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Ci-gît la dignité
Au 36 rue Botzaris ou l'errance de jeunes squatters tunisiens
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 06 - 2011

Ce sont des jeunes Tunisiens, une vingtaine d'après les informations relayées par certains blogeurs français. Ils ont fui la misère et l'anarchie qui ont succédé aux premiers jours de la révolution, prenant le large dans des embarcations de fortune pour se retrouver de l'autre côté de la Méditerranée, à Lampedusa l'italienne. Grâce à un accord entre la Tunisie et l'Italie passé à Tunis début avril dernier, ils ont réussi, tout comme d'autres milliers de leurs compatriotes, à obtenir une sorte de laissez-passer en Europe d'une durée de six mois, leur permettant de circuler librement dans les pays de la zone Schengen. Pour des raisons multiples, beaucoup ont préféré regagner la France, pays des droits de l'homme. Mal leur en a pris en déchantant dès le premier point de passage à Vintimille. Et l'on connaît la suite, avec en sus ces menaces de la part de certains pays de quitter la zone Schengen.
Ces jeunes Tunisiens se trouvent depuis plusieurs jours confrontés à la précarité, à l'angoisse, au rudoiement et aux tracas. Sans papiers ni ressources. Sans soutien, si ce n'est de la part de quelques bénévoles et blogeurs, sans aides et sans espoir. Squattant un immeuble appartenant à l'ambassade de Tunisie à Paris sis au 36 rue Botzaris, ayant longtemps servi de siège pour le Rassemblent des Tunisiens de France (RTF), " l'amicale contrôlée par l'ancien régime", ils y ont été délogés sans ménagement, se retrouvant dans le parc d'à-côté, complètement fauchés, et à la belle étoile. Et c'est la police qui les recueille en les évacuant tous, plaçant quatorze d'entre eux "en garde à vue pour infraction à la législation sur le séjour des étrangers ", laissant sept autres libres et enfermant un " dernier en cellule de dégrisement".
Entre le discours dont nous gavent des milieux officiels et bien pensants français sur le "printemps arabe" et le rôle pionnier de la révolution tunisienne dans ce souffle de liberté que connaissent plusieurs pays de la région, et leur manière de traiter ce qu'ils appellent le flux migratoire des Tunisiens, alors qu'il s'agit en fait de quelques centaines, il y a un fossé énorme. Le traitement sécuritaire de ces cas de jeunes désespérés qui avaient" entendu parler de liberté et de démocratie, mais que mal leur en a pris en ne trouvant ni l'un ni l'autre ", ne pourrait pas résoudre cet épineux problème.
Cette politique de "gribouille" participe d'une nonchalance à trouver des solutions de rechange pour ces jeunes en proie à la faim et au froid, à leur proposer un centre d'hébergement de substitution et, pourquoi pas, des emplois conformes à leurs qualifications. A défaut une aide substantielle au retour pourrait, selon certaines sources, motiver ces jeunes et les persuader à rentrer chez eux. Pour le moment cette situation ne semble pas émouvoir ni interpeller personne, les autorités françaises s'avérant plus promptes à appliquer strictement la loi sur l'immigration. Du côté de l'ambassade de Tunisie à Paris, encore sans titulaire comme la plupart des représentations diplomatiques tunisiennes à l'étranger, on indique ,d'après les informations relayées par certains sites, qu'elle a fait "des démarches auprès des autorités françaises compétentes au niveau gouvernemental et local, et multiplie les contacts avec le tissu associatif et les acteurs de la société civile pour trouver des solutions durables et dignes". Mais rien de concret jusque-là et l'errance de ces jeunes continue et elle commence à susciter des réactions, surtout auprès des associations et dans certains médias qui ont relayé cette douloureuse histoire. Une mobilisation est en train de se faire pour rendre à ces jeunes leur dignité et "une chaîne de solidarité se constitue sur les réseaux sociaux pour leur venir en aide" et tenter de sensibiliser les autorités compétentes et les politiques au sort des jeunes Tunisiens.
Dans une opinion signée par un collectif de la diaspora tunisienne et publiée sur les colonnes du journal La Presse du 18 courant, les signataires se demandaient : " Qui parmi les ministres, qui se sont déplacés en cortège en France, a pris le temps de faire un tour du côté d'Aubervilliers où ces jeunes Tunisiens s'entassent comme du bétail ?. Espérons que leur message a été bien reçu.


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