, la perte de certains emplois inhérente au recul de l'activité de certains secteurs tels le tourisme et à l'endommagement de certains outils de production. La situation en Libye est un autre facteur conjoncturel qui a causé l'augmentation du nombre de personnes sans emploi.
Aujourd'hui, le nombre de demandeurs d'emploi est de l'ordre de 620.000 et on s'attend à un pic entre juillet et août, période où on enregistrera environ 700.000 demandeurs d'emploi.
S'agissant des promesses faites par le gouvernement en matière de création d'emplois et qui consistent à créer 40.000 nouveaux emplois dont 20.000 dans la Fonction publique et 20.000 dans le secteur privé et les entreprises publiques, ce ne sont pas des promesses folles. D'ailleurs les concours de recrutement dans la Fonction publique sont en cours et la majeure partie de ces recrutements sera opérée avant la fin du mois de juillet.
Pour ce qui est des 20.000 recrutements dans le secteur privé, je pense que c'est une estimation réaliste et prudente et je dirais même qu'on va dépasser ce chiffre.
Quand vous dites secteur privé, vous parlez aussi des banques. Le ministère a-t-il un droit de regard sur les recrutements au sein de ces institutions, d'autant plus qu'elles continuent à recruter en silence?
On n'intervient pas dans les recrutements du secteur privé, nous sommes là pour analyser et animer le marché de l'emploi à travers des mesures d'incitation qui créent une dynamique permettant à l'offre de rencontrer la demande. Chaque entreprise, du moment qu'elle respecte la loi, a la liberté de procéder à ses recrutements comme elle l'entend.
Comment contrôlez-vous la transparence au niveau de ces recrutements ?
Je vais citer le cas d'une banque de la place qui vient de recruter 120 personnes et qui a eu recours à notre base de données pour sélectionner ses candidats. Les critères de sélection observés sont objectifs et le recrutement s'est fait de façon équitable et transparente.
Comment un jeune demandeur d'emploi peut-il être informé quant aux offres de recrutement prévus par ces institutions ?
Ces institutions passent généralement par les bureaux de l'emploi où insèrent des annonces dans les journaux. De notre côté, on veille à ce que les critères de recrutement ne soient pas prohibés par la loi et qu'ils ne soient pas discriminatoires, ensuite chaque entreprise aura ses propres critères de recrutement liés, notamment, à la formation et aux compétences du candidat.
Donc en tant que ministère vous ne pouvez pas proposer d'autres méthodes de recrutement qui soient plus équitable et plus transparentes ?
Non ce n'est pas notre vocation et je pense qu'imposer des méthodes de recrutement serait contre-productif. Par ailleurs et en vue d'assurer une information optimale sur les offres du marché de l'emploi, nous travaillons sur la création d'un portail de l'emploi qui mettra en relation demandeurs d'emploi et employeurs.
Ce sera un portail comme celui qui a été créé pour les concours de la Fonction publique ? Ce dernier est, en effet, fortement critiqué par les utilisateurs qui se plaignent notamment de la difficulté d'accès au portail, l'emploi impératif de la langue arabe pour s'inscrire et la gestion purement informatique des données ?
Ce sont des problèmes techniques qu'on est en train de traiter et auxquels on a préféré faire face plutôt que de retarder la mise en ligne du portail et retarder par conséquent les recrutements. S'agissant du traitement de l'information, on a veillé à écouter une grande partie des demandeurs d'emploi, notamment dans les régions intérieures qui ont longtemps souffert de l'exclusion et c'est à la lumière de ces consultations qu'on a défini les critères de recrutement pour ces concours. Ces critères intègrent l'année d'obtention du diplôme, l'âge du candidat, la situation sociale et familale du candidat et la compétence.
Cela étant, en temps normal je n'adhère pas à cette méthode de recrutement le seul critère qui serait de mise est celui de la compétence. Maintenant, nous gérons une situation spéciale et nous sommes tenus de répondre à un problème conjoncturel qui nous impose de donner leur chance aux candidats qui ont été exclus du marché de l'emploi durant les années passées.
