En attendant l'arrivée, le week-end prochain, des joueurs expatriés, les 21 «Aigles de Carthage» poursuivent depuis mardi le stage de Monastir pour préparer le test du Mali, le 10 août à la cité du Ribat. En fait, les neuf pros d'Europe arriveront sur les lieux du stage selon le calendrier suivant : - Samedi : Houcine Ragued, Wissem Yahia et Ammar Jmal - Dimanche : Issam Jemaâ, Aymen Abdennour et Ahmed Akaïchi - Lundi : Sami Allagui et Anis Boussaïdi - Mardi : Khaled Souissi Tout ce beau monde aura entamé la nouvelle saison lorsqu'il débarquera au pays natal pour rejoindre des groupes de joueurs aux dispositions physiques dissemblables. «J'ai sous la main deux groupes de travail en fonction de la période de repos dont ils auront bénéficié et il faut travailler avec eux selon un dosage bien précis : ceux qui se sont reposés l'été, deux ou trois semaines, et ceux qui n'ont guère bénéficié du fameux repos du guerrier», relève le sélectionneur national, qui avoue une crainte difficile à dissimuler : «Pour ceux qui vivent une saison non-stop, il y aura, par la suite, c'est certain, des retombées négatives. Car ils ne vont pas pouvoir mener en cette intersaison une préparation de base, ce qui constituera, pour eux, un bien lourd handicap. Ils seront ainsi sujet à blessures beaucoup plus que les autres». Au sein même des internationaux issus de la Ligue 1, le patron du team national a pu percevoir certaines disparités dans la faculté de soutenir le travail en cette intersaison (pour ceux qui se sont reposés) et dans l'arrière-sasion (pour les autres). «Parmi les locaux, j'ai avec moi des joueurs prêts physiquement parce qu'ils n'ont pas arrêté de jouer et restent compétitifs à cent pour cent (les sociétaires de l'EST et du CA, engagés dans les compétitions africaines, mais aussi ceux de l'ESS qui ont disputé le 25 juillet la finale de la Coupe de Tunisie), et d'autres qui éprouvent les pires difficultés à suivre le rythme physiquement, il s'agit des Kairouanais Skander Echeikh et Salama Kasdaoui, et des Sfaxiens Fatah Gharbi, Mahmoud Ben Salah, Chadi Hammami et Chaker Bergaoui…», analyse Trabelsi, lequel a dû adapter son programme de travail aux exigences du mois saint de Ramadan : «Nous avons dû inverser le cycle de travail en menant les deux séances quotidiennes une heure avant la rupture du jeûne et vers 23h00». «Tous les joueurs observent le jeûne» L'adaptation paraît d'autant plus importante que «tous les joueurs convoqués issus du championnat de Ligue 1 observent le jeûne, et cet effort du groupe se fait sous des chaleurs accablantes», observe l'ancien capitaine de l'équipe nationale. Le carème consolide ainsi un peu mieux les vertus de sacrifice et de don, et en même temps, celles de l'esprit de groupe et d'altruisme. D'ailleurs, lorsque nous demandons à Sami Trabelsi quel impact peut avoir la défaillance, pour suspension du trio de l'Espérance de Tunis composé de Oussama Darragi, Youssef Msakni et Khaled Korbi,sur la gestion de la sortie décisive, le 3 septembre prochain au Malawi, il insiste sur les valeurs du groupe. Et, en cela, il est fidèle à une ligne de conduite qui lui a valu le titre continental des joueurs locaux (Chan 2011, en février dernier au Soudan) : «Nous avons essayé de construire un groupe homogène dans des schémas de jeu précis. Certes, les trois absents possèdent beaucoup de qualité. Néanmoins, dans mon approche de construction d'une équipe compétitive, je ne m'arrête pas aux noms, mais plutôt à la manière dont ils savent s'intégrer. Et puis, nous serons fort bien armés avec le retour de Zouheir Dhaouadi et de Issam Jemaâ, un élément très précieux grâce à ses buts souvent décisifs. Ce n'est d'ailleurs guère un hasard si le néo-Auxerrois reste le meilleur buteur de tous les temps de l'histoire du Club Tunisie», rappelle-t-il. «Six heures, le temps de récupération» Petit changement au planning du stage qui se poursuivra jusqu'au 10 août et la rencontre Tunisie-Malis: les séances d'entraînement prévues à Jammel ont été délocalisées à Monastir, que ce soit à l'annexe ou sur le central du stade Mustapha Ben Jannet. Voici l'explication de Trabelsi : «A partir de notre site d'hébergement, il nous faut quarante minutes de route pour rejoindre la ville de Jammel. Alors, imaginez un peu la perte de temps de deux fois quarante minutes entre aller et retour. Les séances là-bas étaient prévues à 17h30. Celles du soir, à Monastir, sont programmées à 23h00. Or, on sait qu'entre les deux séances d'un même jour, il faut un minimum de six heures de récupération. De surcroît, l'infrastructure des installations du stade Ben Jannet, à Monastir, nous ont beaucoup satisfaits. Elles sont de qualité. Les séances avec ballon, on peut les effectuer sur le central, les autres à l'annexe». Notons enfin que l'assistant de Trabelsi, Férid Ben Belgacem, a été chargé de superviser le Malawi, le 10 août dans son match amical prévu au Mozambique contre la sélection locale. «Il est toujours intéressant de suivre de près notre prochain adversaire. D'abord, pour savoir si le groupe n'a pas vraiment changé quoique cela m'étonnerait qu'il y ait une profonde refonte. On sait, en effet, que la majorité des Flammes, (surnom des internationaux du Malawi) évoluent tout près de chez eux en Afrique du Sud, sinon dans le pays. Ensuite, pour mesurer l'état de forme des individualités», indique un Trabelsi engagé en pleine opération Malaoui. Une opération pour la survie sur la scène africaine.