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« Dignité, démocratie et développement en Tunisie » : nouvel acteur civil d'appui au développement local Par Mahmoud ABD* La diaspora tunisienne à Bruxelles au service de la patrie
La Tunisie post-révolution «dignité et liberté» est appelée à changer profondément ! La dynamique révolutionnaire enclenchée un certain 14 janvier 2011 se doit d'instituer une rupture, franche et irrévocable, avec un bilan historique de l'œuvre nationale de développement nettement en deçà des attentes des générations révolues, actuelles et en devenir. Désormais, la Tunisie accède à une étape chargée de défis multiples : politiques, sociaux, économiques, culturels et civils. Les ambitions et attentes, également, sont et doivent être à la mesure des défis. La mise en œuvre d'un processus civil de restitution au citoyen tunisien de son statut d'acteur de son destin politique et social en est une. Notamment dans les régions marginalisées de la République. Pour cela, une mission s'impose : renforcer la capacité de la société civile tunisienne à soutenir les attentes du peuple lors de sa révolution : justice sociale et développement équitable et inclusif. Pour un développement citoyen Des Tunisiens issus de milieux divers (syndicalistes, universitaires, médecins, avocats, professionnels, enseignants…) ont bien saisi le besoin urgent de contribution civile active au processus de rupture visant à instaurer les jalons d'une société équitable et prospère dans leur pays. Ils viennent de répondre à une initiative civile lancée par des compatriotes de la diaspora en Belgique : constitution d'une ONG de développement, de droit belge, Association de sauvegarde des acquis de la révolution du peuple tunisien «dignité, démocratie et développement en Tunisie», désormais «DDD». Sa vocation socioéconomique et solidaire envers les populations des régions tunisiennes souffrant d'un chômage chronique a été hautement proclamée dans sa «charte» débattue et déclarée lors du congrès constitutif tenu à Bruxelles (19 mars 2011) en présence de plus d'une trentaine de membres fondateurs venus de Tunisie, de Hollande, du Canada et de France et autres invités belges. Vers une rupture civile démocratique dans les régions L'engagement de «DDD» en Tunisie se trouve pleinement motivé par un constat largement partagé et inspiré par une lecture critique du bilan historique de l'œuvre de développement socioéconomique : un pouvoir décisionnel politique et économique — trop — centralisé ayant engendré un déficit chronique de «bonne gouvernance» des affaires publiques nationales et locales ! C'est bien la lacune fondamentale ayant caractérisé le dispositif et le management des politiques publiques tunisiennes. Le déficit incriminé est encore plus visible et perceptible au palier régional et local où l'autorité publique, imposée, agit sans qu'elle soit redevable de ses décisions, actes et résultats. Dans les régions tunisiennes, les pratiques, despotiques et clientélistes, de management des ressources (économiques, humaines, civiles…) l'ont tout le temps emporté sur le comportement démocratique reposant sur la concertation et la participation effective de l'ensemble des acteurs institutionnels tant étatiques que civils, représentatifs de la mosaïque socioprofessionnelle locale. Aussi, l'exclusion, tant subtile qu'explicite, des forces vives civiles et politiques de la sphère consultative, délibérative et décisionnelle a toujours été une autre pratique «institutionnalisée» de «maîtrise» de la situation politique et sociale locale ! Il en découle un développement économique exclusif ayant peu bénéficié à l'ensemble des citoyens, des communautés rurales et, donc, aux régions tunisiennes. Le processus de rupture engendrée par la révolution exige d'engager une œuvre civile qui soit favorable à un développement inclusif, économiquement et socialement. D'où la mission dont se propose d'accomplir «DDD» en Tunisie : soutien aux forces vives civiles locales dans leurs démarches de promotion d'un entrepreneuriat social et économique générateur d'emplois pour les jeunes chômeurs, notamment les diplômés de l'université souffrant d'un chômage chronique. L'initiative productive et son corollaire, l'emploi, demeurent la condition d'une véritable participation citoyenne à toute œuvre de développement local. Elles correspondent de ce fait à la condition de dignité du jeune chômeur tunisien. La démarche de soutien à l'éclosion de l'entrepreneuriat social et économique local reposerait sur des principes inspirés de bonnes pratiques d'action régionale mises en œuvre en Tunisie et ailleurs dans le monde, l'UE notamment : • Participation effective et démocratique des acteurs locaux, sociaux, économiques et civils, ainsi que des catégories sociales ciblées par l'action, • Durabilité des impacts escomptés (emplois…) des projets productifs et autres actions socioculturelles à entreprendre, • Appui au travail autonome (métiers, services de proximité…), • Capitaliser le potentiel productif local en misant sur les niches prometteuses pour l'entrepreneuriat, notamment dans les régions prioritaires, • Financement partagé des projets à retenir en associant les sources de la coopération internationale décentralisée (régions et villes de l'UE, ONG nationales et internationales...), • Pilotage civil concerté et accompagnement partenarial des interventions «DDD» dans les régions tunisiennes, • Capitaliser les bonnes pratiques d'autonomisation et d'insertion de porteurs de projets dans le circuit productif local en milieu rural et péri-urbain, • Capitaliser les travaux d'études territoriales et thématiques réalisés en vue d'identifier des opportunités et des créneaux d'affaires dans les régions à entreprendre par les jeunes diplômés. Outre un bureau à ouvrir à Tunis, pour coordonner son action, les promoteurs de «DDD», connus pour leur engagement civil — Dr Ben Chibani M. et Dr Ben Soltana A. — prévoient la mise en place d'un site web dont le contenu est en cours d'élaboration afin de conférer une visibilité conséquente à sa mission citoyenne. M.A. *(Economiste de développement, membre cofondateur de DDD)