M.Mohamed Ennaceur, ministre des Affaires sociales, a souligné la volonté qui anime le gouvernement de transition en vue d'instaurer des relations nouvelles avec la communauté tunisienne à l'étranger. Lors d'un point de presse tenu, jeudi soir, à Gammarth, à l'issue des travaux d'une conférence internationale sur le rôle de la migration dans le développement de la Tunisie post-révolution, le ministre s'est dit préoccupé de la situation précaire dans laquelle se trouve une importante frange de cette catégorie, indiquant que le gouvernement de transition est en concertation permanente avec les pays d'accueil pour trouver une solution radicale à la migration clandestine. Il a dénoncé la tendance à la politisation de la migration à des fins électoralistes au lieu d'en faire un vecteur de coopération entre les Etats. Pour sa part, M. Lukas Gehrke, directeur général du Centre international pour le développement des politiques migratoires (Icmpd), a appelé les Etats européens à la nécessité de traiter la question de la migration et notamment la migration clandestine avec le sérieux requis. A la clôture de la conférence, M. Ennaceur a fait remarquer que la révision de la politique de migration en concertation avec l'élite de la communauté tunisienne à l'étranger et la représentation des membres de cette communauté dans les futures instances démocratiques du pays constituent des facteurs positifs permettant aux Tunisiens à l'étranger de jouir pleinement de leurs droits humains, sociaux et économiques. Après avoir insisté sur l'importance de la participation des Tunisiens à l'étranger aux élections de la Constituante, le ministre a recommandé de créer de nouveaux mécanismes permettant de développer un partenariat fructueux avec les pays d'accueil. La politique de la Tunisie dans ce domaine vise à faire de la communauté tunisienne un pont de coopération décentralisée entre les régions d'origine et celles d'accueil, a-t-il ajouté. Les participants ont recommandé de renforcer le rôle de l'émigration dans l'effort de développement en Tunisie, de développer la migration organisée et de lutter contre la migration clandestine à travers une aide humaine et logistique aux pays du Sud leur permettant de mieux surveiller leurs frontières et maîtriser le mouvement migratoire.