• Candidats, familles et autorité de tutelle vont continuer jusqu'au 26 juin, date de la proclamation des résultats, à vivre sur un feu ardent. Place à la longue attente des résultats mais aussi à une autre «épreuve», l'orientation universitaire qui ne fait pas toujours des satisfaits. Comme les 125.000 candidats ayant fréquenté les centres d'examen, soit moins de 12.000 candidats que l'année dernière, parents et autorités à tous les niveaux avaient des appréhensions car les circonstances n'étaient pas tout à fait ordinaires. Une atmosphère dramatique a plané sur le Bac 2011, heureusement sans suite grâce à la solidarité construite autour d'une institution bien ancrée qu'est l'éducation en Tunisie. Il faut souligner le fait que le baccalauréat a dépassé cette année l'importance que lui accordent habituellement les Tunisiens pour devenir une «affaire d'Etat». Cette session 2011 politiquement cruciale, le gouvernement intérimaire en a fait un gros pari, rien que pour réduire à néant les éventuels risques contre ce rendez-vous exceptionnel. Un rendez-vous exaltant en cette période de transition. Car au lendemain du 14 janvier, des voix parlaient déjà d'une année blanche. Aujourd'hui, on peut dire que la partie est gagnée, en dépit de certaines erreurs dans l'énoncé de certaines épreuves comme en maths section informatique ou en langue italienne (option). Mais le bilan est en gros positif vu les circonstances de cette session 2011. «facilités de notes» C'est justement lors de la phase cruciale de reprise après la suspension prolongée des cours que l'année scolaire et le Bac ont été sauvés. Ensuite, il fallait adopter des mesures à l'approche du jour J et mobiliser le maximum de moyens pour protéger une session particulièrement importante. Cette mobilisation est toujours d'actualité. Outre l'entrée en scène des professeurs correcteurs, les forces de l'ordre et l'armée restent sur le qui-vive car il faut bien terminer le travail jusqu'à la proclamation des résultats. Avant de commencer un autre un peu plus tard, à savoir la logistique des élections de l'assemblée constituante. Une autre paire de manches ! Que reste-t-il de cette session 2011 du Bac ? Des impressions mitigées car outre les circonstances exceptionnelles dont on a parfois exagéré la portée, nous ne pouvons passer sous silence la mentalité d'assisté tout à fait contraire aux valeurs même du concours, de la compétition et de l'affirmation des capacités propres du candidat au diplôme. L'autre jour, lors d'un reportage TV dans un centre d'examen, des candidats n'ont pas hésité à demander des «facilités de notes». Une telle attitude est inadmissible car elle nous renvoie à une période récente au cours de laquelle l'enseignement était réduit à "l'interventionnisme" à tout bout de champ, au maquillage des statistiques et à toutes ces manigances qui ont érodé la valeur du diplôme. Que nos amis bacheliers, à qui nous souhaitons par ailleurs beaucoup de réussite, soient convaincus d'une seule chose: chacun doit compter sur ses propres moyens car le diplôme est finalement l'expression de la compétence, le reste n'est qu'enfantillages. Espérons tout de même que le Bac ainsi que les autres diplômes seront exclusivement l'expression de la qualité.