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Famine en Somalie : notre responsabilité commune
Eclairages


Par Mustapha STAMBOULI*
«La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent».
Albert Camus
Les Nations unies ont tiré la sonnette d'alarme en déclarant le 20 juillet dernier la famine dans la Corne de l'Afrique (Ethiopie, Kenya, Somalie). La catastrophe est classée niveau 5 sur une échelle de 5, ce qui signifie : famine engendrant un désastre humain, malnutrition généralisée, mort du bétail, décès de plus d'une personne sur 5000 par jour. La Somalie, pays arabe et africain, pays frère, est en train de mourir et de disparaître sous nos yeux.
La famine en Somalie représente d'abord un échec de la communauté internationale et plus spécifiquement de la Ligue des Etats Arabes, structure d'une inefficacité patente et cela depuis sa création. Aucune initiative n'a jamais émané de cette institution pour aider ce pays à retrouver un Etat légitime suite à l'effondrement du régime du président dictateur Ziad Barré et au déclenchement de la guerre civile en 1991 entre deux factions/mafias rivales. Malheureusement, le conflit a généré en la destruction du fondement de l'Etat somalien et de ses infrastructures de base et se traduit aujourd'hui par plus d'un million de réfugiés et cinq millions de personnes survivant dans une misère indigne et inacceptable.
La situation globale dans la Corne de l'Afrique revêt un caractère dramatique : douze millions de personnes seraient atteintes par la famine dont environ 4 millions en Somalie, où la sécheresse s'ajoute à la guerre civile qui déchire sans répit ce pays depuis 1991.
La sécheresse sévit depuis quatre ans en Somalie, 2011 étant l'année la plus aride en 60 ans, provoquant un déséquilibre sans précédent entre l'offre et la demande des produits de première nécessité. Elle a déjà décimé 90 % des troupeaux, unique source de vie et de revenus des populations pastorales.
La réaction de la communauté internationale s'avère lente et peu conséquente. Pour soulager le pays et répondre aux besoins immédiats et vitaux des populations, plus d'un milliard de dollars devraient être mobilisés d'après le système des Nations unies, alors que les promesses des pays donateurs ne s'élèvent qu'à 200 millions de dollars. Cette même communauté n'hésite pas à dépenser plusieurs millions de dollars par jour pour détruire les infrastructures stratégiques libyennes, l'OTAN préparant, peut-être à son insu, le lit de la «Somalisation» de la Libye et l'installation définitive des forces d'El Qaïda dans ce pays. Sommes-nous en train de vivre en direct une deuxième malheureuse expérience de la destruction d'un Etat et l'installation de l'anarchie ou d'une autre dictature ? Rappelons-nous que la crise somalienne en 1991-1992 avait déclenché une intervention militaire internationale qui a pris fin rapidement en 1993 quand les marines américains ont perdu quelques hélicoptères abattus par les rebelles.
La crise somalienne se révèle très complexe, les solutions à son sujet doivent adopter une approche systémique et une volonté réelle de résoudre le problème de ce pays. Cette approche se décline, à notre avis, selon trois axes engageant la communauté internationale, arabe en particulier : I- Renforcer les forces africaines «Amisom» pour faire face aux assauts des bandits armés qui empêchent l'aide humanitaire de parvenir aux sinistrés et trouver d'urgence les 800 millions de dollars manquants pour boucler le financement des besoins des populations, II- Organiser, dans les meilleurs délais, une conférence internationale avec pour but la pacification de la Somalie. Les pays arabes et islamiques sont en mesure de réaliser cet objectif : ils détiennent les moyens financiers et humains et leur intervention serait probablement bien acceptée par tous les Somaliens. III- En parallèle, avec la «pacification» militaire, les pays arabes, devraient réfléchir à l'accompagnement de ce pays dans sa stabilisation politique, administrative, économique et sociale en proposant un plan «Marshall» durable, seul moyen de rompre le cycle infernal et intolérable de la dépendance étrangère et des guerres.
La Tunisie peut jouer un rôle phare dans ce processus d'aide d'urgence, de pacification/stabilisation de la Somalie. Grâce à la générosité des Tunisiens et des Tunisiennes, nous pourrons lever rapidement une aide d'urgence pour soutenir nos frères et sœurs somaliens. Le gouvernement, l'Ugtt et l'Utica pourraient prendre la décision d'affecter l'équivalent d'une journée de travail à cette aide pour laquelle les retraités seraient aussi sollicités. Le peuple tunisien se montre généreux à l'égard du peuple libyen, il doit faire preuve d'une solidarité égale envers le peuple frère somalien dans la détresse et la survie.
Notre politique étrangère est invitée à saisir l'occasion pour prendre des initiatives en faveur de la Somalie. La Tunisie devra sensibiliser la Ligue des Etats Arabes afin qu'elle se penche et s'occupe sérieusement du dossier somalien. Convoquer un sommet arabe et africain à Tunis pour faire le point sur la crise somalienne et établir un agenda pour sortir la Somalie de sa détresse et y rétablir un Etat de droit constituera un acte majeur et un acquis important pour la Tunisie, le monde arabe et l'Afrique.
Compter sur l'Occident pour solutionner nos problèmes relève de l'idiotie et de l'utopie, car ce dernier ne réagit que pour ses intérêts, comme le clamait si bien le Général de Gaulle. La Somalie ne recèle ni pétrole ou richesses souterraines à la différence du Soudan du Sud ou du Koweït, d'où son état d'abandon. Elle ne fait recette qu'en cas de crise digne de la une des médias internationaux.
Ne pas résoudre le mal somalien équivaut à accepter que ce cancer se propage et nous atteigne. Ouvrons les yeux : la Somaliland est l'un des bancs d'essai conçus dans une stratégie visant à fragiliser et déstabiliser le monde arabo-africain pour entraver son développement économique et social à l'heure d'une mondialisation déréglée. Seuls bénéficiaires actuels de ce désordre arabo-africain: Israël et la Chine…
Nous terminerons en paraphrasant Stéphane Hessel, cet eternel indigné : «Nous devons refuser la résignation et combattre l'indifférence».


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