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Quand jeûner devient un vrai plaisir
Un mois saint pour un corps sain
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 08 - 2011

• Reconsidérons Ramadan dans sa totalité et focalisons notre conscience sur les bienfaits du jeûne sur notre corps, sur notre esprit et sur la communauté en général
Certains le considèrent comme un supplice, s'y résignent malgré eux comme s'il s'agissait d'une vraie corvée, d'une fatalité, faisant tout pour le subir le moins possible, en restant endormis toute la journée, par exemple.
D'autres le font tout simplement pour se plier à un devoir religieux primordial et se disent que puisque Dieu l'a décrété c'est qu'il est après tout bénéfique, en pensant par ailleurs aux récompenses attendues.
Très peu en tout cas sont ceux qui, à côté de son caractère obligatoire et sacré, le prennent pour une partie de plaisir. Des masochistes diriez-vous? Certainement pas. Car il suffit de mieux comprendre le jeûne de Ramadan, et Ramadan dans sa totalité pour le déplacer de la catégorie des supplices vers celle des plaisirs.
Mais comment un système de privations tel que le Ramadan peut-il être considéré comme une partie de plaisir ? N'est-ce pas là un paradoxe ?
Dans la tête et dans le cœur
Disons tout d'abord que le jeûne devient un supplice pour ceux qui ne sont pas bien convaincus de ses multiples bienfaits. Car Ramadan c'est avant tout dans la tête et non dans l'estomac, dans le cœur et non dans les intestins. Et la faim, normalement crainte et subie devient banale et totalement marginalisée après avoir été dominée. Entre-temps celle-ci fera son travail de régénération et de désintoxication du corps
Il est un supplice pour ceux qui ne savent pas gérer leur sommeil. Réussir le jeûne c'est avant tout réussir la relation sommeil-veille. Le manque de sommeil est bien plus dur que la faim ou la soif.
C'est aussi une véritable souffrance pour les «esclaves» des drogues dites douces ou licites (tabac, thé, café... ) c'est le manque engendré par l'abstinence pour le tabac, le thé, le café ou l'alcool qui transforme le jeûne en supplice et non les privations alimentaires (faire, ici, la différence entre un amateur de café et un drogué par le café).
Tous ces manques vont engendrer une irritabilité et une paresse exagérées qui seront injustement imputées au jeûne.
Notons enfin que la plupart d'entre nous focalisent leur attention sur l'aspect alimentaire de Ramadan et négligent son caractère global.
Tel que nous le pratiquons en général, Ramadan n'est en effet pas un plaisir. Il est tout au plus un exercice, certes qui nécessite plusieurs sacrifices, mais qui comprend certains plaisirs. Ceux accompagnant la délivrance en premier lieu, surtout durant l'été saison au cours de laquelle le jeûne peut se poursuivre jusqu'à 16 heures d'affilée. Ramadan c'est son ambiance festive et ses veillées animées. Sorte de compensation pour les privations.
Avouons déjà que ces plaisirs sont réels et qu'ils ne sont pas négligeables. Mais disons -le tout de suite ce ne sont pas eux seulement qui vont faire du jeûne un vrai plaisir.
Ramadan, un tout…
Reconsidérons maintenant Ramadan dans sa totalité et focalisons notre conscience sur les bienfaits du jeûne sur notre corps, sur notre esprit et sur notre communauté en général.
Ramadan est une pratique diététique psycho-socio- économico- culturelle et surtout spirituelle. Un exercice très original commençant par un engagement de l'individu envers son créateur, envers lui-même et envers la société. Il est aussi un exercice collectif commençant par un engagement mutuel à travers l'espace et le temps, grâce auquel la communauté fait acte d'allégeance à son identité la plus profonde, à la solidarité, à l'esprit de concorde, à la paix sociale et au-delà de tout cela à la fraternité humaine.
Car ne l'oublions pas faire le Ramadan c'est s'abstenir de boire, de manger, de fumer, d'avoir des rapports sexuels, et de toutes les réflexions et conduites pouvant porter préjudice à soi et à autrui, et ce, dès l'aube jusqu'au coucher du soleil tout au long du neuvième mois du calendrier lunaire musulman. Certains, comme les personnes malades, en voyage et d'une façon générale dont l'état physiologique ne le permet pas en sont dispensées.
