«Le G8 est un cadre informel de discussion, de débat et d'orientation des stratégies globales, où les chefs d'Etat se réunissent pour échanger les points de vue et non pas un cadre de prise des décisions», a affirmé Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque centrale (BCT), lors du point de presse tenu hier au siège de la BCT. A l'issue de cette rencontre avec les représentants des médias, le gouverneur a mis l'accent sur deux volets, à savoir les déclarations du G8 et le Fonds Citoyen 111. Sur le premier volet, la Tunisie a été invité au G8 de Deauville (France) pour discuter de la situation actuelle dans le monde arabe et pour faire une déclaration de soutien. Dans ce contexte, les huit pays les plus puissants économiquement du monde ont promis de fournir une aide à long terme à tous ceux qui suivraient l'exemple de l'Egypte et de la Tunisie. Sur la période 2011-2013, ces pays comptent consacrer au moins 20 milliards de dollars au développement de la Tunisie et de l'Egypte. C'est un programme d'aide économique qui permettra la consolidation de ces nouvelles démocraties. «Pour sa part, le président Nicolas Sarkozy, qui assure la présidence française du G8, a annoncé un package global de 40 milliards de dollars pour la région, dont 10 milliards en provenance des pays du Golfe. Les banques multilatérales de développement devraient contribuer à cette enveloppe avec plus de 20 milliards de dollars, dont 3,5 milliards d'euros provenant de la Banque européenne d'investissement (BEI), au profit de l'Egypte et de la Tunisie pour 2011-2013. Par ailleurs, les pays du G8 devraient mobiliser une aide bilatérale importante afin d'accroître cet effort», a indiqué M. Nabli, ajoutant que le but fondamental est de soutenir le processus politique démocratique et de favoriser les réformes en matière de gouvernance et un cadre économique propice à une croissance durable. «Ces déclarations de soutien bilatéral ne sont actuellement que des promesses, mais les efforts vont être multipliés pour mobiliser ces ressources financières d'ici le mois de juillet 2011», poursuit-il en soulignant qu'il est évident que ce ne sont pas seulement des dons mais ce sont des financements de dettes. Un déficit de 3,5 milliards Tous ces efforts doivent être concrétisés dans un cadre macroéconomique pour préserver l'équilibre économique des deux pays, créer plus de postes d'emploi et appuyer sur le développement régional... De son côté, la BCT, en collaboration avec ses partenaires, est en train d'éclaircir la situation pour préciser les besoins de soutien de la Tunisie. Elle a essayé d'étudier, à court terme,les cas les plus urgent, et le reste est en phase de discussion. En réponse à la question de payement des dettes, M. Nabli a déclaré son obligation face au fonctionnement de l'économie tunisienne. Pour ce faire, le payement des dettes est, quant à lui, très important. A signaler que le déficit courant de la balance est estimé à 3,5 milliards de dinars au cours de cette année. Parallèlement, les IDE ont atteint une baisse remarquable. «Pour ces raisons-là, le payement des dettes peut réduire le financement total de ce déficit». Fonds 111 : bien en deçà des attentes Concernant le «Fonds Citoyen 111», créé en février dernier, suite à une demande de citoyens résidant en Tunisie ou à l'étranger, et ce, afin de collecter des dons destinés à la réalisation du développement dans les régions, il a mobilisé jusqu'à présent 400 mille dinars, a martelé le gouverneur en disant que ce montant reste relativement modeste. Et pour l'augmenter, une campagne de sensibilisation et de communication sera lancée bientôt. Afin de rassurer l'opinion publique sur la gestion de ce fonds, la BCT indique qu'il s'agit d'une structure juridiquement indépendante dotée de la personnalité morale. Ainsi, le fonds n'appartient à aucune des catégories d'institutions existantes et sera géré par un comité de gestion regroupant notamment des membres représentatifs de la société civile. Les membres de son conseil d'administration ont été réuni hier Les comptes du "Fonds Citoyen 111" seront soumis à un audit externe par deux commissaires aux comptes, tout en assurant, d'une manière continue, la communication au public, sur un site web, de ses rapports d'activités ainsi que des rapports des commissaires aux comptes.