A l'avenir, on mettra en place des procédures qui garantiront l'équité au niveau des recrutements de la Fonction publique et qui seront principalement basées sur le critère de la compétence.
Pensez- vous que les emplois créés dans ce contexte seront durables ?
Bien entendu ce sont des emplois qu'on compte inscrire dans la durée et on prévoit, à cet effet, des formations complémentaires qui seront offertes aux personnes recrutées
En outre, les concours de la Fonction publique sont ouverts. On est à environ 4.000 postes ouverts.
On reproche parfois au ministère de faire dans le social et de traiter la question de l'emploi de façon administrative plutôt qu'économique
Nos actions ne s'inscrivent nullement dans cette logique et les concours qu'on a ouverts prennent en compte comme l'un des critères, celui de la spécialité.
Qu'en est-il du programme Amal que certains ont confondu avec l'allocation de chômage ?
Il s'agit d'un programme de recherche active d'emploi et d'un contrat qui implique des obligations et des droits. On veillera, à ce niveau, à établir un partenariat public-privé qui permettra de créer de nouvelles perspectives d'emploi. Les formations identifiées dans ce cadre concernent les domaines de l'informatique, des énergies renouvelables, de la santé, de l'agroalimentaire, de la logistique, du tourisme durable et de l'artisanat. Il y aura également des formations dans les compétences communes tels le management et la communication. Ces filières pourraient être élargies selon les besoins et les opportunités d'emploi qui se rattachent à certains secteurs. L'idée consiste à occuper les demandeurs d'emploi à augmenter leurs chances pour intégrer le milieu professionnel.
Par ailleurs, le gouvernement de transition travaille sur un programme de relance économique. Ce programme a été présenté à l'occasion du G8 et devrait s'accompagner par un ensemble d'actions notamment la valorisation du capital humain, le développement des infrastructures pour une meilleure intégration des régions défavorisées dans le passé, la réforme des institutions, l'intégration régionale dans l'espace Euromed et la consécration de la bonne gouvernance. Ce programme sera remis au gouvernement qui sera en place après les élections.
Les disparités régionales sont parfois plus flagrantes à l'intérieur des régions elles-mêmes, fait qui appelle à la création, plus équitable, de ressources dans les localités. Avez-vous identifié des actions dans ce sens ?
En effet, le gouvernement de transition a consacré une enveloppe de 250 millions de dinars au développement régional, les régions intérieures bénéficient de 80% de ce financement et les autres régions de 20% seulement. On réfléchit, en outre, à une redistribution plus équilibrée des projets dans les régions défavorisées. Si certains dans ces régions sont mécontents c'est parce qu'ils sont impatients et qu'ils ont vécu des périodes difficiles. D'autres sont manipulés et ils doivent comprendre que pour avoir une bonne situation économique demain, il faut faire confiance au gouvernement et savoir que ce dernier travaille pour transmettre au nouveau gouvernement une situation saine.
Avez-vous des actions spécifiques pour le développement et la revalorisation de la formation professionnelle ?
J'ai la conviction que l'une des clefs pour sortir de cette situation et pour relancer l'emploi est la valorisation de la formation professionnelle. Plusieurs actions sont, actuellement, en cours avec plusieurs pays partenaire européens et autres. Nous comptons, aussi sur nos propres moyens pour que la formation professionnelle améliore ses services et élargisse ses spécialités. C'est un vaste chantier qui demande beaucoup d'investissements et une meilleure intégration économique, notamment dans le tissu économique régional. On travaille également sur l'amélioration de la formation par alternance. Je pense, enfin, qu'il faut travailler sur la filière complète de la formation afin d'orienter le jeune vers les spécialités où il a le plus de chances de réussite par rapport à ses compétences et par rapport à la demande économique. D'ailleurs, le ministère travaille en étroite collaboration avec le ministère de l'enseignement supérieur pour y arriver.


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