Rappelons ensuite que le jeûne doit avant tout être un acte voulu, désiré même. C'est là son secret. Grâce à cette attitude tout le corps va s'adapter aux nouveaux rythmes.
Ces derniers se caractérisent par leur régularité exemplaire mais aussi et surtout par leur correspondance d'abord avec le cycle du soleil , au cours de la journée, et avec le cycle de la lune la nuit.
Notre maître, le regretté Zouhaïr Kallal, père-fondateur de la nutrition moderne en Tunisie, insistait toujours sur la préparation psychologique au jeûne et l'engagement solennel pour l'observer, fonction de la fameuse ni'ya (ferme intention ). "Cela permet à l'ensemble de l'organisme de s'adapter au jeûne et aux différentes sécrétions de suivre le nouveau rythme", expliquait-il.
Le jeûne est donc une révolution (cyclique) pour permettre à notre conscience de reprendre les rênes de notre organisme et de le soustraire tout au long d'un mois lunaire aux diktats de tous les mécanismes involontaires. Il est l'occasion propice pour réapprendre à notre corps la meilleure façon d'obéir à notre cerveau. Il est enfin, et c'est là son immense apport pour l'individu, une vraie opportunité pour l'accès à une spiritualité qui va nous rééquilibrer. Il est une occasion en or pour l'individu, la famille et la société entière pour se refaire une santé physique et mentale.
…et c'est aussi l'avant et l'après-Ramadan
Et réussir l'épreuve c'est réussir à gérer les aspects relatifs aux couples:
• Besoins – satisfaction des besoins (les besoins physiologiques sont relégués au second plan au profit de besoins plus évolués tels que ceux relatifs à l'accomplissement de soi, par exemple)
• Veille — sommeil
• Activité – repos( y compris l'activité sexuelle)
• Attitudes – comportements sociaux
• Activités à caractère festif - méditation.
Pour cela il est nécessaire de bien se préparer à cette épreuve valorisante, de bien la conduire et de bien la terminer. Cela nécessite donc :
• Une préparation physique et mentale avant l'épreuve (mise en condition, concentration, visualisation , élévation du niveau d'aspiration ...)
• Une gestion réussie de l'épreuve elle-même au quotidien et tout au long du mois saint (respect des rythmes, baisse progressive des apports alimentaires, baisse du stress général,...)
• Une bonne rupture de l'épreuve au quotidien, la rupture totale, le jour de l'Aïd et jours suivants.
Ramadan, nous avons hélas tendance à l'oublier, c'est aussi l'avant et l'après-Ramadan. L'avant et l'après-rupture du jeûne quotidien. Toute rupture des rythmes doit se faire en douceur et non brutalement comme c'est le cas dans notre vécu.
C'est là entre autres la pédagogie de Ramadan. Mois saint mais au cours duquel le corps tout comme l'esprit doivent devenir plus sains.
Cure diététique bénéfique, meilleure maîtrise de soi, sens en éveil, lucidité, paix intérieure, application dans le travail, baisse remarquée de l'agressivité, amélioration notable de la libido, sentiment de satisfaction, raffermissement des liens familiaux et sociaux, paix sociale, meilleure répartition des richesses (baisse de la consommation alimentaire, dynamisation d'autres secteurs en rapport avec l'Aïd et augmentation de la solidarité économique), etc. Autant de bienfaits du mois saint, le mois du bonheur et de la réconciliation avec soi-même et avec les autres.
Le jour de l'Aïd, il faut donc rompre le jeûne de l'ensemble du Ramadan avec la même retenue et éviter de se débrider . Un retour à la normale sera caractérisé par un respect des horaires des prises alimentaires, un apport énergétique optimum, et des rations équilibrées. Ramadan a corrigé notre manière de nous alimenter, il s'agit de continuer sur cette lancée et surtout d'éviter les apports caloriques supérieurs aux besoins. Ces derniers ayant été revus à la baisse grâce au Ramadan (s'il est bien conduit)
C'est d'ailleurs pour cela que l'Aïd, cette fête totale, fait en réalité partie intégrante de Ramadan. C'est en fait la cérémonie de remise des prix pour les plus méritants. Ceux qui ont su faire de leur jeûne une vraie partie de plaisir.


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