Ils sont là, partout, nulle part. Terrifiants et terriblement… envahissants. Pour ceux qui n'ont plus vingt ans depuis longtemps, Les envahisseurs est le titre d'un feuilleton qui a fait fureur au tout début des années 70. Mais, pour ceux qui en ont vingt, un peu et même beaucoup plus, c'est un feuilleton interminable, d'un ennui mortel. Pire que Dallas, pire que les Feux de l'amour ! Ce feuilleton se déroule sous nos yeux depuis belle lurette avec les mêmes personnages, les mêmes pratiques, les mêmes résultats… Terriblement ennuyeux, terriblement dangereux, terriblement contagieux. Le pire ? C'est qu'à l'heure où nous pestons contre ces personnages, ces pratiques et ces résultats, les envahisseurs préparent leur retour sournoisement, implacablement. Les envahisseurs, ce sont toutes ces personnes qui sévissent dans nos instances sportives depuis presque trois décennies, au point de les gangrener, de les paralyser… Les envahisseurs sont partout, préparent leur permanence et leur retour en tant que têtes de listes ou, tout simplement, en tant que membres dans une liste. Une manière comme une autre de perpétuer le système, en tirer les habituels avantages et de s'y imposer comme les incontournables sans lesquels rien ne peut se faire. Au risque de… C'est valable en politique, c'est valable en sport. Quand on voit les candidats à la Fédération tunisienne de handball, quand on est dans le secret des dieux pour tout ce qui se trame à l'intérieur et autour de la Fédération de football, quand on suit de près le tennis et tous les autres sports, nous avons envie de crier «Au loup!». Cette «honorable société» renvoie aux calendes grecques tout renouvellement de la classe sportive en Tunisie et, surtout, tout espoir de moralisation de notre sport. C'est que ces personnages traînent avec eux tous les scandales sportifs, financiers et éthiques de notre sport lors des trois dernières décennies. Scandales étouffés pour des raisons politiques du temps où l'Etat, le parti et leurs serviteurs faisaient la loi sportive et autre. Décréter des assemblées générales électives des clubs avant le 15 septembre, c'est bien, décréter dans la foulée des A.G. électives des fédérations avant le 15 décembre prochain, c'est encore mieux. Mais à quoi bon le faire si on va se retrouver avec les mêmes personnes, les mêmes pratiques et les mêmes résultats?! A ce propos, le comité de surveillance de ces élections ainsi que le ministère de la Jeunesse et des Sports auront un rôle primordial dans cette phase transitoire aux gros enjeux. Ce sera du cas par cas et ceux dont les mains sont salies par les scandales du passé (sportifs, financiers ou politiques) n'ont plus le droit de remettre les pieds dans notre sport et ses instances. La révolution, c'est une opportunité unique de faire table rase du passé et de rompre avec les personnages et les pratiques du passé. Ceux nouveaux n'ont pas intérêt à flirter ou à composer avec eux. Il y va de leur crédibilité et de leur réussite!