Elles ne font plus la une des journaux; on ne parle d'elles que pour évoquer leur illustre passé. Pourtant, elles sont toujours là, égales à elles-mêmes, fières et comme au premier jour sur leur terrain de prédilection: le sport. Elles ont milité en première ligne. Elles ont bravé les complexes de la société ancrant le sport et ses bienfaits dans le tissu social national. Dès 1945, la plus illustre d'entre elles, l'octogénaire Zitouna Sports, avait bravé tous les tabous en créant la première équipe féminine de basket de tout le monde arabo-islamique. Très tôt, elles ont contribué activement à donner une place et à vulgariser tous les sports sans exception aucune. Dès l'indépendance, elles ont aidé à lancer les championnats nationaux, en ventilant à travers toute la République un noyau de joueurs soigneusement formés dans leurs fiefs. La Zitouna, Al Hilal, l'ASPTT, JAB, le CAGaz, Wided Monfleury, la J. d'El Omrane, El Khadra, et les autres sont toujours là; celles qui ont bercé notre adolescence par cette bienveillance salvatrice dont seules les douces génitrices ont le secret. L'amitié, la combativité, l'esprit d'équipe, l'engagement, la tolérance, la loyauté, la persévérance, la droiture, la confiance, la fidélité, la générosité et le don de soi, l'ardeur au travail, la ponctualité, l'équité et l'humilité telles sont les principales matières instruites et appliquées à l'école de ces grandes dames. Plus que jamais attachées aux grands principes de l'olympisme, elles continuent inlassablement de relayer les parents et l'école, abreuvant le corps et donc l'esprit de cette jeunesse, richesse suprême de notre cher pays. Aujourd'hui, malgré la vétusté de leurs demeures, les couleurs emblématiques de leurs fanions conservent toujours la même flamboyance et dégagent cette «douceur» si chère à leurs fondateurs. Certes, les médailles se font de plus en plus rares; professionnalisme oblige; mais qu'importe! Cela ne les inquiète pas outre-mesure; la formation et l'éducation n'ont-elles pas été le choix de la première heure, leurs principales raisons d'être? Parmi les enfants accueillis, elles n'ont jamais su reconnaître les surdoués, tous occupent la même place en leur seins, car, pour elles, l'objectif est ailleurs. Convaincues que cela irait consolider les acquis du pays, elles n'hésiteront pas à prêter, volontiers, main-forte aux moins «nantis» en leur offrant gracieusement le fruit de leur labeur. Patientes et indulgentes, elles ne savent pas se plaindre; cependant comme toutes les mères nostalgiques de leurs enfants, «parfois» absents, elles les rejoingnent souvent par la pensée comme pour mieux les protéger. Anciennes par l'histoire mais jeunes par l'esprit, ces associations, bastions du sport et du civisme, continuent paisiblement leur bonhomme de chemin le cœur haut, relevant les défis et tirant le meilleur à partir du minimum. Donner sera toujours le serment de ces grandes dames qui plient mais ne rompent pas!